Le
hub d’Air France de l’aéroport Roissy Charles de Gaulle de Paris célèbre ces 20
années. A cette occasion, la compagnie française a organisé un voyage de presse
pour une centaine de journalistes étrangers. L’objectif étant de montrer les
projets de ce hub considéré comme « le plus puissant d’Europe »,
selon les dirigeants de la compagnie.
L’aéroport Roissy Charles de
Gaulle de Paris est comme une tour de Babel. On y parle presque toutes les
langues. D’abord par les messages qui passent par intermittence sur la
sonorisation et qui rappellent les vols en partance et les passagers attendus.
Des messages en français, anglais et même chinois. Dans les grands halls de
Roissy Charles de Gaulle de Paris, une intense activité humaine comme on en
voit dans tous les grands aéroports du monde avec les mêmes scènes de vie.
Passagers de tous les âges et de toutes les nationalités tenant leurs valises à
roulettes, couples entrelacés, enfants fatigués, familles en joie….
Chacun cherche à se sauver ou se faufiler au milieu des vagues humaines pour
arriver à bon port, à la porte d’embarquement. Certains voyageurs en transit
déambulant dans les vastes couloirs de cette immense « ville » qui ne
dort presque jamais. Qui pour manger, qui pour faire les boutiques. D’autres
utilisent les applications de leurs Smartphones pour se guider dans ce qui est
un vrai labyrinthe avec plusieurs terminaux, portes, ascenseurs, escalators,
navettes automatiques. C’est connu dans un aéroport jamais de répit surtout
quand cela s’appelle Roissy Charles De Gaulle d’une grande ville comme Paris et
cœur des activités de la compagnie Air France. Inauguré en 1974, Roissy Charles
De Gaulle continue sa belle vie avec en vue une place de choix dans la
compétition qui se joue entre grands aéroports du monde. Dans l’aile est, cœur de l’activité d’Air
France avec le terminal 2, un vaste espace qui est le hub de la compagnie
française. Air France en a fait, il y a 20 ans, sa plate-forme de
correspondance aéroportuaire pour y faire transiter une grande partie de ses activités de vols et ses
correspondances dans le monde. Depuis 1996, cette partie de l’aéroport Roissy
Charles De Gaulle vit au rythme très soutenue de l’activité d’Air France. Au
départ, c’était 1900 correspondances hebdomadaires jusqu’à 25 000
actuellement avec un temps de transit qui ne dépasse pas deux heures de temps.
Nouveaux
train express et trieur de bagages
Dans la partie E du terminal
qui constitue le point de départ des vols longs courriers d’Air France,
l’ambiance est agitée avec des files de passagers devant les portes
d’embarquement. D’autres plus tactiles sont postés devant les bornes informatiques
qui permettent d’imprimer son ticket d’embarquement, le fameux bordingpass. Le
numérique est au cœur des chantiers d’Air France qui veut en faire un vecteur
pour ne plus voir certaines lenteurs avec une grande économie d’heures pour les
passagers. En face, les zones F et G du terminal 2 dédiés aux vols Schengen ont
ainsi les mêmes images de files de voyageurs. Certains ont le temps de faire
les vitrines. Boutiques, guichets automatiques de banque, restaurants sont
disposés dans les longues allées pour
servir de points loisirs aux passagers. Air France et les Aéroports de Paris
veulent ainsi consentir beaucoup d’investissements pour garder cette place de
« hub le plus puissant d’Europe » dont les dirigeants de la compagnie
aérienne se targuent. Parmi ces investissements, le nouveau trieur de bagages
qui sera fonctionnel en 2018. Logé au sous-sol dans un vaste espace en
chantier, cet édifice commence à prendre forme avec les gros œuvres déjà
terminés. D’énormes poutres et charpentes en béton sont déjà visibles. D’où
même son nom de la « cathédrale de béton ». Cet endroit qui fera
office de futur centre de tri des bagages va permettre au hub d’Air France
d’être performant dans ce domaine très exigeant du transport aérien. Plus de 200
millions d’euros (plus d’une centaine de milliards de CFA) y seront investis à
terme. Déjà le hub de Roissy Charles De Gaulle est à 100 000 bagages
traités par jour. Autre investissement majeur, c’est celui du train express
entre l’aéroport Roissy Charles De Gaulle et la Gare de l’Est de Paris. Un
projet qui, selon Augustin de Romanet, président
directeur général du Groupe aéroports de Paris, va commencer, cette année 2017,
pour terminer en 2023, avec comme finalité, faire ce trajet d’une trentaine de
kilomètres en une vingtaine de minutes. A l’intérieur de Roissy Charles De
Gaulle, l’activité ne faiblit pas. Tous les compartiments du hub d’Air France vivent
au rythme des voyageurs qui mènent leur petite vie de transit. Une petite vie
qu’Air France veut faire à l’image de la ville de Paris, avec restaurants,
boutiques et même musée d’art. Dans les halls K, L et M pour faire référence à
la compagnie néerlandaise qui s’est mariée, depuis longtemps, avec Air France,
l’esprit veut renvoyer à un voyage qui ressemble à celui de noces. Tout y est
pour sentir l’esprit de Paris. Dans l’avenue Montaigne, située dans la partie
M, des enseignes de grandes marques pour faire les boutiques. « Nous
voulons que l’aéroport Roissy Charles De Gaulle soit le dernier point de Paris
pour tout visiteur avec tout l’esprit parisien » souffle un dirigeant
d’Air France…
JEAN-MARC JANAILLAC, PRESIDENT D’AIR FRANCE
« Développer
nos liaisons sur l’Afrique et surtout au sein de l’Afrique »
L’Afrique, un actif important dans la
stratégie d’Air France. Selon Jean-Marc
Janaillac, Pdg d’Air France-KLM et président d’Air France, sa compagnie
va développer sa présence sur le continent africain. Une présence qui date de
longtemps et qui va connaître de nouveaux tournants. « Nous comptons
développer nos liaisons sur l’Afrique et surtout au sein de l’Afrique »,
dit-il. C’était lors de la conférence de presse de célébration des 20 ans du
hub d’Air France. Pour ce faire, la compagnie a déjà noué des partenariats
stratégiques avec deux compagnies africaines. Air Côte d’Ivoire pour l’Afrique
de l’ouest et Kenya Airways pour l’Afrique de l’est. Des partenariats qui ont déjà donné des résultats
satisfaisants selon, Jean-Marc
Janaillac, qui parle même d’une ouverture vers l’Asie avec l’utilisation
du hub de Kenya Airways. Nairobi sera ainsi utilisé pour développer cette
nouvelle stratégie d’Air France vers le continent asiatique. La présence africaine d’Air France est souvent
ternie par les tarifs de la compagnie. Il est reproché à Air France de
pratiquer des tarifs sur ses billets qui sont parfois hors de portée du pouvoir
d’achat de l’Africain moyen. Un reproche que Jean-Marc Janaillac qualifie « d’éternelle question ». « Sur l’Afrique, c’est l’éternelle question des tarifs
dans les transports aériens qui doivent combiner plusieurs éléments. Nous pratiquons sur nos
vols des tarifs qui nous permettent de
rentabiliser nos investissements. Sur nos lignes africaines comme sur nos
autres réseaux, nous avons un système de revenus-management qui nous permet de
proposer des tarifs abordables tout en permettant de dégager un petit plus. En
Afrique, il y a le segment des voyageurs
affaires qui se développe et qui permet d’avoir des tarifs assez abordables »,
affirme-t-il.
400 MILLIONS DE CHINOIS EN MESURE DE VOYAGER D'ICI A 2020
Air France et le Groupe Adp se préparent pour capter cette
« manne »
Une forte
croissance attendue dans les années à venir dans l'industrie du transport
aérien. Naturellement, le marché chinois va occuper une grande place dans cet
envol de la croissance dans le domaine des transports aériens. Il est attendu
400 millions de Chinois en mesure de voyager d'ici à 2020, selon Augustin de
Romanet, président directeur général du Groupe Aéroports de Paris. Les
Aéroports de Paris (Adp) veulent ainsi capter cette « manne » qui va
venir du ciel. D’où leurs grands investissements, en plus de la langue et des
signes chinois qui sont maintenant utilisés à l’aéroport Roissy Charles De
Gaulle pour orienter ces voyageurs chinois. Air France et Aéroports de Paris
veulent ainsi se donner la main pour recevoir ces potentiels voyageurs avec en
ligne de mire une grande compétition mondiale qui s’annonce. « Un passager
qui veut aller de Caracas à Chine a le choix entre une dizaine de hubs »,
avance Augustin de Romanet, Pdg du
Groupe Adp. Air France veut ainsi aller cueillir cette potentielle « manne »
venant de Chine et celle des autres pays pour les déposer à son hub de
l’aéroport de Roissy Charles De Gaulle. Ce qui fait dire à Augustin de Romanet
du Groupe Adp, que la compagnie cherche plus de clients à transporter et qu’eux
aussi essaient d’avoir le maximum de passagers à accueillir dans leurs
aéroports. Vraie jonction donc entre la terre et le ciel…
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