vendredi 29 décembre 2017

GEORGES WEAH, FOOTBALLEUR, BUSINESSMAN, HOMME POLITIQUE : De buts en but...


Footballeur émérite, Georges Weah, seul Africain à avoir gagné le Ballon d’or mondial en 1995, s’est découvert une nouvelle vie dans le business. Après s’être aussi investi en politique, Mister Georges a toujours en tête, de devenir un jour … président du Libéria. Un but qu’il veut atteindre pour donner une autre courbe à sa vie de défis.
Sa démarche pleine d’assurance n’a pas changé au fil des années et sa dégaine renvoie à ses belles prestations sur les terrains de foot d’Afrique et d’ailleurs. Dans les ruelles de Gorée, Georges Weah a gardé cet air de dandy qu’il avait toujours. Tout en balançant des épaules et trainant sa silhouette imposante. Dans les dédales de l’ile-mémoire qui bruisse encore de la fraîcheur matinale de l’océan, la légende du foot africain distribue des sourires, tapes amicales avec les badauds qui scandent son nom et autres touristes ravis de croiser la route du premier et jusqu’ici seul Ballon d’or africain de France Football. En visite au Sénégal pour promouvoir sa nouvelle marque d’équipement sportif, Weah a en profité pour faire un pèlerinage à Gorée. Le footballeur libérien est venu à la rencontre d’une histoire fortement liée à celle de son pays. Né d’un retour des Amériques d’anciens esclaves, le Libéria, petit pays d’Afrique de l’Ouest, a vu naître Georges Weah en 1966. Lunettes d’intellos de mise, barbe de trois jours, « Mister Georges », son nom de code dans le monde du foot, arbore un nouveau look businessman. Veste bleue avec chemise assortie ouverte et blue jean, Weah se moule bien dans son nouveau costume d’homme d’affaires. Il ne se fait d’ailleurs point d’appréhension quant à sa nouvelle activité. « Il n’y a pas de secret pour la réussite. Que ce soit en sport, en politique ou en business, il faut travailler dans le discipline et le sérieux et tout suivra ». Profession de foi du Georges Weah nouveau. Sa collaboratrice française, Caroline Angelini parle « d’un homme qui va au bout de ses idées ». L’idée de lancer sa marque Weah Sport lui est venue pour « appliquer ce qu’il a appris à l’université ». « J’ai fait mon Bachelor et mon master. Il faut que je mette en pratique ce que j’ai appris à l’école. C’est le business et la politique. Petit à petit, cela commence à prendre forme et j’espère que cela va continuer dans ce sens » dit- il. Après avoir bâti petit à petit sa carrière de footballeur et celle d’homme politique, voici Weah au début d’un nouveau challenge de politique économique.
MONACO, LE DECLIC. Avant de faire sa visite matinale ce vendredi à la maison des esclaves de Gorée, Weah est apostrophé par des touristes camerounais venus pour les mêmes raisons à Gorée. Les railleries portent sur les misères que « Mister Georges » leur a faites au tout début de sa carrière, lors des derbies de Yaoundé, entre les grandes équipes de cette ville, le Tonnerre et le Canon. Daniel un des touristes, supporter du Canon, lui rappelle, les buts qu’il avait plantés lors d’une finale. « Georges a porté à bout de bras le Tonnerre de Yaoundé. Avec lui, ce club s’est sublimé et a remporté beaucoup de titres. Weah est aujourd’hui encore très populaire au Cameroun ». En fait, c’est là-bas que le jeune Libérien avait tapé dans l’œil d’un patriarche de celui qui, lui aussi, deviendra une figure du football … africain voire de la « Françafrique » du football, au point de passer pour un « sorcier blanc » :Claude le Roy. « Il est arrivé un jour à l’entraînement de l’équipe nationale du Cameroun, alors qu’il est Libérien. A 19 ans, il avait les qualités pour être un joueur exceptionnel : vitesse, dribbles et intelligence de jeu », témoigne Claude dans le journal L’Observateur. Il l’introduit alors dans la Principauté de Monaco. Sur le Rocher et sous « l’aile protectrice du grand frère Roger (Mendy) » comme il l’appelle, « la pépite » dont parlait Claude Le Roy fait des étincelles par ses qualités de buteur. Avec Monaco où il a passé 4 saisons (1988-1992), Weah enfile les performances : Coupe de France, demi-finaliste coupe des coupes et finaliste coupe d’Europe. « Monaco est le club qui m’a le plus marqué. C’est là-bas que j’ai été formé et où j’ai vraiment grandi », se remémore « Mister Georges ». C’est pourquoi quand le Prince Albert II lui a demandé lors de la 24ème journée de Ligue 1 française, de venir donner le coup d’envoi du match Monaco - Psg, Weah a dit « éprouver un immense plaisir ». « J’étais très content d’être au stade Louis II de Monaco. Je suis très heureux pour Monaco. Il y a deux ans, Monaco était en deuxième division. Ce n’était pas bien pour cette ville qui connaît et aime le football. Ils ne sont pas seulement en première division mais ils ont une très grande équipe. Je connais bien Monaco parce que j’ai joué là-bas. C’était une très grande équipe », rappelle un Weah très nostalgique.
MILAN, LA CONSECRATION. Après avoir brillé de mille feux sur la pelouse du stade Louis II, Mister Georges s’envole plus au nord et n’atterrit pas n’importe où. Paris, la capitale ! Le Psg de l’époque est bien loin de l’actuelle ère qatarie. Il confesse même : « Paris Saint Germain n’était pas un grand club. C’est à notre arrivée qu’il a pris de l’envergure pour devenir compétitif ». Weah y marque beaucoup et de « jolis buts ». Des buts qui permettront au Psg d’atteindre ses objectifs en championnat. Paris devient champion de France lors de la saison 1993-1994 et fait un parcours honorable en compétition européenne. Et c’est là que le Libérien croise la route du Milan Ac, club phare de l’Italie et de l’Europe du foot. « On a joué contre Milan en demi-finale de la Coupe d’Europe. Ils ont trouvé que j’étais bon et ils m’ont pris». Le départ du serial buteur de la Ligue 1 au Milan rend sceptiques certains dans le milieu du foot français. On lui rappelle la mésaventure d’un autre buteur de la Ligue 1 dans la capitale de la Lombardie, Jean Pierre Papin. Weah se sait très attendu à San Siro et à Milanello (centre d’entrainement du Milan Ac) où il doit faire oublier un autre immense buteur, le Néerlandais Marco Van Basten. Mais il fallait compter avec le mental « du jeune Libérien qui a appris le foot dans la rue ». Mister Georges fait mieux que peut-être lui-même espère. Il obtient en terre lombarde un moment de gloire jusque-là unique dans le foot africain. Il y reçoit le Ballon d’or européen en 1995 après en avoir gagné trois africains (1989, 1994, 1995). Weah rallie tous les sceptiques sur son talent et ses qualités de buteur. Son record de premier africain à recevoir le Ballon d’or européen tient encore, près de 20 ans après. Une vraie consécration pour un joueur qui « n’est pas de la génération des académiciens ou autres sortants d’écoles de football ».
2005, LE NOUVEAU DEPART. Après ses heures de gloire dans le foot européen, Mister Georges termine sa carrière entre l’Angleterre (Chelsea et Manchester City), la France (Marseille) et les Emirats Arabes Unis. Malgré sa renommée et son aura, il a connu une expérience contrastée en équipe nationale. Il n’a jamais réussi à hisser le « Lone Star » au sommet comme il l’a fait avec Monaco, le PSG ou Milan. C’est peut-être pour gommer ce « point noir » que Weah s’est lancé en politique dans son pays. « Appelé par (ses) compatriotes pour se présenter à la présidentielle », comme il dit, Weah troque les maillots et blousons pour le costume d’homme politique. Candidat à l’élection présidentielle en 2005, il est considéré comme favori et arrive devant au premier tour. Sans doute son caractère « très chaleureux, attentionné, sensible et désireux de redistribuer ce qu’il a » comme le décrit sa collaboratrice Caroline Angelini, a fait que les Libériens voyaient en lui un sauveur. Pour le second tour, il est raillé sur son amateurisme et son manque d’expérience, lui le candidat dandy et bling bling et « qui a arrêté ses études au lycée », face à l’autre candidat, Ellen Johnson Sirleaf, ancienne de la Banque Mondiale et … diplômée de Harvard. Le Liberia épicentre de la zone conflictuelle de la Mano River proche de la Guinée et de la Sierra Leone, sortait à peine d’un conflit sanglant. La reconstruction post-conflit ne devait pas être confiée à n’importe qui, disait-on dans les cercles diplomatiques. Weah perd les élections mais dans la sportivité. « Pour ne pas encore plonger le pays dans un conflit », il accepte les résultats. Propulsé par sa popularité et « son innocence sur la crise vécue par le Libéria », Weah est vu comme une alternative par la jeunesse de son pays, qui a adulé la méga star « qui s’investissait pour l’équipe nationale ». Le manque d’expérience et d’études qu’on lui reprochait, il est en train de le combler aujourd’hui. Diplômé en management de l’université américaine de Devry, près de Miami en Floride aux Etats Unis, Weah veut aller au bout de ses idées et devenir en 2017 président du Libéria. Un but suprême, certes plus difficile que ceux qu’il a plantés sur les terrains d’Afrique, d’Europe et d’Asie, mais qu’il est convaincu de marquer un jour…



mercredi 15 février 2017

CELEBRATION DES 20 ANS DU HUB D’AIR FRANCE : Roissy au rythme de l’évolution du transport aérien



Le hub d’Air France de l’aéroport Roissy Charles de Gaulle de Paris célèbre ces 20 années. A cette occasion, la compagnie française a organisé un voyage de presse pour une centaine de journalistes étrangers. L’objectif étant de montrer les projets de ce hub considéré comme « le plus puissant d’Europe », selon les dirigeants de la compagnie.



L’aéroport Roissy Charles de Gaulle de Paris est comme une tour de Babel. On y parle presque toutes les langues. D’abord par les messages qui passent par intermittence sur la sonorisation et qui rappellent les vols en partance et les passagers attendus. Des messages en français, anglais et même chinois. Dans les grands halls de Roissy Charles de Gaulle de Paris, une intense activité humaine comme on en voit dans tous les grands aéroports du monde avec les mêmes scènes de vie. Passagers de tous les âges et de toutes les nationalités tenant leurs valises à roulettes, couples entrelacés, enfants fatigués, familles en joie….  Chacun cherche à se sauver ou se faufiler au milieu des vagues humaines pour arriver à bon port, à la porte d’embarquement. Certains voyageurs en transit déambulant dans les vastes couloirs de cette immense « ville » qui ne dort presque jamais. Qui pour manger, qui pour faire les boutiques. D’autres utilisent les applications de leurs Smartphones pour se guider dans ce qui est un vrai labyrinthe avec plusieurs terminaux, portes, ascenseurs, escalators, navettes automatiques. C’est connu dans un aéroport jamais de répit surtout quand cela s’appelle Roissy Charles De Gaulle d’une grande ville comme Paris et cœur des activités de la compagnie Air France. Inauguré en 1974, Roissy Charles De Gaulle continue sa belle vie avec en vue une place de choix dans la compétition qui se joue entre grands aéroports du monde.  Dans l’aile est, cœur de l’activité d’Air France avec le terminal 2, un vaste espace qui est le hub de la compagnie française. Air France en a fait, il y a 20 ans, sa plate-forme de correspondance aéroportuaire pour y faire transiter une grande partie  de ses activités de vols et ses correspondances dans le monde. Depuis 1996, cette partie de l’aéroport Roissy Charles De Gaulle vit au rythme très soutenue de l’activité d’Air France. Au départ, c’était 1900 correspondances hebdomadaires jusqu’à 25 000 actuellement avec un temps de transit qui ne dépasse pas deux heures de temps.
Nouveaux train express et trieur de bagages
Dans la partie E du terminal qui constitue le point de départ des vols longs courriers d’Air France, l’ambiance est agitée avec des files de passagers devant les portes d’embarquement. D’autres plus tactiles sont postés devant les bornes informatiques qui permettent d’imprimer son ticket d’embarquement, le fameux bordingpass. Le numérique est au cœur des chantiers d’Air France qui veut en faire un vecteur pour ne plus voir certaines lenteurs avec une grande économie d’heures pour les passagers. En face, les zones F et G du terminal 2 dédiés aux vols Schengen ont ainsi les mêmes images de files de voyageurs. Certains ont le temps de faire les vitrines. Boutiques, guichets automatiques de banque, restaurants sont disposés dans les longues allées  pour servir de points loisirs aux passagers. Air France et les Aéroports de Paris veulent ainsi consentir beaucoup d’investissements pour garder cette place de « hub le plus puissant d’Europe » dont les dirigeants de la compagnie aérienne se targuent. Parmi ces investissements, le nouveau trieur de bagages qui sera fonctionnel en 2018. Logé au sous-sol dans un vaste espace en chantier, cet édifice commence à prendre forme avec les gros œuvres déjà terminés. D’énormes poutres et charpentes en béton sont déjà visibles. D’où même son nom de la « cathédrale de béton ». Cet endroit qui fera office de futur centre de tri des bagages va permettre au hub d’Air France d’être performant dans ce domaine très exigeant du transport aérien. Plus de 200 millions d’euros (plus d’une centaine de milliards de CFA) y seront investis à terme. Déjà le hub de Roissy Charles De Gaulle est à 100 000 bagages traités par jour. Autre investissement majeur, c’est celui du train express entre l’aéroport Roissy Charles De Gaulle et la Gare de l’Est de Paris. Un projet qui, selon Augustin de Romanet, président directeur général du Groupe aéroports de Paris, va commencer, cette année 2017, pour terminer en 2023, avec comme finalité, faire ce trajet d’une trentaine de kilomètres en une vingtaine de minutes. A l’intérieur de Roissy Charles De Gaulle, l’activité ne faiblit pas. Tous les compartiments du hub d’Air France vivent au rythme des voyageurs qui mènent leur petite vie de transit. Une petite vie qu’Air France veut faire à l’image de la ville de Paris, avec restaurants, boutiques et même musée d’art. Dans les halls K, L et M pour faire référence à la compagnie néerlandaise qui s’est mariée, depuis longtemps, avec Air France, l’esprit veut renvoyer à un voyage qui ressemble à celui de noces. Tout y est pour sentir l’esprit de Paris. Dans l’avenue Montaigne, située dans la partie M, des enseignes de grandes marques pour faire les boutiques. « Nous voulons que l’aéroport Roissy Charles De Gaulle soit le dernier point de Paris pour tout visiteur avec tout l’esprit parisien » souffle un dirigeant d’Air France…

JEAN-MARC JANAILLAC, PRESIDENT D’AIR FRANCE
« Développer nos liaisons sur l’Afrique et surtout au sein de l’Afrique »

L’Afrique, un actif important dans la stratégie d’Air France. Selon Jean-Marc Janaillac, Pdg d’Air France-KLM et président d’Air France, sa compagnie va développer sa présence sur le continent africain. Une présence qui date de longtemps et qui va connaître de nouveaux tournants. « Nous comptons développer nos liaisons sur l’Afrique et surtout au sein de l’Afrique », dit-il. C’était lors de la conférence de presse de célébration des 20 ans du hub d’Air France. Pour ce faire, la compagnie a déjà noué des partenariats stratégiques avec deux compagnies africaines. Air Côte d’Ivoire pour l’Afrique de l’ouest et Kenya Airways pour l’Afrique de l’est. Des partenariats  qui ont déjà donné des résultats satisfaisants selon, Jean-Marc Janaillac, qui parle même d’une ouverture vers l’Asie avec l’utilisation du hub de Kenya Airways. Nairobi sera ainsi utilisé pour développer cette nouvelle stratégie d’Air France vers le continent asiatique. La  présence africaine d’Air France est souvent ternie par les tarifs de la compagnie. Il est reproché à Air France de pratiquer des tarifs sur ses billets qui sont parfois hors de portée du pouvoir d’achat de l’Africain moyen. Un reproche que Jean-Marc Janaillac qualifie « d’éternelle  question ». « Sur l’Afrique, c’est l’éternelle question des tarifs dans les transports aériens qui doivent combiner  plusieurs éléments. Nous pratiquons sur nos vols  des tarifs qui nous permettent de rentabiliser nos investissements. Sur nos lignes africaines comme sur nos autres réseaux, nous avons un système de revenus-management qui nous permet de proposer des tarifs abordables tout en permettant de dégager un petit plus. En Afrique, il y a  le segment des voyageurs affaires qui se développe et qui permet d’avoir des tarifs assez abordables », affirme-t-il.

400 MILLIONS DE CHINOIS EN MESURE DE VOYAGER D'ICI A 2020
Air France et le Groupe Adp se préparent pour capter cette « manne »

Une forte croissance attendue dans les années à venir dans l'industrie du transport aérien. Naturellement, le marché chinois va occuper une grande place dans cet envol de la croissance dans le domaine des transports aériens. Il est attendu 400 millions de Chinois en mesure de voyager d'ici à 2020, selon Augustin de Romanet, président directeur général du Groupe Aéroports de Paris. Les Aéroports de Paris (Adp) veulent ainsi capter cette « manne » qui va venir du ciel. D’où leurs grands investissements, en plus de la langue et des signes chinois qui sont maintenant utilisés à l’aéroport Roissy Charles De Gaulle pour orienter ces voyageurs chinois. Air France et Aéroports de Paris veulent ainsi se donner la main pour recevoir ces potentiels voyageurs avec en ligne de mire une grande compétition mondiale qui s’annonce. « Un passager qui veut aller de Caracas à Chine a le choix entre une dizaine de hubs », avance  Augustin de Romanet, Pdg du Groupe Adp. Air France veut ainsi aller cueillir cette potentielle « manne » venant de Chine et celle des autres pays pour les déposer à son hub de l’aéroport de Roissy Charles De Gaulle. Ce qui fait dire à Augustin de Romanet du Groupe Adp, que la compagnie cherche plus de clients à transporter et qu’eux aussi essaient d’avoir le maximum de passagers à accueillir dans leurs aéroports. Vraie jonction donc entre la terre et le ciel…




lundi 6 février 2017

PETIT CAMP :In Fine


Le dernier jour d’une compétition est synonyme de remise de médailles et trophées. C’est le moment des congratulations pour les vainqueurs et de désolation pour les vaincus. Cette 31ème Coupe d’Afrique des Nations n’a pas échappé à ce rituel qui marque, comme un usuel, toutes les grandes compétitions. C’est le moment aussi de se projeter sur la prochaine édition avec aussi des inquiétudes et espoirs. La Coupe d’Afrique des Nations, tournoi majeur au plan mondial, est devenu l’évènement qui rassemble tout un continent au tour des valeurs fortes de la communion des cœurs et de l’entente des peuples. Son niveau sportif est aujourd’hui très appréciable avec en corollaire des retombées économiques et même politiques. En Afrique, la Can est synonyme de fête de la jeunesse africaine qui, tant sur les pelouses qu’en dehors, manifeste sa joie de vivre et son enthousiasme. En témoigne des moments de liesse qui accompagnent chaque célébration de buts dans tout le continent. Pour une fois dans l’année, les caméras du monde entier sont braquées sur l’Afrique et ne filment pas des scènes de panique ou de détresse comme en raffolent les médias occidentaux quand il s’agit de parler du continent africain. Cette 31ème édition de la Can n’a ainsi laissé que de belles images sur et en dehors des pelouses de Libreville, Franceville, Oyem et Port Gentil. Cette Afrique-là est belle à voir. Il s’agit maintenant de faire plus pour avoir une Can qui soit aux standards des grandes compétitions mondiales. Pour cela, il ne faut pas aussi la dénaturer. Sa racine africaine devra être protégée au moment où elle essaime dans le monde entier. C’est pourquoi il ne faut pas céder à cette propension des clubs européens à déplorer l’organisation de cette compétition en pleine saison. Il ne doit pas être question pour la Caf de décaler la période de tenue de cette compétition qui représente beaucoup pour l’Afrique et les Africains. Ce n’est pas aux autres de nous dicter notre agenda de développement sportif. C’est aux Africains de déterminer la date de tenue de leur compétition sportive, presque seul mouvement d’ensemble dans le continent, seul moment où on sent toute l’Afrique en fête….


dimanche 5 février 2017

PETIT CAMP : Extraterritorialité



La Coupe d’Afrique des Nations  se supporte sur le territoire africain et en dehors aussi. Les diasporas africaines des équipes qualifiées vivent les matches intensément. En témoigne les sketchs servis par les humoristes d’origine sénégalaise basés en France, Saga Love et Baye Moussa. Dans une scénarisation réussie, ces artistes ont eu à railler les ressortissants des équipes battues par le Sénégal, pour rappeler l’aspect festif de la compétition. Même l’élimination surprise du Sénégal est passée dans leurs scénarii dignes d’un « Jamel Comedy Show ». Tout cela pour montrer la dimension extraterritoriale de la Can qui se poursuit hors du continent. Cela rappelle ainsi la puissance du football qui dépasse les barrières des pays pour servir d’occupation aux expatriés dans leurs pays d’accueil. Cette extraterritorialité fait que les supporters peuvent poursuivre leurs cris de joie ou signes de tristesse dans les restaurants et bars de Paris ou d’une autre ville comme si c’était en Afrique intra-muros. Cette fête africaine que constitue la Coupe d’Afrique des Nations est aussi la preuve que le football africain se transpose là où se trouvent les Africains pour des besoins professionnels ou autres. Il peut aussi les servir d’exutoire et de liants solides avec leurs pays d’origine. Lors de la dernière Coupe du monde de football, les villes françaises de Marseille, Lyon et même Paris ont été marquées par des scènes de joie des Algériens qui manifestaient hier après la qualification de leur équipe en huitièmes de finale. Ce sera ainsi certainement le cas à chaque compétition où les équipes africaines seront engagées. Leurs ressortissants à l’étranger vont le vivre avec passion et attention. Les sketchs de qualité servis par Saga Love et Baye Moussa sont tous aussi empreints de railleries que de camaraderies. Tout ceci pour aussi montrer l’attachement des Africains à leur continent. Ils doivent ainsi se rappeler que partout où ils se trouvent, ils sont frères d’une même mère : Mama Africa….



vendredi 3 février 2017

PETIT CAMP: … Vrai-faux débat






C’est un débat qui revient à chaque Coupe d’Afrique des Nations. Tant il est posé par les médias tous les deux ans. La question entre entraîneurs locaux et étrangers est devenue le sponsor médiatique de la Coupe d’Afrique des Nations. Chacun y voit sa lecture et propose même un duel entre ces deux catégories d’entraîneurs pour voir quelle est la meilleure. A y voir de près, cela ressemble un peu à du chauvinisme. Pourtant, les joueurs qui disputent la Coupe d’Afrique des Nations sont presque tous des expatriés. Rares, sont les équipes qui alignent dans leur effectif une base locale. En dehors de quelques équipes maghrébines et l’Egypte, celle de la République démocratique du Congo dans une moindre mesure, toutes les autres sont composées essentiellement de joueurs expatriés. Bien,  au moment où on ne s’offusque pas de cela, pourquoi est-on gêné que nos équipes soient entraînées par des entraîneurs étrangers? S’il y a un domaine où la mondialisation a réussi à effacer la nationalité et les barrières, c’est bien celui de la compétence. La compétence est devenue apatride dans un sens positif, parce qu’elle n’a pas de nationalité aujourd’hui. Au niveau des grandes multinationales qui cherchent à gagner dans la compétition commerciale mondiale, on fait fi de la nationalité des employés. Ce qui compte, c’est l’apport qu’ils pourront donner à l’entreprise, à ses performances. Pour la Can aussi, ne devrait-on pas juger les entraîneurs étrangers sur l’apport qu’ils donnent aux équipes africaines, en termes de valeur ajoutée. Dans les multinationales américaines, on dit qu’avoir des employés d’origines diverses fait que chacun amène quelque chose de son pays. C’est l’agrégat de ces choses qui donne un produit fini avec plusieurs composantes. Ce qui va faire nécessairement une force. Si les entraîneurs étrangers amènent une petite dose de tactique héritée de leurs pays, combinée avec celle africaine, forcément le résultat va être positif. L’autre débat aussi, c’est qu’il faut que nos entraîneurs locaux, s’ils veulent se bonifier, aillent exercer leurs talents en dehors du continent. Ce qui leur donnera une certaine ouverture et sans nul doute, un autre apport de plus à leur carrière et à leurs équipes nationales

jeudi 2 février 2017

PETIT CAMP : L’Afrique qui gagne…


Nous avons eu à parler dans ces lignes de l’autre compétition qui, avec la Coupe d’Afrique des Nations, a marqué l’Afrique en ce début d’année : le choix du président de la Commission de l’Union africaine. Une compétition qui, comme la Can, a opposé des Africains présentés par leurs pays comme candidats. A la fin, c’est un seul qui est resté, le Tchadien Moussa Faki Mahamat. Certains ont eu à railler les candidats perdants surtout au Sénégal. Mais comme pour la Can, les équipes présentes ont eu à passer des phases éliminatoires très rudes pour arriver à Libreville. Ce qui démontre de leur mérite. Pour la présidence de la Commission de l’Union africaine, tous les candidats et candidates qui se sont présentés sont tous aussi méritants. C’est au vu de leurs parcours personnel, professionnel et politique que leurs pays les ont inscrits à cette candidature. C’est toute compétition qui est ainsi faite. Il faut un vainqueur et des perdants. Mais au fond, comme le recommande l’esprit sportif, il n’y a aucun perdant dans une compétition sportive. Dans l’adversité sportive, on y apprend et gagne plus que ce qu’on y perd. D’ailleurs, l’idéal olympique théorisé par le Baron Pierre de Coubertin, qui a repris l’organisation des Jeux olympiques, dit clairement que « l’important, c’est de participer ». Pour cette 31ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations et l’élection de la présidence la Commission de l’Union africaine, l’important, c’était d’y être. Certes, il faut un vainqueur pour toutes ces deux compétitions. Aux lendemains de ces deux compétitions, on s’est réveillé tous dans le même continent. Ce fut le moment où on s’est rendu compte que personne n’a gagné, ni perdu. Avec ces deux compétitions, chacun des candidats et chacune des équipes a bien défendu son point de vue ou son football, croyant qu’il était le meilleur de l’Afrique et pour l’Afrique. La Can, c’est un rassemblement des équipes nationales pour marquer l’esprit communautaire sportif. De même que le Sommet de l’Union africaine qui marque l’attachement des peuples africains à son unité. In fine, il n’y aura qu’un seul vainqueur, c’est l’Afrique avec sa jeunesse triomphante et sa politique gagnante. Une Afrique qui gagne…..


mercredi 1 février 2017

PETIT CAMP : Cercles concentriques





La théorie des Cercles concentriques a marqué les débuts de la marche de l’Unité africaine. Aux premières heures de la création de l’Organisation de l’unité africaine (Oua), les pères fondateurs voulaient aller vers une unité des pays africains comme les Etats-Unis d’Amérique. Certains pensaient y aller vite, d’autres comme Senghor demandaient de passer d’abord à ce qu’ils appellent l’intégration par blocs régionaux. La fameuse théorie des Cercles concentriques. Pour cette 31ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations, les demi-finales ont semblé répondre à cette théorie des blocs régionaux. Presque chacun d’eux a un représentant dans le carré d’as. Ce qui fait un bon équilibre régional sur les équipes qui sont susceptibles de monter sur le podium de la plus grande compétition sportive africaine. Une telle représentation qui sans doute ne va faire mal à personne. En dehors de la zone géographique de l’Afrique australe et de l’Est, toutes les autres sont présentes dans les demi-finales avec une bonne représentation, presque comme toujours, de l’Afrique de l’Ouest à laquelle appartiennent le Ghana et le Burkina Faso. Cette zone géographique semble abriter les meilleures équipes du continent africain en matière de football. Déjà lors de l’édition précédente, les deux finalistes, Côte d’Ivoire et Ghana, venaient de là-bas. Cette fois-ci, elle a une chance aussi de rééditer l’exploit si ses deux représentants en demi-finale, le Ghana et la Burkina, passent les obstacles de l’Egypte qui porte les espoirs de l’Afrique du Nord et le Cameroun qui représente l’Afrique centrale. Ce partage un peu équitable des places dans cette dernière phase de la compétition, montre que le football se joue dans toutes les parties du continent et qu’aucune zone n’a pas une si telle suprématie comme c’était le cas, il y a quelques années, sur les compétitions africaines des clubs. Ces compétitions ont été pendant longtemps sous la coupe des clubs maghrébins et égyptiens avant de descendre tout doucement vers l’Afrique subsaharienne. La Can aussi, après une domination  pharaonique de l’Egypte, qui détient le record absolu avec 7 titres dont 3 éditions successives (2006, 2008, 2010), semble s’équilibrer. Pour l’instant.....


mardi 31 janvier 2017

PETIT CAMP : Les Africanistes

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Dans la presse occidentale, il y a des journalistes préposés à couvrir les actualités africaines. On peut les appeler les Africanistes, tant dans leurs médias respectifs, ce sont eux qui écrivent ou parlent sur tout ce qui touche l’Afrique. Leurs analyses sont lues ou bues avec beaucoup d’attention dans leurs pays respectifs. Souvent, ces analyses sont d’une telle condescendance qu’on se demande d’où vient leur si grande assurance à parler des actualités africaines avec tant d’aisance et d’arrogance. Ils servent aussi souvent dans des médias occidentaux essentiellement centrés sur l’Afrique. Dans le sport, surtout le football, il y a aussi des Africanistes, ces journalistes occidentaux, spécialisés ou spécialistes du sport africain, du football particulièrement. Comme leurs collègues, ils se prennent souvent comme les « dieux » du journalisme sportif africain en se prévalant d’une telle connaissance de notre histoire et présent footballistiques et qui, souvent, ne repose pas sur grand-chose. Ils ne sont pas tous pareils, quand même. Il y a certains d’entre eux qui font preuve d’une grande humilité et ne font pas passer leurs paroles ou analyses comme vérité biblique. Nous ne sommes pas si afro centristes mais, pour parler de l’Afrique, de son sport, il n’y a pas mieux que les Africains pour le faire, et avec assurance et connaissance. Notre continent regorge de grands journalistes sportifs ayant suivi toute cette histoire de nos compétitions sportives et savent la restituer avec tout l’art et le talent que cela demande. Il faut aux médias occidentaux des voix et des visages africains pour parler de l’Afrique à l’Afrique. Certains médias occidentaux qui ont ciblé l’Afrique comme leur nouveau marché l’ont compris en recrutant des journalistes et analystes africains. C’est comme cela qu’on touche le cœur et l’esprit des Africains. En trouvant quelqu’un qui connaît mieux leur problème, leur passion sportive, pour l’avoir vécu et pouvoir en parler aisément…. 


lundi 30 janvier 2017

PETIT CAMP : Un retour de chasse



Un retour de chasse est toujours pareil, surtout quand c’est bredouille. La Coupe d’Afrique des Nations, nous l’avons dit, c’est une histoire de chasse à un trophée pour les équipes, à des trophées individuels pour les joueurs. Une chasse n’est pas tout le temps productive, mais elle est à chaque fois instructive. On y revient avec du gibier si elle est bonne, mais avec des leçons si on rentre bredouille. Nos « Lions » étaient partis à la chasse dans une savane africaine où aucun gibier n’est facile à avoir, tant tout le monde s’est bonifié. Quand le moment de revenir arrive et que la besace n’est pas remplie comme on l’espérait, on s’arrête au retour pour réfléchir sur les causes de la déconvenue. Est-ce que nous sommes forts ou est-ce que nous avons une confiance excessive ou une peur expressive ? Dans leur repos du guerrier, nos « Lions » doivent se rappeler d’un facteur qui fait que la chasse soit toujours fructueuse : la chance, qui n’était avec eux dans leur expédition de Franceville. Ils doivent aussi se rappeler des autres guerriers de la savane africaine qui ont fait une course poursuite derrière le trophée continental pendant longtemps et qui ont fini par l’avoir. Les Eléphants de Côte d’Ivoire sont un exemple pour enseigner qu’il ne faut jamais se décourager dans la course-poursuite dans la savane africaine pour avoir le trophée de la Coupe d’Afrique des Nations. Depuis 2006, les Eléphants, avec une génération dorée dont la plupart viennent de l’Académie d’Asec Mimosas, renforcée par Didier Drogba, courent derrière la Coupe d’Afrique des Nations. Après une finale perdue aux tirs au but face à l’Egypte, qui accueillait le tournoi en 2006, ils reviennent à chaque édition suivante avec le même objectif et le même potentiel. C’est presque dix ans après, en 2015, après avoir raté plusieurs fois le podium final, qu’ils ont atteint ce but. Une leçon à méditer pour nos « Lions » chasseurs. Cette expédition à Franceville doit être oubliée comme le fait un lion à chaque retour bredouille de chasse. Il oublie ce qui s’est passé la veille et repart du bon pied le lendemain, plus fort, avec ses mêmes armes, mais surtout en tirant les leçons de sa déconvenue….


dimanche 29 janvier 2017

PETIT CAMP : Chœur et cœur




Le foot se joue avec le cœur et en chœur dit-on souvent. Sport collectif le plus populaire, le football a conquis les cœurs de tous les pays africains qualifiés à cette 31ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations. Tous ces cœurs battent en chœur quand les équipes jouent sur les terrains gabonais, surtout dans cette phase de match couperet où tout faux pas sur la route conduirait au chemin du retour au pays. Il faudra donc des cœurs solides pour supporter cette émotion que seul le sport et particulièrement le football peut donner. Sur le terrain, ce sont des joueurs avec un cœur engagé qui pourront aider leurs équipes à s’en sortir surtout dans cette dernière ligne droite. Il ne suffira pas seulement d’un jeu collectif donc en chœur pour gagner un quart de temps, mais d’un soutien de tout cœur sur et en dehors des terrains. Sur les tribunes des stades du Gabon, ce sont des supporters entonnant tout en chœur des chants à l’honneur de leurs équipes pour les galvaniser. La Coupe d’Afrique des Nations, c’est aussi la fête de la jeunesse africaine. Une jeunesse qui fait battre le cœur du continent africain tant elle est pleine de dynamisme et d’enthousiasme. Une jeunesse qui représente l’Afrique au niveau des championnats étrangers où ces jeunes joueurs y jouent des rôles décisifs dans leurs clubs respectifs. C’est dire que le football, en ce moment, nous permet, un peu, d’échapper aux contingences de la vie quotidienne dans tous les pays engagés parce que nous avons tous à cœur que nos équipes y fassent de bonnes prestations. Ce qui nous donnerait du baume au cœur. Cette Coupe d’Afrique des Nations continue de faire battre nos cœurs au rythme des rencontres. Soyons donc de tout cœur et en chœur derrière nos équipes nationales pour que la meilleure gagne cette compétition. C’est notre souhait de tout cœur. 

vendredi 27 janvier 2017

PETIT CAMP : La danse du football




La Coupe d’Afrique des Nations, une compétition sportive ou/et de danse ?  A voir comment sont célébrés les buts marqués, on se rend compte que chaque équipe débarque à la Can avec la nouvelle danse de son pays. Tous s’y mettent, Congolais, Ghanéens, Sénégalais, Ougandais, etc.  Ceci sans doute pour montrer l’aspect festif de la compétition. Sport et culture ont toujours évolué dans le même stade. La culture a toujours accompagné le sport en servant de cérémonial d’ouverture à presque toutes les compétitions. Ainsi, pour démarrer une manifestation sportive mondiale ou continentale, chaque pays fait étalage de son patrimoine culturel comme pour dire à ses hôtes que ce n’est pas seulement le sport qui l’intéresse. C’est pourquoi, regarder la Can sur le terrain revient à connaître les tendances culturelles des pays, d’abord lors de la cérémonie d’ouverture, de fermeture et surtout à l’occasion de la célébration des buts. Des moments où des pas endiablés de danse sont déroulés dans une chorégraphie parfaite avec chaque joueur, un rôle. Le buteur comme chef d’orchestre. Pour l’ouverture de cette Can, le Sénégal a été plus qu’honoré avec la présence de deux des fils ou originaires du pays dans le lot des artistes qui ont animé des prestations. Les chanteurs Akon et Booba. Pour la finale, nous dit-on aussi, la chanteuse Coumba Gawlo Seck fait partie des artistes choisis pour animer les concerts de la finale, donc de la cérémonie qui ferme la Can. La culture donc au début, à la fin et durant cette grande compétition sportive africaine. Ce qui montre que la culture et le sport véhiculent les mêmes valeurs et charrient une ferveur commune. Ces  deux domaines peuvent être donc des vecteurs de paix, de concorde sociale et d’entente des peuples. Ne dit-on pas que la musique n’a pas de frontières et que le langage du sport est universel. Que le fête soit belle donc sur et en dehors des terrains et que la danse du football soit au rendez-vous lors de la deuxième phase de cette Can……



jeudi 26 janvier 2017

PETIT CAMP : Rotation


Quel intérêt avait le Gabon pour organiser la Coupe d’Afrique 2017 après celle de 2012 qui s’était déroulée dans ce pays avec les dépenses qu’engendre l’accueil d’une telle compétition ? Le choix de l’organisation de la Can ne doit-il pas épouser un système de rotation entre les différentes régions géographiques de l’Afrique ? Depuis 2012, l’Afrique centrale a eu deux Coupe d’Afrique des Nations. En dehors de l’intervalle sud-africaine de 2013, il y a eu la co-organisation Guinée Equatoriale-Gabon, en 2015 la Guinée Equatoriale et pour cette édition au Gabon. Une vraie une-deux comme on dit en football, entre ces deux pays frontaliers. S’il est vrai que de la Guinée Equatoriale, en 2015, a été désignée au pied levé pour suppléer à la renonciation marocaine, il faut s’interroger sur ce choix même si c’est in extremis. Même le choix de Gabon pour 2017 avait été contesté par d’autres pays candidats comme l’Algérie et le Ghana qui avaient des arguments pour gagner. Et pour 2019, c’est le Cameroun, pays d’origine du secrétaire général de la Caf, Issa Hayatou, qui va recevoir la compétition. Bon, ce n’est par favoritisme à sa    décharge, le Cameroun était le seul pays candidat. Donc, pendant trois éditions successives, la plus grande compétition sportive africaine ne va pas sortir de l’Afrique centrale. Pour les éditions 2021 et 2023, ce sera encore dans la même zone géographique. La Côte d’Ivoire avec la Can 2021 et la Guinée pour 2023. Tous des pays ouest africains. Peut-être pure hasard, mais le choix de l’organisation  de la Coupe d’Afrique des Nations doit suivre un principe de rotation pour permettre à toutes les régions du continent, l’Afrique du Nord, de l’Est, de l’Ouest, du Centre et Australe, d’accueillir la grande fête de la jeunesse africaine. C’est vrai aussi qu’organiser la Can requiert des normes et un certain nombre de conditions dont les infrastructures sportives, hôtelières, pour faire face aux défis. Et ce n’est pas tous les pays africains qui sont bien lotis. Mais un principe de rotation donnera plus de temps à chaque région africaine de se préparer pour accueillir la Coupe d’Afrique des Nations et avoir des stades adéquats.




mercredi 25 janvier 2017

PETIT CAMP : Sondages et favoris




Les termes sondages et favoris n’ont pas fini d’émerveiller. Pour 2016 et 2017, les mots sondages et favoris ont été démentis par la réalité des faits et des terrains. En politique comme en sport. Les dernières élections qui se sont déroulées dans plusieurs parties du monde ont fait mentir les instituts de sondage et leurs prédictions d’avant-élections. Cela a commencé par le référendum en Grande-Bretagne où les sondages donnaient le Oui vainqueur, avec une petite avance comme ils le disaient. Ensuite, l’élection américaine avec sa surprise Trump en passant par les Primaires en France. Alors, les termes sondages et favoris, pure spéculation ?  En sport aussi, il arrive que les favoris d’une compétition ne réussissent même pas à passer le premier tour des compétitions. C’est le cas de l’Algérie que beaucoup voyaient remporter cette édition de la Coupe d’Afrique des Nations, avec sa pléiade de stars dont Riyad Mahrez, récemment couronné « Ballon d’or » africain après avoir été désigné meilleur joueur de la Premier League anglaise. Pour cette Can aussi, nombreux sont ceux qui ont été appelés favoris et n’ont pas été élus dans la deuxième phase du tournoi. Cela vient ainsi remettre en cause des « prédictions » de spécialistes qui, peut-être, sur de bonnes bases, décrètent que telle équipe est favorite et l’autre ne l’est pas. En sport comme dans les élections, les choses sérieuses se décident sur le terrain ou dans les urnes. Pas avant, ni après. A l’avenir donc, il faut revoir les prédictions d’avant-élections ou de compétitions sportives auxquelles souvent le terme « open » est ajouté. Pour juste dire que c’est ouvert et donc tout est possible. Il faut aussi savoir qu’une sonde sur un terrain politique ou sportif peut se révéler positive au loin et négative à l’arrivée….




mardi 24 janvier 2017

PETIT CAMP : La chasse et les chasseurs


La Coupe d’Afrique des Nations, une histoire de chasse et de chasseurs ! Chasse au trophée continental, aux trophées individuels. Chasseurs de buts, de primes (eh oui !). La Can ressemble aussi à un terrain de chasse avec le nom des équipes qui rappelle la savane africaine avec ses fauves et ses rapaces. Lions par-ci, panthères par-là, éléphants au milieu, aigles au-dessus. Il y a aussi une catégorie de chasseurs qui se font discrets pour, in fine, rentrer avec du bon gibier. Ce sont les chasseurs de têtes ou de …..jambes. Il existe depuis quelques années des sociétés spécialisées en ressources humaines souvent créées par des Africains pour, disent-ils, aller à la chasse aux bonnes têtes. Le Togolais, Didier Acouetey, fondateur de la société AfricSearch, est sans doute un des précurseurs dans ce domaine. Il parcourt le monde et l’Afrique, à la recherche de bons cadres africains pour le compte de multinationales désireuses de s’implanter en Afrique. Pour cela, un des moyens est de chercher de bons cadres africains pour aider à l’implantation et aussi connaissant les réalités du continent. Pour cette Coupe d’Afrique des Nations aussi, il y a beaucoup de Didier Acouetey, camouflés dans les travées des stades du Gabon avec des jumelles, pour bien dénicher le bon gibier à mettre sur le marché des transferts. L’Afrique, étant devenue une nouvelle terre de chasse pour ces recruteurs, offre ainsi de belles opportunités, tant le marché est ouvert et aussi … de bon marché. Nombreux sont les joueurs qui viennent à la Can avec comme objectif de taper dans l’œil de ces chasseurs de jambes. Mais attention à tomber souvent sous le mauvais chasseur. Les histoires de jeunes africains qui ont vécu la désillusion d’un contrat de football à l’étranger ne se comptent plus et sont contées dans les pages des journaux ou écrans de télévisions. Il y a donc une nécessité de bien organiser cette chasse aux talents africains pour ne pas la dénaturer et ainsi faire perdre à beaucoup de jeunes leurs rêves de grands footballeurs. On espère que les chasseurs de jambes qui sont à la Can, blocs notes et stylos en bandoulière, ne sont pas de cette catégorie et qu’ils ne rentreront pas bredouilles, les jeunes africains aussi…..


lundi 23 janvier 2017

PETIT CAMP : CANculatrice



A cette même période, il y a deux ans, ce mot CANculatrice, avait fait son apparition dans l’univers très inspiré des réseaux sociaux. Une manière de qualifier cette compétition où les équipes devant aller en quarts de finale devaient se déterminer à la dernière journée. Pour cette édition aussi, la Can n'a pas échappé à ces petits calculs d'épicier. Sur les quatre poules, seules deux équipes avaient assuré leur qualification pour le deuxième tour à ce stade de la compétition. Une bonne chose pour cette compétition majeure qui se bonifie d'année en année ? Peut-être bien. Cela prouve un certain nivellement des valeurs comme on aime le dire à chaque tournoi. Un nivellement des valeurs qui fait que les meilleures équipes peuvent être les dernières et les moins biens, les premières. Comme lors de la précédente, les grandes équipes ont eu du mal de se départir des petites dans les phases de poules. Même la championne sortante, la Côte d’Ivoire, ne s'est qualifiée qu'à l'ultime match de la phase de poule et in extremis. Une façon aussi de dire que la Coupe d’Afrique des Nations n’a jamais été si « open ». Les équipes vainqueur peuvent difficilement se tirer d’affaire avant de monter crescendo, aller remporter la coupe et se placer au sommet du football africain. C’est aussi pour dire que les calculs ne paient pas trop dans le sport marqué par certains aléas. Beaucoup avaient calculé sur un passage au deuxième tour du pays organisateur et du champion en titre. Des calculs qui peuvent être faux. Le Gabon étant déjà sorti du tournoi, il reste la Côte d’Ivoire, le champion en titre, pour se départir de la phase si difficile de poule. Dans les prochaines et dernières journées, place maintenant à la calculatrice à la main pour ainsi soustraire, additionner, multiplier même diviser pour avoir les dernières places en quarts de finale. Une rude épreuve de calcul qui a fini de faire de cette compétition une vraie CANculatrice……


dimanche 22 janvier 2017

PETIT CAMP : Championnats locaux et étrangers.....


La ferveur avec laquelle les Africains suivaient les championnats étrangers va certainement baisser avec la Can. Ces championnats étrangers n'auront plus la même saveur pour beaucoup d'entre nous qui les regardaient pour y épier les performances de nos joueurs. D’abord parce que la Can, proche de nous, propose du spectacle avec des grandes stars que nous avons l’habitude de suivre chaque week-end. Cette loi de la proximité doit s’appliquer ainsi à l’engouement que nous avons pour suivre les championnats étrangers. Cette extraversion de notre passion pour le football s’expliquait d’abord par le fait que nos championnats locaux ne présentaient pas un certain attrait. Mais depuis quelques années, il y a un début de professionnalisation de beaucoup de championnats africains, surtout au sud du Sahara. Les pays maghrébins étant en avance sur nous. Ce qui fait que leurs clubs gagnaient presque tous les trophées continentaux mis en jeu. Longtemps sous la coupe des clubs nord-africains, les compétitions africaines de clubs descendent tout doucement vers l’Afrique subsaharienne. Et ce n’est pas seulement les clubs sud-africains, pourtant supposés les plus riches de l’Afrique au sud du Sahara, qui sont en pointe dans cette remontée. Des équipes comme le Tout-Puissant Mazembé, As Vital Club, toutes deux, de la République démocratique du Congo, sont présentes dans les tableaux finaux depuis quelques années des compétitions africaines de clubs. La Caf, ayant compris cette nouvelle dynamique dans les championnats locaux, a même décidé, de créer une compétition, le Championnat d’Afrique des Nations (Chan), ouvert uniquement aux joueurs évoluant en Afrique. Ce qui démontre que le football local africain qui se joue intra-muros est en train de monter en puissance. Avec la mondialisation du football, nos championnats locaux ont été engloutis par le déferlement médiatique de cadors comme la Premier League, la Liga ou le Calcio. Donc c’est à nous, Africains, de regarder un peu plus nos championnats pour les valoriser. Pourtant, de grands joueurs y sont. Pour preuve, hier, lors de la rencontre opposant la Côte d’Ivoire à la République démocratique du Congo, nombreux sont les joueurs qui étaient sur le terrain évoluant dans les championnats africains.



vendredi 20 janvier 2017

PETIT CAMP : Canosphère


La Coupe d’Afrique des Nations se vit plus dans les réseaux sociaux que sur les plateaux de télés, ondes des radios ou pages des journaux. Avec ces nouveaux médias, vrais terrains de cette nouvelle façon de donner des informations en jouant sur la dérision, chacun y va de son imagination. Une imagination tellement fertile qu’elle est une porte ouverte à toutes sortes de dérives même dès fois. Comme à chaque fois, les internautes sénégalais ont joué sur leur sens de l’humour, pour apporter une nouvelle touche à cette Can. Avec un jeu de mots et de noms, beaucoup de prénoms de joueurs ont fait l’objet d’une autre interprétation. Mais bon, la Can, c’est aussi une fête. Tous les moyens sont bons pour participer à cette fête. Les internautes et autres adeptes des réseaux sociaux ne sont pas en reste. Qu’on le veuille ou non, les réseaux sociaux, surtout Facebook, ont changé notre manière de faire, en nous donnant l’opportunité d’émettre nos avis, de faire des analyses et de jouer aux supporters-modèles. Une chose est sûre, ces réseaux sociaux ou nouveau médias ont  bouleversé beaucoup de certitudes. Ainsi, avec cette compétition, une vraie Canosphère s’est ainsi installée avec comme acteurs, joueurs, supporters, journalistes, etc. Chacun des acteurs de cette compétition, avec sa tablette, son Smartphone, ordinateur, peut diffuser des informations, influencer des personnes, changer le cours normal des choses d’un clic. Ainsi, pour avoir des informations sur certains joueurs, rien de mieux que de suivre leurs pages Facebook, Instagram, Twitter. On y découvre ainsi leurs humeurs, leurs joies, leurs incertitudes et autres déceptions. Ces bouleversements amenés par les réseaux sociaux ont fait que les journalistes n’ont plus le monopole de la diffusion de l’information. Pour cette Can, certains journalistes l’ont bien compris, en partageant beaucoup d’informations sur leurs comptes dans les réseaux sociaux. Mais attention à une mauvaise utilisation, comme c’est le cas avec la dérision sur les noms des joueurs. Cela peut être le côté pas net du net…..



jeudi 19 janvier 2017

PETIT CAMP: Capital humain



S’il y a un domaine où l’Afrique est en train de gagner du terrain, c’est celui de la formation de ses élites et talents de demain. Aujourd’hui, avoir une formation pointue et qualifiante, peut se faire sans sortir du continent. La dynamique d’implantation des Business School et autres grandes écoles fait que l’Afrique n'a plus besoin de sous-traiter à l'extérieur une grande partie de la formation de ses élites et talents. Le sport africain suit aussi cette même tendance. Depuis quelques années, en même temps que la présence des Business School et des grandes écoles, des centres de formation, surtout dans le domaine du football, ont essaimé dans le continent africain devenant ainsi de grands pourvoyeurs de talents pour les équipes nationales. L'Académie Asec Mimosas d'Abidjan est, sans doute, la plus connue. Créé par le légendaire Jean Marc Guilllou, ce centre a donné à la Côte d'Ivoire un énorme potentiel en termes de talents footballistiques qui lui a permis de remporter finalement la Can en 2015 en Guinée Equatoriale. C'est de ce centre que sont sortis Yaya Touré, quadruple Ballon d'Or africain (2011, 2012, 2013 et 2014), son frère Kolo, les Gervinho, Siaka Tiéné, Arthur Boka, Copa Barry. Surnommés les « Académiciens », cette génération a écrit de belles pages de l'histoire du football africain à l'étranger. Plus près de chez-nous, les centres de formation au Sénégal sont en train de monter en puissance pour être des grands fournisseurs de joueurs à l'équipe nationale du Sénégal. Ceux qui ont marqué les deux buts du Sénégal lors de son premier match de cette Can, sont tous « diplômés » des centres de formation les plus en vue au Sénégal. Sadio Mané vient de « Génération Foot » de Deni Biram Ndao et Kara Mbodj de « Diambars » de Saly. Ce qui démontre la qualité des produits made in Africa sur le domaine du football. La même tendance de « co-diplomation » notée dans le domaine de l'Enseignement supérieur est en train de se faire dans la formation des sportifs. Avec des installations qui n'ont rien à envier aux autres centres de formation européennes, ces « Football School » africaines commencent à nouer des partenariats avec des équipes et centres de formation européens. « Génération Foot », avec l'équipe de Metz en France, Ajax Cap Town d’Afrique Sud avec l’Ajax d'Amsterdam. Cette reconnaissance internationale de la formation des footballeurs qui se fait en Afrique démontre la place du capital humain dans tous les secteurs de la vie. Ainsi, dans le sport comme dans d’autres domaines, pour avoir des champions à l’arrivée, il faut les suivre au départ.



mercredi 18 janvier 2017

PETIT CAMP : L’autre compétition.....


C’est une des forces du football. Il a un tel engouement que beaucoup de questions de l’heure ont un statut de remplaçant sur le terrain de l’actualité. Au même moment que se déroule la plus grande compétition sportive africaine, la Can, une autre non moins importante s’apprête à faire son entrée dans le jeu. C’est celui du choix du président ou de la présidente de la Commission de l’Union africaine. Une compétition qui va se dérouler vers la fin du mois de janvier à Addis Abeba, en Ethiopie. L’actualité africaine va ainsi se déplacer latéralement dans cette ville pour servir de lieu de compétition entre cinq candidats qui sont en lice pour gagner cette élection. Comme au sport, une intense campagne de préparation est en train de se dérouler dans beaucoup de pays. Les cinq candidats partants pour l’élection : l’universitaire sénégalais Abdoulaye Bathily, la ministre kényane des Affaires étrangères Amina Mohamed, l’Equato-Guinéen Agapito Mba Mokuy, le Tchadien Moussa Faki et la Botswanaise Pelonomi Venson Moitoi sont en train de sillonner le continent pour s’attirer les faveurs des votes. Certainement, il leur faut un physique de sportif pour cette mise en jambes avant le choix de la personne qui va remplacer la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini Zuma.  Aussi, comme pour la Can, un seul restera à la fin. On espère pour la Can, ce sera la meilleure équipe africaine qui va monter sur le toit du football continental. Pour la présidence de la Commission de l’Union africaine, on espère aussi, que c’est le meilleur des candidats qui va remporter la compétition. Le tout dans un esprit sportif et de fair-play. Le sport, le football en particulier, apprend l’humilité dans la victoire et la dignité dans la défaite. N’est-ce pas ce qui fait la beauté d’une victoire, c’est la qualité de l’adversaire. Bonne chance donc à toutes les équipes engagées pour la Can et pour tous les candidats à la présidence de la Commission de l’Union africaine.Que le meilleur ou la meilleure gagne, à chacune de ses deux grandes compétitions africaines…..



mardi 17 janvier 2017

PETIT CAMP : Une Can pour nous-mêmes et par nous-mêmes

Dans le monde du foot-business, la Coupe d’Afrique des Nations est en train de gagner des trophées. Mais à quel prix ? Si on n’y prend pas garde, cette grande fête de la jeunesse africaine risque de nous échapper pour tomber entre les mains de capitalistes soucieux que de l’appât du gain. C’est vrai que le meneur de jeu du sport aujourd’hui est le business, mais des compétitions comme la Can doit prendre en compte beaucoup de paramètres. Par exemple, pour les droits télévisuels de cette compétition, ils ont été cédés à une société française qui les a vendus très chers mêmes à nos télévisions. Normal peut-être parce qu’elle cherche une rentabilité financière et un retour sur investissement. C’est à l’organe confédéral chargé de gérer le football africain, la Caf, de replacer cette compétition au cœur de la marche de notre continent. Pour que la rétrocession des droits télévisuels prenne en compte la capacité financière des pays. Aussi, sur le namimg de la compétition, cette façon du sponsoring à donner le nom d’une compétition sportive à une marque, pourquoi pas choisir parmi les entreprises africaines qui sont de véritables tycoons et des modèles de vertu en matière de transparence, de respect des droits de l’Homme et de la protection de l’environnement, entre autres. Depuis que la Caf s’est lancée dans cette entreprise de namimg, ce ne sont que les multinationales non africaines qui sont choisies. Peut-être qu’elles ont plus de moyens que celles africaines. Mais une Coupe d’Afrique des Nations, comme l’indique son nom, devrait promouvoir d’abord les joueurs africains et les entreprises africaines. Sans être « afrocentriste », il est temps que l’Afrique joue pour elle-même et par elle-même dans cette compétition qui est en train de s’imposer au plan mondial, tant sur le spectacle proposé sur les pelouses que les stars qui la jouent. Ce sera alors une Coupe d'Afrique des Nations pour les Africains et par les Africains. Une Afrique fière de ses guerriers, sur et en dehors du terrain….

lundi 16 janvier 2017

PETIT CAMP : Le jeu intérieur

La Can, une vraie chance pour les situations politiques intérieures ? Ils sont nombreux, ces pays participant à la Can avec des situations intérieures tendues marquées par des troubles socio-politiques. Alors la Coupe d’Afrique comme anesthésie pour baisser la tension intérieure ? Que ce soit le pays organisateur, le Gabon, ou le champion en titre, la Côte d’Ivoire, ou encore la République démocratique du Congo et même la Guinée-Bissau, ces nations espèrent que cette compétition pourra, le temps d’un mois, faire oublier ou taire les dissensions politiques et sociales. C’est là, une force du football, capable de créer des oppositions, qui rassemble tout un pays, un continent. Le Gabon, organisateur de cette Can, est, sans doute, le pays qui s’attend le plus à des retombées…..politiques de la compétition. Se déroulant dans une période politique particulière, c’est-à-dire post-électorale, la Can a cristallisé toutes les attentions dans ce pays, du côté du pouvoir comme de l’opposition. Chacune des parties essayant de tirer profit d’une déconvenue de l’autre. Si pour la cérémonie d’ouverture, il n’y avait pas eu grand monde au Stade de l’Amitié de Libreville, laissant penser à une réussite du boycott lancé par l’opposition, la ferveur qu’il y a eu lors du but de Pierre-Emerick Aubameyang montre que le football pourrait reléguer au second plan la crise qui sévit dans ce pays. Dans la politique africaine, le football n’est jamais hors-jeu et vice versa. Mais, attention à un retour de bâtons. Cette Can n’est qu’une anesthésie qui panse la plaie mais ne la guérit pas totalement. En cas de victoire finale, il y a un gain politique à récupérer. Mais en cas de déconvenue, ce sera un mot de plus sur les maux des pays concernés. Ainsi, c’est qu’après la compétition qu’on saura si la fracture politique et sociale est totalement refermée……



samedi 7 janvier 2017

COTE D’IVOIRE Après le décollage économique, le recollage social !

Toux ceux qui reviennent de la Cote d’Ivoire, n’ont qu’une seule impression dans la tête et les mêmes mots à la bouche. Le pays est en train de décoller sur le plan économique. Redécoller devrait-on dire car ce pays n’a fait que reprendre sa vraie place sur le plan économique dans la zone ouest africaine francophone dont elle est la locomotive. Malgré les dix ans de crise, la Cote d’Ivoire qui revient de loin, truste avec les 10 % de croissance. Des performances économiques qui sont visibles dans un pays en chantier avec des nouvelles infrastructures. Même sur le plan sportif, leur énorme potentiel dans le football  s’est finalement traduit par une victoire à la Coupe d’Afrique des Nations en 2015. Suivie d'une médaille olympique lors des dernières JO. Le pays est donc en marche. Mais tous ces efforts entrepris pour le décollage économique du pays risquent d’être remis en cause par un tissu social dont le recollage tarde à venir. Les récents bruits de bottes d'hier et d'avant-hier,, dans les villes du nord, Bouaké, Korhogô, sont venus remettre au goût du jour, les dissensions sociales au sein du pays. Ce ne sont pas seulement des revendications financières qui sont à l'origine de ces mouvements d'humeur des militaires. Auparavant, il y’a eu les évènements de Bouna, au nord-est  avec des affrontements entre éleveurs et agriculteurs. Tout ceci pour dire que la fracture sociale ne s’est toujours pas renfermée occasionnant une facture humaine lourde et salée : une vingtaine de morts lors de ces affrontements de Bouna. Des tensions internes qui ont poussé les Nations Unies à demander un renforcement de ses effectifs dans un pays qui a récemment subi une pression externe venant d’un attentat, celui de Grand Bassam.A côté de cela, il y a aussi les dissensions politiques nées  après le referendum et les dernières législatives. Ce qui a occasionné des combats de coqs avec sans doute des dégâts elephantesques. Le poste de vice président comme titre à gagner. C’est dire que le défis sécuritaires sont encore énormes pour le président Alassane Ouattara. On espère qu’avec son leadership, la Cote d’Ivoire pourra traverser cette petite zone de turbulence et continuer son décollage économique sans anicroche. Un décollage économique qui va de pair avec le recollage du tissu social ivoirien. En quelques mois, le pays a été frappé par deux évènements meurtriers : ces violences entre agriculteurs et éleveurs et l’attaque de Grand Bassam. Tout cela pour montrer la fragilité de nos pays surtout la Cote d’Ivoire qui doivent  faire face sur le plan interne à des dissensions sociales latentes mais imprévisibles et des menaces terroristes diffuses venant de l’externe.  Pour y faire face, la Cote d’ivoire a besoin, certes d’une économie en pleine relance, mais aussi d’un dialogue politique et social inclusif. Ces aspects sont les ailes qui vont soutenir un vrai décollage  économique…….






dimanche 1 janvier 2017

Liste consensuelle et consensus autour de l’équipe


  De piètres footballeurs ou  d’occasionnels basketteurs, comme l’auteur de ces lignes, les sénégalais dans leur grande majorité sont tous entraineurs de l’équipe nationale. Même si un sélectionneur, Aliou Cissé est à la tête de l’équipe. Ce qui est compréhensible, vu les valeurs que véhicule une équipe nationale de football et la ferveur qu’elle charrie à chaque grande compétition comme la Coupe d’Afrique des Nations à venir. C’est pourquoi la publication de la liste des joueurs pour cette compétition, a retenu l’attention de tout un pays, pour mettre fin ainsi au suspense de fin d’année. Pour dire combien, la vie de l’équipe nationale est au cœur de nos palpitations. C’est vrai qu’Aliou Cissé est le seul à décider de la composition de notre équipe nationale. Mais nous aussi, avons le droit de donner notre avis, si besoin même de faire des critiques positives et négatives sur ses choix et la manière de jouer de notre équipe. Après tout, Aliou Cissé est payé par les deniers de l’Etat du Sénégal tirés en grande partie de nos impôts. Pour cette fois-ci, disons-le tout net, la liste a été plus que consensuelle. Pas de grands joueurs ou de meilleurs du moment laissés en rade. Mais bon, il y aura toujours à redire dans chaque choix. Le choix d’une liste de joueurs d’une grande compétition est toujours critiquable. Voyons donc la liste du bon côté, parce que la perfection n’est pas de ce monde, et prions pour que notre équipe nationale nous donne satisfaction à cette compétition. Faisons confiance à l’entraineur, seul maitre à bord de son bateau, pour nous mener à bon port. Ces choix peuvent être  basés sur ses convictions propres, son vécu personnel et aussi sur des détails pour que le Diable ne s’immisce pas dans la vie du groupe. Un consensus national doit être de mise pour permettre à nos « Lions » de bien aborder le tournoi. Un consensus qui pourrait être de mise sur cette liste d’Aliou Cissé qui présente des éléments de compétence, d’expérience et peut-être même de chance.

  Nombreux étaient ceux d’entre nous à que le jeu des « Lions » ne convainquait pas malgré une bonne campagne de qualification pour cette Can et une bonne entrée en manière pour les éliminatoires du Mondial  à venir. Mais en football, la victoire est un plat agréable à savourer, même si elle présente un arrière-goût. Un jeu ne doit pas seulement  séduisant ou alléchant mais aussi gagnant. Tout ce que nous demandons à Aliou Cissé, c’est de  transmettre à ses cadets, les traits de caractère qui faisaient de lui un joueur de grande personnalité. Qu’il laisse libre cours à la créativité des talents qui composent cette équipe du Sénégal, pour qu’elle nous donne un plaisir consensuel, à nous tous, au Gabon….