mercredi 28 décembre 2016

SERIGNE SALIOU MBACKE (1915-2007): Une vie au service de Dieu et des hommes



Le 28 décembre 2007, le Sénégal est plongé dans une grande tristesse. Il venait d’apprendre que Serigne Saliou Mbacké était rappelé à Dieu. Cinquième khalife général des Mourides, Serigne Saliou a eu à remplir sa mission 17 années durant lesquelles il a géré les destinées de la communauté mouride. Toute sa vie, il a eu comme activité principale la recherche et la propagation du savoir. Le travail occupait aussi une place importante dans sa vie.


C’était un jour du mois de mai 1990, la communauté mouride venait de perdre 11 mois avant, une figure emblématique, le khalife Serigne Abdou Lahad Mbacké. Connu pour sa fougue et son sens de la vérité, Baye Lahad, durant son long khalifat, a marqué les Mourides et la Oumma islamique. Son successeur, Serigne Abdou Khadre, n’a pas eu le temps de prendre ses marques qu’il rejoignit l’au-delà en mai 1990. Face à ces deux chocs brutaux, la communauté mouride verra émerger un homme de grande taille. Toujours habillé en blanc, avec une barbe blanche et des cheveux blancs, sa simplicité est remarquable. Le nez toujours collé au Coran, il a un discours simple aussi. « Toutes mes actions seront orientées vers le développement et le rayonnement de l’Islam. En dehors de ce champ d’action, rien ne pourra retenir mon attention ». Cinquième khalife général des mourides, Serigne Saliou, dès son accession, a donné le ton sur ses intentions de remplir comme ses frères prédécesseurs la mission qui lui est dévolue. Etre un digne héritier de Cheikh Ahmadou Bamba.
Serigne Saliou est né à Diourbel en 1915. A cette époque, son père était sous le coup d’une résidence surveillée dans cette ville du Baol. Du côté de sa mère, il vient d’une grande famille d’érudits : les Diakhaté connus pour leur maîtrise du livre saint avec les nombreux daaras qui étaient sous leur autorité. C’est à cette grande famille Diakhaté qu’appartient aussi Serigne Abdoul Lahad. Fils de Sokhna Fatou Diakhaté, Serigne Saliou a commencé ses humanités auprès de son oncle maternel, l’érudit Serigne Amsatou Diakhaté, un proche et compagnon de son illustre père. Après les premières années de mémorisation du livre saint, Serigne Saliou fut amené chez un autre de ses oncles, Mor Sassoum Diakhaté à Aïnoumane Diakhaté, un village fondé par l’érudit Khaly Madiakhaté Kala. Il embrassa d’autres études à Touba et dans ses environs sous la férule de fervents oncles et d’autres maîtres. Pétri d’intelligence et d’une grande vivacité d’esprit, Serigne Saliou affichait en cette période un goût très prononcé pour l’acquisition des connaissances aussi bien théologiques que scientifiques. C’est fort de toutes ces connaissances acquises au gré de ses pérégrinations, qu’il opta sans doute pour propager le savoir partout au Sénégal.

Le savoir et le travail

Cette grande érudition, Serigne Saliou a voulu la partager avec les plus jeunes « espoirs de demain ». Ses mots résonnent encore quand il demande d’investir dans l’éducation des enfants. Il sera ainsi le premier dans cette entreprise grandiose. Sa renommée vient aussi de son goût prononcé pour l’implantation d’écoles coraniques. Une bonne partie de sa vie a été ainsi consacrée à cette conviction avec l’érection de daaras, ces grandes écoles coraniques où il allait former les jeunes et les mettre sur la voie de l’Islam. La liste est très longue, mais on a des daaras aussi célèbres que Khabaan, Gootte, Ndiouroul, Ndiapp Ndal, Ndooka, Laguène, Nariou Gouye, Darou Salam, Ndjibuguel et Nguédiane. Ainsi de Kael dans le Baol, Thiès dans le Cayor, en passant par Ndoucoumane, Mbour ; Serigne Saliou a porté le savoir pour le rayonnement de l’Islam.
Conformément à la philosophie mouride, le travail fait partie intégrante des daaras auxquels sont joints des champs agricoles. Avant de devenir khalife, Serigne Saliou était connu pour son attachement à la terre. Il était un grand producteur agricole. Cet attachement à la terre restera en lui durant ces 17 ans de khalifat. La vie et l’œuvre de Serigne Saliou ne pouvaient pas être évoquées sans parler de Khelcom. Ce vaste domaine de 49.000 hectares que le saint homme a exploité pour en faire un grand projet économique. Aujourd’hui, ce qui était une vaste forêt a été défriché et aménagé de telle sorte que plusieurs daaras et autres exploitations agricoles puissent y voir le jour. Khelcom, c’est aujourd’hui 15 daaras, des routes goudronnées, des forages, l’électricité, la téléphonie, même mobile. Chaque daara comprenant une mosquée, un réfectoire, un internat, des salles de classe, une surface agricole exploitable avec le matériel adéquat et un important cheptel. L’homme qui a disparu le 28 décembre 2007 a laissé aux Sénégalais l’image d’un soufi détaché du monde matériel avec comme activité principale l’adoration de Dieu. Comme disait l’autre, « ce serait bien de se demander à la fin de sa vie, si on a été utile à soi-même et aux autres ». Serigne Saliou a été d’un grand apport à la communauté mouride et à la Oumma islamique.

samedi 3 décembre 2016

CLASICO BARCELONE/REAL DE MADRID : Autant de rivalités au fil du temps….



  Le Clasico espagnol Barça–Real qui se joue aujourd’hui, est synonyme d’une rivalité exacerbée au fil du temps. Depuis qu’il s’est imposé comme l’évènement sportif le plus suivi au monde avec plus d’un milliard de téléspectateurs, des milliers de journalistes accrédités,  un réel suspense télévisuel lui est rattaché. D’une rivalité interne à ses premières heures, il a aujourd’hui une envergure internationale. En fait, le Clasico, c’était d’abord un duel entre deux visions d’un même pays : le centralisme étatique incarné par Madrid et son équipe face à l’autonomie régionale que Barcelone et la Catalogne revendiquent toujours. Ensuite de deux styles de managements et/ou de visons de jeu, au point de se muer en une rivalité entre deux grands joueurs, les meilleurs au monde actuellement : Cristiano Ronaldo et Lionel Messi. Aujourd’hui, la rivalité est passée à un autre stade, avec désormais opposés deux trios. La presse occidentale, si friande en acronymes, a en effet déniché une nouvelle trouvaille, sur les deux trios d’attaquants qui trônent à la pointe  de ces deux équipes. La rivalité Ronaldo – Messi, les deux icônes du foot international, que même les amateurs de football et ceux qui attribuent les distinctions individuelles au plan mondial, n’arrivent plus arbitrer ? Elle n’est pas loin de faire place à une rivalité entre deux trios : d’un côté le trident madrilène, Benzema, Bale et Ronaldo appelé pompeusement « BBC », du nom de ce monument de la radio en Grande Bretagne ; de l’autre l’attaque à trois têtes du Barça Messi, Suarez, Neymar, ou « MSN », en référence à l’immense entreprise informatique américaine….   
  Curieusement, si le trident du Real Madrid est composé de joueurs originaires d’Europe (le Français Karim Benzema, le Gallois, Gareth Bale et le Portugais Cristiano Ronaldo), celui du grand rival barcelonais regroupe des représentants de l’Amérique du sud (l’Argentin Lionel Messi, l’Uruguayen Luis Suarez et le Brésilien Neymar). Ce qui donne une autre rivalité et opposition entre le vieux contient (Europe) et le nouveau monde (Les Amériques). Deux terres terre d’éclosion et de prédilection du football…
  C’est fou comment le foot peut créer des oppositions qui rassemblent le monde ! Il n’y a aujourd’hui pas un pays qui échappe à cette fièvre du Clasico. Même pour son horaire, le marché chinois, nouvelle terre de conquête du business mondial est pris en compte. Les analystes de la Liga sont en train de réfléchir sur un créneau horaire qui arrangerait tout le monde pour ainsi rentabiliser le nouveau produit d’exportation européen qu’est le sport. Le business n’est plus hors-jeu dans le foot…  
  Cette affiche de dimension planétaire pourtant jouée dans un pays pas « supposé être une grande puissance mondiale »  montre encore une fois de plus le pouvoir du sport en général et du football en particulier. Henry Kissinger, le célébré secrétaire d’Etat américain et grand penseur des relations internationales ne croyait pas si bien dire en parlant « d’une Coupe du monde de football qui serait plus importante qu’une crise mondiale qui se déroulerait en même temps qu’elle ».
  Les épisodes de la série « Clasico » continueront  ainsi de passionner le monde avec des suspenses dignes d’un feuilleton hollywoodien. Même si les acteurs changent au fil des temps, la magie de cette rencontre demeure toujours devant le petit écran. Au grand bonheur des amateurs de foot-cinéma…

dimanche 27 novembre 2016

L'ECOLE POUR TOUS ET PAR TOUS



L’accès de tous non compte tenu des origines sociales. Une marque déposée de l’école publique qui garantit ainsi l’équité et la justice à tous les enfants de la république. Ce principe a conduit à une gratuité des frais d’inscription dans tous les échelons  de l’éducation ou bien à des sommes dérisoires fixées. De 10 000 francs au Secondaire à 5 000 francs à l’université à une certaine  époque. Aujourd’hui face à la lourdeur et l’ampleur des charges de fonctionnement des écoles et la faiblesse des moyens mis à sa disposition, ce verrou de la gratuité ne doit pas certes sauter mais un peu dévissé pour laisser souffler l’Etat, bailleur principal de l’école. Ce qui permettra de diversifier les sources de financement de l’école. Dans la structure de financement de l’école l’Etat occupe la première et prépondérante place. S’en suivent collectivités locales, partenaire techniques et financiers entres autres avant la contribution des ménages. Une part des ménages certes modique  pour l’école publique mais symbolique et qui doit être systématisée pour une implication et appropriation de l’école par les parents. Si l’école publique dans ses fondements, est pour tous, son financement doit se faire par tous : Etat, collectivités locales,  partenaires techniques et financiers et surtout par les parents, premiers bénéficiaires de cette école de la république. Avec la nouvelle réorientation de l’école  qui se veut celle de la « communauté », l’implication de tous les acteurs est nécessaire pour accroître les financements et les consolider. Les fonds générés surtout par les parents doivent être gérés  de manière concertée et transparente avec  une reddition des comptes et imputabilité permanente. Ce qui occasionnera une adhésion et compréhension des parents cotisants. L’autre défi de l’école est aussi de chercher d’autres sources de financement nécessaires pour son bon fonctionnement. Plusieurs pistes ont été énoncées par les spécialistes qui permettront à l’école d’être sur la bonne route. L’approche responsabilité sociale des entreprises et philanthropique est préconisée permettant ainsi à l’Etat de souffler et de se concentrer sur les dépenses d’investissement nécessaires à un élargissement de la carte scolaire. La contribution des anciens de l’école demeure aussi une piste de solution. Combien sommes-nous à devoir à l’école publique notre réussite et position sociale. Nous  sommes donc redevables et avons  une dette en vers cette institution qu’est l’école publique. La meilleure manière de s’en acquitter c’est de retourner l’ascenseur à cette école qui a été un escalier de la réussite pour nous……..

mardi 22 novembre 2016

Serigne Bass Abdou Khadre : La cheville ouvrière du Magal

Il est un des hommes influents à Touba depuis quelques années. Président du comité d’organisation du Magal, Cheikh Bassirou Abdou Khadre Mbacké est aussi le porte-parole du Khalife général des mourides. Un rôle qu’il occupait dans le khalifat de Serigne Bara Fallilou.
 La semaine du grand Magal de Touba est toujours la même pour Cheikh Bassirou Abdou Khadre. Président du comité d’organisation de ce grand événement religieux, il sacrifie à plusieurs rituels qu’il a commencés depuis qu’il gère le Magal. Accueil des autorités et hôtes, présidence de récitals de Coran, de colloques, de caravanes et de rencontres scientifiques dans les villes du Sénégal. C’est lui aussi qui était le maitre d’œuvre de la visite de deux jours du président Macky Sall jeudi et vendredi. Malgré la fatigue avec toutes les activités du Magal concentrées entre ses mains, Cheikh Bass, comme on l’appelle affectueusement à Touba, répond à toutes les interpellations lors des activités qui précèdent le grand Magal de Touba en tenant des discours devant tous les hôtes que reçoit la ville sainte. Il a même tenu à recevoir la presse nationale et internationale pour leur délivrer un message. C’est là un pan de la personnalité du président du comité d’organisation du Magal de Touba. Très à l’aise devant les micros, quel que soit l’auditoire. Un des hommes forts dans le dispositif du défunt Khalife général Serigne Mouhamadou Lamine Bara Mbacké Fallilou, on pensait qu’après le rappel à Dieu de ce dernier, qu’il n’allait plus être présent dans la sphère décisionnelle de Touba. Cette année encore, lors de la cérémonie officielle du Magal comme pour les éditions précédentes, c’est lui qui a porté la parole du Khalife général Serigne Cheikh Sidy Moctar Mbacké devant les autorités. Déjà, juste après le décès de Serigne Bara, on spéculait déjà sur un changement au poste de porte-parole. Comme il est d’usage à Touba, à chaque Khalife son staff. Après la publication du staff de Serigne Cheikh Sidy Moctar Mbacké, Serigne Bass s’est vu conforté dans ses rôles de porte-parole, président du comité d’organisation du Magal et chargé de l’accueil des autorités à Touba.
Même pour son message d’avant Magal de cette année, Serigne Sidy Moctar l’a encore adoubé et a demandé que cesse les critiques sur lui, venant souvent des salons feutrés de la ville sainte. La fonction de Cheikh Bass est très stratégique car celui qui gère la communication de la communauté mouride, gère aussi celle de l’image de cette communauté, qui se confond avec celle du Khalife général. Une position qui n’était pas gagnée d’avance pour ce fils de Serigne Abdou Khadre Mbacké, quatrième Khalife général des mourides et qui a été pendant 22 ans, imam de la grande mosquée de Touba. Très proche de Serigne Bara qu’il accompagnait partout, Cheikh Bass avait, selon certains, demandé à être déchargé de ces fonctions après le décès du premier petit-fils Khalife de Serigne Touba. « Le nouveau Khalife Serigne Sidy Moctar l’aurait fait revenir sur  sa décision», indique-t-on. Il est rare de voir à Touba un homme continuer à occuper le même poste de responsabilité sous le règne de deux Khalifes. Mais dans la ville sainte, Cheikh Bass a finit de faire l’unanimité au tour de sa personne. 
« Un homme bien, reconnaissant, rassembleur »
Cette année aussi, il a mené d’une main de maître l’organisation de l’un des plus grands événements religieux du Sénégal en y apportant des innovations comme des caravanes à l’intérieur du pays, des expositions, des panels, des points de presse. Il a su surtout fait un savant dosage dans le comité d’organisation en faisant appel à toutes les familles religieuses de Touba. Presque la quarantaine, il est né en 1976, le visage juvénile avec toujours des lunettes qui en englobe une partie, le petit-fils de Cheikh Ahmadou Bamba a fait toutes ses études à Touba auprès de l’un des ses oncles, Serigne Souhaïbou Mbacké, connu pour être un grand érudit. Aujourd’hui, il est aussi l’interlocuteur de toutes les personnalités qui viennent à Touba.
Très jeune à l’époque du Khalifat de son père qui n’a duré que 11 mois, Cheikh Bass garde néanmoins la prestance, le charisme et plusieurs traits physiques de celui qui était surnommé « l’imam des imams », Serigne Abdou Khadre Mbacké. Marabout d’hommes politiques, de décideurs économiques, il est aussi à l’aise en dehors de son moule. Très lié au Président Macky Sall et à la famille de l’ex-président Wade (son père était le marabout du président Abdoulaye Wade), il a aussi tissé des relations dans le milieu politique, de l’opposition comme du pouvoir. Selon un journaliste de Touba très au fait des questions religieuses et des jeux de pouvoir dans la ville sainte, la reconduction de Cheikh Bass n’était pas facile dès l’accession de Serigne Cheikh Sidy Moctar Mbacké. « Au début, Serigne Cheikh Maty Leye n’avait pas choisi de porte-parole. Et il y avait beaucoup de positionnement au tour de ce poste. Mais Serigne Mountakha Bassirou a joué un grand rôle dans la reconduction de Cheikh Bass. Bras droit d’El Hadji Bara et aussi de Serigne Cheikh Sidy Moctar Mbacké, Serigne Mountakha a aussi épousé une « sœur » de Cheikh Bass. Vu tous les positionnements, Cheikh Bass, à un moment, ne voulait pas de ce poste mais les gens l’ont convaincu de revenir. C’est un homme très bien, reconnaissant, rassembleur, qui aide beaucoup », ajoute-t-il.

vendredi 14 octobre 2016

Hommage à Deguène Chimère Babou

J’aimais bien ses couleurs très flagrantes qui irradiaient nos salons et chambres, toutes les matinées. Ses humeurs saisissantes et déroutantes qui marquaient nos journées. Deguène Chimère Babou occupait toute la scène médiatique avec prestance et
éloquence qui ne laissaient personne indifférente……
J’aimais ce personnage fait d’insouciance qui avec tant d’aisance nous rappelait toutes les matinées que nos ressorts sociétaux sont en train de se plier de jour en jour au risque de se casser un jour. Elle se faisait le devoir de nous rappeler cela à chaque fois….
Aujourd’hui, elle s’est repliée vers son Seigneur. Que toutes ces actions menées au nom de la concorde sociale ne soient pas des chimères devant son Seigneur. A Dieu nous venons, à Lui nous retournons……
#Rip_Deguène_Chimère_Babou

Tout ça pour ça. Quelques petites questions à Aliou Sall


Aliou Sall est l'employé de Petro Tim Limited, Petro Asia ou de Timis Corporation ? Parce que je m'y perds là.......
Est-il l'employé de Petro Tim Limited, Petro Asia ou Timis Corporation à leur venue au Sénégal c'est à dire en 2011 ? Là encore, c'est plus grave si c'est le cas. À cette période, à ce que je sache, il était haut fonctionnaire de l'État du Sénégal chargé d'amener des investisseurs. Rien d'autre. Pas être en relation d'affaires avec eux.......
S'il est employé de Petro Tim Limited, Petro Asia ou Timis Corporation après 2012, c'est très grave. Cela prouve nettement qu'il a été utilisé juste parce qu'il est le frère du Président de la République qui devait signer le décret d'attribution de la licence à de Petro Tim Limited, Petro Asia ou Timis Corporation, et non pour ses compétences même s'il a en beaucoup. Ce qui démontre aisément la relation de "consanguinité "(un terme cher à Abdou Latif Coulibaly avant 2012), dans les affaires publiques de l'État du Sénégal.....
Qu'on le veuille ou non, ceci ressemble bien des égards, toutes proportions gardées, à ce qui s'est passé avec Karim Wade. Un membre de la famille du Président n'a pas à être impliqué à un tel niveau dans les affaires publiques surtout de ce genre. Que l'on me dise pas que Wade et Diouf ont nommé des membres de leurs familles dans la gestion des affaires publiques. Nous nous sommes battus tout ce temps pour que cela ne se reproduise plus....
#Kebetu
#Jummah_Moubarak
#Senegal_Mon_Pays

vendredi 19 août 2016

VOYAGE VERS LES ILES DU SALOUM: Au contact des sérères Niomimka, ces pêcheurs insulaires….


Les îles du Saloum, ces territoires coincés entre le bras de mer et l’océan Atlantique sont des zones difficiles d’accès où la vie de tous les jours est rythmée par la pêche, l’agriculture et l’élevage. Voyage à travers ces îles mythiques…..


Terre ferme. Traverser l’eau et rejoindre une île pour un continental, c’est toujours un questionnement et des inquiétudes. Pour notre équipe de reportage dans iles du Saloum et en partance pour Niodior et Dionewar, les questions qui revenaient le plus, ce sont « est ce que la traversée est sûre ? », « y a-t-il des gilets de sauvetage ? », « y a-t-il des accidents souvent ? ». Autant de questions qui font sourire aux autochtones, ces insulaires du Saloum. Malgré leurs réponses rassurantes disant qu’il n’a jamais eu de problème ou d’accident lors des traversés, nos esprits n’étaient tout le temps pas rassurés jusqu’à ce qu’une femme commerçante rencontrée au hasard vienne semer le doute dans nos têtes. « Je suis une commerçante laobé qui ne cherche que le profit. Je parcours les îles. Je suis souvent à Mare Lodj où la traversée est plus calme. Mais  Dionewar et Niodior, je ne vais plus y aller. Ce qu’on vend pour 300 francs à Mare Lodj, c’est à 500 francs qu’on l’écoule à Dionewar et Niodior. Mais la traversée est risquée. Il faut passer  là où se rencontrent le bras de mer et l’océan. Dès fois il ya des vagues, donc il faut un piroguier qui manœuvre bien ». A l’entendre parler  quelques voix dans l’équipe demande de renoncer à ce déplacement. Pas découragé par ses propos et avec une folle envie de découvrir et de faire connaitre ces merveilles que constituent les îles du Saloum, la décision de partir et de braver les eaux capricieuses du bras de mer et de l’océan est prise. Au nombre de 24 (certains parlent même de plus), les îles du Saloum sont des territoires coincés entre le bras de mer et l’océan Atlantique. Essentiellement habités par des sérères pécheurs, appelés Niominka, les îles recèlent d’un patrimoine culturel riche, d’un paysage paradisiaque  et une façon de vivre propre à ces insulaires fiers  et heureux. Pour aller à Niodior, la plus grande des îles du Saloum, il ya plusieurs chemins qui commencent d’abord par la route. A partir de Fimela, il faut prendre les sentiers qui mènent dans les champs fertiles et verdoyants de la zone. Preuve que la pluie y a été abondante. Un slalom dans les pistes latéritiques et sablonneuses fait découvrir un paysage de forêts de rôniers qui peuplent la zone entre Fimela et Keur Samba Dia. Des rôniers à perte de vue aussi longs les uns que les autres. Les regards sont délimités des deux cotés de la route par des exploitations familiales agricoles ponctuées par  quelques villages ou vergers qui bordent le sentier. Momath Niang, notre chauffeur, rural pur jus, se délecte des images de champs et se remémore ses histoires de jeune paysan aussi drôles qu’anecdotiques.  Ah la vie des paysans !
Bordure océanique. Après quelques minutes de route, Keur Samba Dia, avec une agitation loin de la torpeur traversée et le calme des champs. Juste sur le chemin avant ce village, quelques scènes de vie de saison d’hivernage. Toujours les mêmes images archaïques et historiques.  Deux paysans dans un champ.  Souvent un enfant tenant le cheval guidant un adulte derrière la machine. Une traction  animale avec des va et vient sur les sillons bien tracés. Images normales et naturelles de zones rurales…..A Keur Samba Dia, c’est jeudi, jour de marché hebdomadaire ou « louma », avec l’économie rurale qui anime la zone et en fait un jour de retrouvailles. Derrière les étals toujours les femmes rurales qu’on colle l’étiquette flatteuse de « battante et débrouillarde ». Keur Samba Dia, sans doute l’une des bourgades les plus animées de cette zone tampon entre la terre ferme et les zone atlantique, est célèbre pour être le village d’origine de l’ancienne Première Dame Elisabeth Diouf. On raconte que ce village était très choyé du temps du régime socialiste sous Diouf. A la sortie de Keur Samba Dia, c’est la route en chantier. Celle qui va relier après finition, Joal à Djifer en passant par ce village. C’est aussi le premier contact avec l’eau, d’abord celle de la pluie retenue par quelques mares. Et puis l’océan, à l’horizon bleu, qui est devenu notre nouveau compagnon de route. Au loin, on aperçoit  les pélicans et autres oiseaux qui vivent à coté de la mer. Crépitements d’appareils photos et Smartphones pour immortaliser la progression dans un beau mouvement d’ensemble des oiseaux.  Tout le monde  dans la voiture se découvre une passion d’ornithologue.  L’océan toujours là constitue une bordure pas tout temps protectrice de la zone. La traversée des quatre Palmarin (Facao, Ngueth, Ngoundoumane, Diakhanora) est là pour le confirmer. Ces quatre villages vivent sous la menace permanente de la mer qui avait même fait déplacer en 1989 l’un d’eux. Sur la route qui passe par ces villages, une  vie active avec des femmes allant au marché,  des clients attendant seuls rares bus de transport et voiture « clando » qui empruntent l’axe. Au bout d’une route cahoteuse, cabossée,  capricieuse, et crevassée souvent  par les eaux de pluies, se pointe Djifer. Partie la plus proche de la mer de la zone continentale. Une grande agitation contrastant avec tout ce qui a été traversée nous accueille. On se demande comment la partie la plus excentrée de la zone, juste à coté de l’océan, puisse recevoir autant de monde, de vie et d’activités. L’explication est au quai de débarquement du village. Une intense activité de débarquement de pirogues, de manutentions, de remorquage, de chargement de caisses de poissons sur des camions frigorifiques rythment la vie ici. La navette des camions frigorifiques ne s’arrête pas. La prise du jour a été certainement bonne. L’embarquement et le chargement des caisses de poisons se fait à grande vitesse. Le trajet en voiture se termine là et commence celui en pirogue.
Pieds dans l’eau. Le « Courrier » nom donné à la pirogue qui transporte les personnes et les biens entre la terre ferme et les îles a des horaires fixes. Le matin, il quitte Djifer à 11h30 et 15 heures pour y revenir le lendemain à l’aube. Si tu la rate, faudra louer une pirogue avec des tarifs entre 7500 francs à 15 000 francs. Dès l’embarquement sur la pirogue, la différence entre allogènes et autochtones se fait sentir. Le premier geste pour les étrangers, c’est d’enfiler les gilets de sauvetage entassés sur la pirogue avec une peur et des inquiétudes qui se lisent sur les visages. Certains comme ce jeune commerçant à l’allure « Baol Baol », écharpe nouée sur la tête, le nez collé à des « Khassaïdes »,   psalmodient  des versets.  D’autres sont calmes, assis sur des planches à bois disposés sur les cotés. Composés de  femmes, d’enfants et de quelques jeunes, les passagers de la pirogue quittent le rivage pour démarrer la traversée en silence. Dès que l’ancre est jetée, quelques minutes suffisent pour être sur l’eau avec au loin Djifer et sa plage animée qui s’éloignent de plus en plus. A part quelques pirogues de pêcheurs revenant de mer, aperçus au loin, la nôtre attaque en solo le bras de mer pour rejoindre Niodior. Le seul compagnon pour les passagers est le chaud soleil qui tape directement à cette heure de la matinée. La première vue de terre est celle de l’île de Sangomar qui fait face à Djifer. D’ailleurs les pêcheurs trouvés sur place racontent que Sangomar et Djifer étaient collés. La séparation des deux corps a  eu lieu en 1985 lors d’une ras de marrée, raconte t-on sur place. Maintenant chacune des territoires se regardent d’en face sur le lit de l’océan. Sangomar, l’île mythique, devenue célèbre pour sa pointe qui porte le nom du premier avion de commandement du Sénégal, est pleine d’histoires et de légendes. La légende locale dit qu’elle n’a pas de présence humaine mais est habitée par le génie de l’eau de la zone dont les colères « très rares » sont terrifiantes et troublantes. L’île est vue de loin et on peut contempler la végétation qui a poussé dedans avec un paysage verdoyant. Là les paroles de la femme commerçante reviennent aux esprits. A ce moment aussi, les premières réactions au contact de l’eau des passagers étrangers se voient. Une jeune fille n’arrête pas de  vomir sous le regard compatissant de sa mère. Le mal de mer est passé par là. Une vingtaine de minute a suffi pour voir Niodior se pointer devant les regards des passagers sans doute pressés de quitter l’eau qui pourtant est toute calme en cette fin de matinée. Le voyage tant craint se passe sans anicroches ou autre mésaventure. « C’est la marré basse. C’est pourquoi tout est calme » confie le piroguier.
Vie(s) d’insulaires. A Niodior sur le pont de débarquement en dur qui se jette sur le bras de mer, un comité d’accueil est là pour recevoir les passagers de « l’horaire » qui dessert l’île quotidiennement. A chacune des arrivées du « Courrier »,  les enfants se font des porteurs de bagages de circonstances et n’hésitent à vous proposer un transfert à l’intérieur de l’île à dos de charrette d’âne ou de cheval, seul moyen de transport à l’intérieur de Niodior. Dans les ruelles bruissent la brise marine de cette fin de matinée qui  donne à Niodior  une senteur et une fraîcheur  propres aux îles. L’architecture est de type très sahélienne avec des certains bâtiments marqués par l’âge et aussi par l’érosion marine. Dans les dédales de l’île, rien d’extraordinaire. La vie de tous les jours dans un village normal : des enfants sur un terrain de foot de fortune, des séances de thé avec des adolescents, des grands place de personnes du troisième âge à coté d’une mosquée en coquillages.  Ce matin là, l’île est traversée par une triste nouvelle. Le chef de village venait de perdre sa femme. Même dans les regards et paroles, tout le monde partage la peine du chef. « C’est comme cela dans l’île. On partage les moments de joie et de peine » nous dit un jeune. Plus grande des îles du Saloum, Niodior est aussi proche d’une autre, Dionewar qui se trouve plus au sud. Pour s’y rendre, un trajet à charrette s’impose à moins d’opter pour la marche de quelques kilomètres en enjambant un point en dur construit sur les mangroves. Notre traversée du pont est aussi anecdotique que cocasse.   La charrette affrétée par le chef de village de Dionewar nous a pris à Niodior pour un petit voyage riche en couleur avec une petite vue de l’arrière du village où se mêlent mangroves et petite végétation . Les mesures du pont sont callés sur celles de la charrette. A Dionewar, la ressemblance est la même qu’à Niodior. L’île fait face aussi à l’océan et à Sangomar. Après une journée passée à Niodior et à Dionewar, le soleil commence à décliner, signe que la nuit s’annonce. Faut faire vite avant la marée haute sinon le voyage sera risqué sur le bras de mer. Rares ce sont les « Courriers » qui font la traversée en fin de soirée. Le seul moyen de quitter l’île, c’est de louer une pirogue moyennant plus de 10 000 francs. Avec l’entregent du chef de village, une pirogue est louée pour rentrer à Djifer. Le voyage retour ne sera pas identique au retour. La marée haute est passée par là. Après quelques minutes de pirogue, nous affrontons le bras de mer qui s’est rempli entre temps avec des eaux plus capricieuses. Malgré les assurances de notre piroguier, pêcheur de son état, quelques membres de l’équipe n’ont pas pu garder leur calme lors de la traversée. Dans quelques zones de turbulences où la pirogue tanguait un peu ce sont  cris, peurs et autres inquiétudes qui ont fait marrer les deux piroguiers toujours calmes et posés. Après un petit voyage assez mouvementé, Djifer s’annonce avec plus d’ambiance que le matin. Le quai de débarquement est animé avec beaucoup de pirogues revenant de pêche et  accostées sur le rivage. Nos piroguiers rebroussent chemin après nous avoir déposés. Au loin du bras de mer, leur embarcation emprunte le même trajet pour rentrer. Ainsi va la vie de tous les jours des insulaires du Saloum…..…
 
Le transbordement des marchandises rend la vie chère …….



Au quai de débarquement de Ndagane Sambou où partent les « Courriers » qui desservent les îles situées non loin comme Mare Lodj, Facao, ou encore Bassoul, les pirogues transportent des personnes mais aussi beaucoup de marchandises. Chaque jour que les passagers embarquent pour rejoindre les îles, ils voyagent à côté de marchandises souvent de grande consommation comme le riz, l’huile ou autre et aussi du ciment. Tout ce qui se consomme ou se construit dans les îles vient du continent. Avec le transbordement sur les pirogues, cela se répercute sur le prix de revient des marchandises. Ce qui fait que la vie devient chère comme le reconnait Augustin Senghor, enseignant habitant à Mare Lodj. Insulaire, Senghor vient passer les grandes vacances après chaque année scolaire à son Mare Lodj natal. « La vie dans une île est-elle facile ? » lui demande-t-on. Une réponse sans ambages en disant que « c’est la meilleure des vies ». « C’est calme, reposant et aussi dans l’île, nous constituais une même famille. On se partage tout : malheur comme bonheur. En plus, il y a une grande solidarité ici ». A côté de cela, l’autre écueil dans la vie des îles du Saloum, c’est la cherté de la vie comme le reconnait Senghor. A Dionewar aussi, c’est le même discours. Selon le chef de village, Mouhamadou Lamine Ndong, la cherté de la vie est une réalité dans son île. « La vie est chère ici  à cause du transport. Tout ce qui est consommé ici est transporté à partir de la terre ferme. On répercute le transport sur les prix. C’est pourquoi cela coute excessivement cher » explique-t-il. Ainsi pour faire face à cette situation, à Dionewar, une trouvaille a été mise en place par les femmes. « A Dionewar, nous avons une tentative de solution. Dans les années 1996, on avait regroupé les femmes en Gie. Elles avaient un projet un central d’achat qui existe toujours. Ce qui fait que les prix là-bas sont moins chers » poursuit-il. Côté activités, la vie économique des insulaires du Saloum est partagée entre la pêche, l’élevage et l’agriculture. « L’activité principale à Dionewar est la pêche, la transformation des produits de la mer par les femmes, la cueillette des fruits de mer par les aussi et un peu d’agriculture (maïs, niébé bissap). Nous ne cultivons pas de mil, parce qu’on a beaucoup d’oiseaux granivores. L’élevage est aussi pratiquée mais pas à grande échelle. Nous avons un grand troupeau confié à un berger peul. Présentement les vaches sont à Sangomar parce qu’elles ne peuvent pas cohabiter avec les champs. On les transporte par pirogues. Après les travaux champêtres on les ramène aussi par pirogues. C’est un troupeau de 200 à 300 têtes » ajoute le chef de village. Dans les autres îles visitées comme Niodior, Mare Lodj et autres, les activités pratiquées sont presque les mêmes.





vendredi 22 juillet 2016

YAHYA ABDUL-AZIZ JIMMY JUNKING JAMMEH : De l’uniforme militaire au grand boubou de chef d’Etat


Agé de 51 ans, Yahya Jammeh à la tête de la Gambie depuis 1994, règne en bâtisseur dans ce petit pays, enclave du Sénégal. Venu au pouvoir par un coup d’Etat, il est devenu aujourd’hui un civil. Malgré ses multiples d’efforts en termes de constructions d’infrastructure, les accusations d’atteintes aux droits de l’homme se multiplient en Gambie. 


Le 22 juillet 1994 est un jour nouveau à Banjul. Habitués à voir la longue silhouette, les lunettes et les costumes traditionnels de Dawda Jawara, les Gambiens se sont réveillés en voyant des officiers en uniformes, au visage jeune, défilaient à la télé. Les Gambiens avaient fini de se confondre dans l’image de sir Dawda Jawara, qu’il voyait pavaner en ville, jouer au golf dans les circuits de Banjul, dans des affiches…… et même dans les billets de banque, le dalasi. Depuis l’indépendance de ce pays, enclavé au cœur du Sénégal, en 1965, la Gambie n’avait connu que son premier président, Dawda Jawara,  qui était d’abord nommé Premier ministre par les colons britanniques sur le point de quitter. Le régime de Dawda Jawara était stable quelque fois, secoué par des putschs ou mutinerie comme celui de Kukoï Samba Sanha en 1981. Le grand frère et voisin sénégalais était obligé d’intervenir pour rétablir l’ordre à Banjul. Surfant sur un pays calme mais gangrené par la corruption, Dawda Jawara n’avait pas vu venir le coup d’Etat  de juillet 1994. Suite à leur participation à une mission de paix, un groupe de soldats réclame leur prime au gouvernement. La manifestation débouche sur un putsch sans effusion de sang. Un groupe de jeunes officiers prend le pouvoir et dépose l’ancien président. Dans ce groupe, quelqu’un se signale. Beret renversé et grosses lunettes noires, il s’appelle Yahya Abdul-Aziz Jimmy Junking Jammeh. Simple lieutenant à cette époque, Jammeh  est choisi par ses compagnons d'armes pour diriger leur « comité provisoire militaire ». Taille moyenne,  Yahya Jammeh apparaît à la télé avec un discours antioccidental et dénonciateur de la corruption. Le grand frère sénégalais découvre ce jeune officier de 29 ans avec qui il devra composer comme voisin, ainsi que les pays africains et la communauté internationale. On pense alors  juste à des humeurs de soldats venus réclamer leur primes et après ils vont regagner leurs caserne. On prédisait au comité provisoire militaire et son chef, un avenir éphémère à la tête de cette ancienne colonie britannique. Mais que non. C’est le comité provisoire militaire  qui n’aura pas un avenir. Mais son chef Yahya Jammeh est toujours à la tête de cette enclave au cœur du Sénégal. Troquant son uniforme au grand boubou amidonné de chef d’Etat et de parti, il a pris ses aises maintenant à Banjul et y règne en vrai chef. Ainsi  suite à plusieurs élections (1996, 2001, 2006, 2011), il est élu et réélu président. Il tient un discours teinté  d’audace. Rien n’à voir avec le timide lieutenant qui s’est présenté  aux gambiens un jour de juillet 1994.
Une image de bâtisseur......
A la tête d’un petit pays de 11 295 km², le militaire Jammeh redevenu civil, a ses portraits géants placardés dans des affiches aux quatre coins de Bathurst, devenu Banjul, de Serrekunda,  Brikama, Bakau. Son image est partout présente même dans les hameaux les plus reculés. Mais c’est surtout à Kanilaï que l’image de Jammeh est plus présente. Ce patelin situé au cœur de la région ouest (Western Division) de ce pays, est devenu aujourd’hui célèbre. C’est là qu’est né l’actuel président gambien,  le 25 Mai 1965. Non loin de la frontière avec le Sénégal, ce village est un lieu de résidence de Jammeh qui y a construit une immense demeure. La carrière militaire de Jammeh commence d’abord par la police qu’il a rejoint à titre privé en 1984. Il rejoindrait ensuite l’armée où il a gravi les échelons. Simple sergent en 1984, il deviendra en 1986 instructeur de formation d'escorte de la Police nationale. En   1987, il est devint officier cadet de l'armée et étrenne le grade de  sous-lieutenant dans la même année. Il sera même  chargé de l'escorte présidentielle au niveau la Garde présidentielle en 1989. Il fera ainsi partie de ceux qui assurent la sécurité du Président Diawara. Ce Président qu’il renversa en 1994. Après ce putsch il est promu capitaine, puis colonel, il a pris sa retraite de l'armée en 1996, pour se présenter la même année à l’élection  présidentielle qu'il avait remportée au premier tour (55,76 % des voix) sous la bannière de son parti, l'Alliance patriotique        pour la réorientation et la construction (APRC). Le pays était donc vite revenu à un régime civil mais Yahya Jammeh
restait chef de ce petit Etat, même si certains observateurs avaient à l'époque émis des doutes sur la transparence du scrutin.
   A son arrivée au pouvoir, Yahya Jammeh s'était attaqué à la corruption qui, selon lui, gangrenait le pays du temps du régime vieillissant de Sir Dawda Jawara, renversé par le putsch de juillet 1994.
   Il a ensuite mené à bien divers « grands projets »,  aéroport, université, hôpitaux, écoles, « grande arche » à Banjul, sans l'aide des bailleurs de fonds occidentaux mais avec celle de pays tels que la Libye, Cuba, l'Iran ou Taïwan.    Fort d'un certain prestige, il a de plus en plus souvent fait référence dans ses discours à l'islam, au peuple et à la terre. Il aime à se présenter comme un paysan et passe parfois de longs moments dans son village natal.
.....Et de dictateur

Anciennement appelé Bathurst, Banjul était une ville qui gardait avant l’arrivée de Jammeh au pouvoir, des vielles bâtisses héritées de la colonisation. Aujourd’hui, cette ville a complètement changé de visage. De nouvelles infrastructures, Un nouvel aéroport, un hôpital, des monuments, une université, une station de télés peuplent le décor à  Banjul. Incontestablement Yahya Jammeh a changé le visage de la Gambie. Il y mène une lutte contre la corruption et commence à donner à son image de nouvelles institutions. Mais ses grands projets ainsi que son désir de doter la Gambie de nouvelles infrastructures sont ternis par une image de « dictateur » et aussi « d’atteinte aux droits de l’homme ». Beaucoup d’organisations dénoncent des manquements surtout au niveau de la liberté d’expression. Le hic est atteint en décembre 2004 avec l’assassinat du journaliste Deyda Hydara, très critique à l’égard du régime. Les organisations des droits de l’homme avaient pointé  du doigt les agents de sécurité nationale. Ce que Jammeh a toujours nié. En dehors des journalistes, des opposants font l’objet de menaces. En mars 2006, Jammeh affirme qu’il a été victime d’un putsch manqué et accuse « des pays voisins ». Le Chef d'état-major de l’époque,  le colonel Dure Cham,  chef présumé du complot, fuit  vers Sénégal voisin, tandis que d'autres conspirateurs présumés ont été arrêtés et ont été traduits en justice. Aujourd’hui, Jammeh âgé de 51 ans et marié à une Marocaine, qui est à son  quatrième mandat présidentiel depuis les élections de 2006, règne en maitre à Banjul, à Kanilaï et dans tout le reste du pays. 

lundi 4 avril 2016

Mark Zuckerberg, le « meilleur d’entre nous » ?


A mon avis, Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook est le meilleur de notre génération. Son réseau social qu’il a créé en 2004 alors qu’il n’avait que 20 ans regroupe aujourd’hui presque la moitié des habitants de la terre. A ce jour, Facebook compte à peu près 2 milliards d’utilisateurs. Le 24 août dernier, pour la première fois, un milliard de personnes l’ont utilisé dans la journée. Une première. Si Facebook n’est pas ce village planétaire dont parlait le canadien Marshall McLuhan, il y ressemble grandement. Aujourd’hui qu’on soit à New York ou à Dakar, on ne se lève pas sans poster une photo, une information, un commentaire ou aimer la publication de quelqu’un(e)…..
Qu’on le veuille ou non, Facebook a changé  notre manière de faire, créée  des relations, des inimités peut-être. Mais cela a permis à rapprocher plus les gens. D’autres diront que cela a engendré moins de chaleur humaine en éloignant les gens dans le rapprochement. C’est selon. Une chose est sûre, ce réseau social ou  nouveau média a bouleversé beaucoup de certitudes….
Les journalistes que nous sommes, n’avons plus le monopole de la diffusion de l’information. Chacun avec sa tablette, son Smartphone, ordinateur, à partir de n’importe quel lieu peut diffuser des informations, influencer des personnes, changer le cours normal des choses d’un clic…..
Parait que Facebook a eu un apport déterminant dans les révolutions arabes. Les jeunes tunisiens, égyptiens, libyens ont su déjoué le manque d’accès et la propagande des médias classiques en profitant des opportunités que donnent ces nouveaux médias. De par l’instantanéité, le manque de censure, la facilité. Même dans la nouvelle citoyenneté qui est en train d’émerger en Afrique subsaharienne, le rôle de Facebook n’y est pas étranger….
Chapeau champion ! Un jour, nous saurons  combien nous te devons de nous avoir permis de retrouver nos amis, d’en avoir d’autres, de mener des combats politiques et citoyens……
Merci  aussi pour nous avoir donné une leçon : le monde appartient aux audacieux qui osent….. 

P.S (Hors Sujet) : L’indépendance day a vécu pour la 56ème fois. Encore une fois, nos Forces de Défense et de Sécurité nous ont servi de belles parades. Un défilé est toujours beau à voir surtout quand il est ordonné et coordonné comme les militaires savent le faire. Soyons très fiers de nos  Forces de Défense et de Sécurité. Ces braves hommes et hommes qui veillent sur notre sécurité au moment où nous dormons. Que le Bon Dieu les aide et les assiste dans leurs missions ô combien difficiles et ardues….




lundi 28 mars 2016

#Aliou_Cissé le sélectionneur et nous les entraîneurs….

#Aliou_Cissé le sélectionneur et nous les entraîneurs….

J’étais un piètre footballeur et un occasionnel basketteur. N’empêche je suis un grand amateur de sport. Surtout pour les valeurs qu’il véhicule et la ferveur qu’il charrie. A ce titre je fais partie de ces 14 millions entraîneurs que compte le Sénégal. Joseph Antoine Bell, ancien gardien de but camerounais aujourd’hui chroniqueur sportif,  raillait ses compatriotes sur leur propension à parler tous de football en disant que « le Cameroun compte des millions d’entraineurs et un sélectionneur ». Cette boutade peut bien s’appliquer au Sénégal où nous tous, se prenons comme entraîneurs de notre équipe nationale de football. C’est vrai qu’Aliou Cissé est le seul à décider sur notre équipe nationale. Mais nous aussi, avons le droit de donner notre avis, si besoin même faire des critiques positives et négatives sur ses choix et la manière de jouer de notre équipe. Après tout, Aliou Cissé est payé par les deniers de l’Etat du Sénégal tirés en grande partie de nos impôts….

Le jeu des « Lions » présente selon certains un arrière-goût même si au football, la victoire n’est jamais difficile à avaler. Mais devrait-on s’étonner que les « Lions » nous livrent une copie toujours identique malgré leurs trois victoires d’affilée ? Je trouve que leur jeu n’est que la photocopie conforme de celui d’un rugueux milieu défensif de la génération de 2002. Aliou Cissé, sans grand talent a pourtant été un leader de cette équipe qui a écrit de belles pages sur l’histoire du football sénégalais. Il a su compenser cela par son envie de gagner et son  hargne sur et en dehors du terrain. C’est certainement pour cela, que le flegmatique Bruno Metsu l’avait désigné comme capitaine dans une équipe avec de fortes têtes. Comme sélectionneur, nous s’attendons à ce qu’il transmet à ses cadets, ses traits de caractères qui faisaient de lui un joueur de grande personnalité. Nous voulons aussi qu’il laisse libre cours à la créativité des talents qui composent cette équipe du Sénégal.  Nos joueurs actuels sont pensionnaires de championnats huppés : Premier League anglaise, Calcio italien, Ligue 1 française, Premier Soccer League sud-africaine, entre autre. Une abondance de biens qui ne devrait pas nous nuire sur le plan  du jeu. Nous ne comprenons pas pourquoi notre équipe ne produit toujours pas un jeu séduisant, alléchant et pas seulement gagnant…..
P.S : Mais bon après tout aussi, seule la victoire est belle hein !




vendredi 25 mars 2016

Grand Bassam, Si loin de nos yeux, si proche de nos cœurs….


En septembre 2013, lors d’un voyage en Côte d’ Ivoire, je n’ai pas pu visiter, contrairement à d’autres collègues journalistes, la station balnéaire de Grand Bassam. Que je fus déçu, quand mes collèges y sont revenus en me décrivant la beauté de ce coin de paradis niché sur la bande maritime ivoirienne. Leurs clichés pris sur la plage me rappelèrent les scènes de vie touristique mêlant ambiance africaine et détente européenne. Une vraie cohabitation culturelle. Que j’aurais aimé visiter cette terre tant chantée dans l’hagiographie mouride. Grand Bassam a été un point d’escale de Cheikh Ahmadou Bamba lors de son exil au Gabon. Cheikh Moussa Ka, ce grand poète du mouridisme nous le raconte dans son récit sur l’exil de Cheikh Ahmadou Bamba « Jasaawu Sàkkoor : Yonnu Géej Gi ». Ce qui fait que Grand Bassam, terre de passage du saint homme, aujourd’hui ceinte de douleurs et souillée par le sang des innocents, est proche de nous sénégalais….
Aujourd’hui le terrorisme religieux qui a pris en otage le monde déroute plus d’un sur l’indifférenciation des victimes et des lieux d’attaque. Vrai marqueur des relations internationales, ce nouveau terrorisme religieux que les spécialistes de la question qualifient de « troisième génération » impressionne de par son ancrage national. Il n’est plus question de terroristes venus d’ailleurs, d’autres planètes ou du ciel pour attaquer des pays qui ne sont pas les leurs. Le recrutement est aujourd’hui local et ses répercussions globales. Tachons dans nos pays à veiller à ce que ce terrorisme religieux n’ait pas un terreau fertile pour son recrutement et ses appels du pied à notre jeunesse. Le premier rempart est certes sécuritaire, mais il ne suffit pas pour venir à bout de ce nouveau fléau. Il faut attaquer le mal à la racine, dit-on souvent. Au delà de la solution conjoncturelle qu’est la sécurité (qui est l’affaire de tous), nos pouvoirs publics doivent aussi mettre en place de bonnes politiques publiques d’éducation et d’emploi afin que les sirènes des appels du radicalisme religieux soient loin de notre jeunesse……
Grand Bassam, de même que la menace terroriste, semblaient être loin de nous. Mais tout le monde est d’accord qu’elle se rapproche davantage de notre pays. Prions que le Bon Dieu l’en éloigne pour de bon. Pendant ce temps, retournons à ce que beaucoup considèrent comme notre force sur le plan religieux. Le dialogue confessionnel ou dialogue inter-religieux. Ce moment de Carême chrétien est très symbolique dans notre esprit de tolérance et d’ouverture. Quel est ce musulman qui ne réclame pas « son Ngalakh » à son frère et ami chrétien ? Preuve que ce pays a des ressorts qui peuvent le prémunir du radicalisme religieux. Essayons de préserver ce legs légendaire renforcé au fil des années à travers le plat de « Ngalakh ». L’autre ressort qui peut nous aider à faire face à la poussée du radicalisme religieux, c’est notre islam soufi incarné par nos grands saints que nous continuons à vénérer au fil des générations. Cheikh Ahmadou Bamba, El hadji Malick Sy, Seydina Limamoulaye entres autres saints nous ont enseigné un islam de paix, de dialogue, de tolérance. Retournons à leurs enseignements, vrais viatiques dans ce monde tourmenté…
Hommage à tous les victimes de ceux qui utilisent la religion pour commettre de sales besognes. Qu’ils habitent ou soient morts à ‪#‎Bassam‬‪#‎Bamako‬‪#‎Bruxelles‬‪#‎Burkina‬‪#‎Bataclan‬, nous pensons à eux ce vendredi saint chez les Musulmans et les Chrétiens qui préparent Pâques.


lundi 21 mars 2016

Leçons de mars....

Quelques observations pour ce référendum qui est une consultation populaire et non une élection. D’abord, le grand gagnant, c’est l’abstention comme pour dire à tous les camps que beaucoup de sénégalais ne sont pas convaincus par leurs postures et politiques actuelles ou antérieures. Mais je reste fair-play et accepte le résultat des urnes. Ensuite, le pays n’a jamais été aussi divisé entre deux camps : ceux qui sont avec ou contre Macky Sall et sa politique, ceux qui sont contre ou avec son entourage, ceux qui sont avec ou contre le texte référendaire. Un texte qui doit régir la vie des sénégalais pour longtemps, devrait avoir à mon avis, une grande onction populaire pour être légitime. Avec les tendances, qui se dessinent, beaucoup n’ont pas tort d’appeler à un deuxième tour pour que le texte soit encore plus légitime. Un deuxième tour qui doit pousser le président à revoir, rediscuter encore son texte et surtout pour d’autres à réorienter sa posture et sa politique. Mais s’il y a quelque chose que je retiens chez le président Macky Sall, c’est bien son courage. Mais bon être courageux aussi, c’est prendre des décisions et les assumer et non se réfugier derrière le Conseil constitutionnel. J’ai remarqué aussi chez Macky Sall, une grande capacité à aller et à aimer descendre sur le terrain. Sans doute une déformation professionnelle de l’ingénieur qu’il est là. Mais attention, ah bon géologue, il doit savoir qu’une sonde sur un terrain peut se révéler positive au loin et négative à l’arrivée.

Le dimanche à Dakar c’est jour de combat ….



J’aime les dimanches au Sénégal. Ce n’est pas un jour de mariage, ou de fête comme à Bamako. Mais c’est généralement comme le dimanche d’hier, un jour de combat à Dakar et dans tout le pays. Combat dans l’arène de lutte ou…….politique. Comme dans chaque veille de combat, le discours musclé fait d’invectives et de proclamations d’intention est de rigueur dans chaque état-major. On se promet des coups de poings et autres chaudes empoignades. C’est souvent le signe d’une confiance excessive ou d’une peur expressive....
Pour ce référendum, chaque camp a essayé de faire peur à l’autre et s’est battu véhément qui pour mériter sa victoire, qui pour amortir sa défaite. Le lundi, chacun se réveille le cœur léger. D’aucuns avec la fierté du vainqueur, d’autres avec l’amertume de la défaite. Tout en sachant que l’un a mérité sa victoire et que l’autre n’a pas démérité. J’aime le sport dans ce sens qu’il apprend l’humilité dans la victoire et la dignité dans la défaite.Ce qui fait la beauté d’une victoire, c’est la qualité de l’adversaire....
  Au lendemain de ce référendum, on s’est tous réveillé dans le même pays, dans la même ville et même souvent dans la même maison. C’est le moment où on se rend compte que personne n’a gagné, ni perdu. Avec ce référendum, chacun a défendu  son point de vue avec les armes qu’il avait, croyant qu’il était meilleur pour le pays. Laissons le temps qui dit-on, est le meilleur juge départager le vainqueur et le vaincu. Pendant ce temps, au travail citoyen ! Ce pays ne sera que ce que nous en faisons et ce que nous allons en faire tout en respectant le point de vue de chacun....



dimanche 13 mars 2016

ELECTION A LA PRESIDENCE DE LA FIFA : Bureaucratie et démocratie…..

Henry Kissinger avait raison. Selon ce  penseur américain de la diplomatie et ancien Secrétaire d’Etat, le football est devenu un marqueur très important des relations internationales. « Une coupe du monde de football est plus importante qu’une crise mondiale qui se déroule en même temps qu’elle » avait  dit ce grand diplomate et amateur de football. L’élection du nouveau président de la Fédération Internationale de Football Association, Fifa, acronyme, qui a eu lieu à Zurich, s’est déroulée en mondovision, sur les écrans de télévisions des chaines d’informations, réseaux sociaux. Une élection qui enterre l’ère Sepp Blatter avec 17 années de règne pour porter sur l’aire de jeu …..un autre suisse et européen, Gianni Infantino. Cette élection a montré la puissance du football qui s’est servi de la démocratie, de la diplomatie, de l’argent, des manouvres souterraines, des tacles glissées, ou passes téléguidées pour le choix de son patron. Bref de tous les artifices qui font le charme du sport. Le sport, en plus d’être un jeu, est un phénomène abouti de la démocratie. Preuve avec l’élection de son président, où les 209 associations affiliées, pèsent toutes le même poids électoral.  La voix des  Etats Unis est égale celle du Sri Lanka. L’Organisation des Nations Unies qui est l’institution supra nationale qui regroupe tous les pays du monde n’applique même ces règles dans son fonctionnement. A la Fifa, il y a ni de membres permanents ou non permanents. Les images de l’élection qui défilaient sur les écrans, montraient  chaque président, entrant  l’isoloir et faire son vote. Un  dépouillement devant une commission et les caméras du monde. Un vrai terrain de la démocratie pour le football….
Cotés coulisses, cette élection n’est que la copie de qui se passe dans la plus petite association de quartier. Les manœuvres, intrigues, report de voix ou autre calcul d’épicier sont de mises pour voir la balance penchée d’un côté. La politique n’étant jamais hors-jeu dans le football a certainement aussi joué un rôle et sans doute marquer des buts dans un des camps électoraux. Avec cette élection, c’est ainsi le règne de la continuité dans les instances du football mondial. Un européen remplaçant un européen. Un bureaucratique pour pendre la place d’un autre bureaucratique. Instance regroupant des associations, la Fifa a vu deux fois un homme venu de la bureaucratie, et non du mouvement associatif en prendre les rênes. Ce qui montre aussi les tares et les insuffisances de la démocratie qui malgré le fait d’être considérée comme le « moins mauvais des systèmes politiques », peut faire venir au pouvoir un homme inattendu. Ce qui fait aussi le charme de la démocratie….
Avec cette élection, le football a encore étalé sa puissance géopolitique et diplomatique au plan mondial. Aujourd’hui, les évènements sportifs mondiaux sont les plus suivis avec des milliards de téléspectateurs. Ce qui en fait une matérialisation de la mondialisation. Le match opposant les équipes espagnoles  Real Madrid contre Fc Barcelone connu sous le qualificatif de « Clasico » a vu sa dernière édition regroupait  un demi-milliard de téléspectateurs à travers le monde, quatorze nationalités représentées sur le terrain, plus de 800 journalistes accrédités venant de divers d’horizons ! Quel événement  au monde qui peut faire mieux ? Avec une telle puissance populaire et par ricochet financière avec l’afflux des sponsors et l’explosion des droits télévisuels,  le football dont la Fifa en est la régente au niveau mondial, engrange des ressources financières exorbitantes. Ce qui naturellement peut faire tourner la tête de ses dirigeants pour les plonger dans des scandales financiers à profusion. A l’arrivée, rares sont ceux qui peuvent en échapper. Et puis trop, trop d’argent facile. Et trop d’intérêts peuvent faire changer les règles du jeu et dénaturer le résultat des matchs sur et en dehors des terrains. C’est ça aussi le football. Un simple jeu devenu à la longue un match politico-démocratique….



dimanche 10 janvier 2016

Serigne Cheikh Khady Mbacké : Une vie d’ascète et d’homme de Dieu

Une vie d’ascète et d’homme de Dieu ! Serigne Cheikh Khady Mbacké, Khalife de Darou Mousty qui vient de nous quitter, a mené une vie d’homme de Dieu basée sur la recherche du savoir, le culte et l’adoration du bon Dieu. Dans la lignée de ses devanciers, Baye Cheikh Khady, comme on l’appelait à Darou Mousty, a été un digne héritier de son père Mame Thierno Birahim Mbacké.

Frère cadet de Cheikh Ahmadou Bamba, Mame Thierno a fondé la cité religieuse de Darou Mousty, à quelques kilomètres de Touba, sur ordre de son grand frère. Une cité du savoir et suivant les préceptes du mouridisme. Mame Thierno « Borom Darou » était plus qu’un frère pour Serigne Touba. Il a été le confident, l’homme de confiance, le talibé dévoué à qui Serigne Touba a confié l’éducation de ses enfants et la gestion des talibés lors de son exil au Gabon. Baye Cheikh Khady a continué l’œuvre de son père qui ne vivait que de l’adoration de son Seigneur avec aussi le culte du savoir.

Darou Mousty reste un grand centre du savoir, comme l’a voulu son fondateur. Serigne Cheikh Khady s’est attelé à perpétuer sans discontinuité cet héritage. L’homme de Dieu était aussi connu pour son détachement des choses mondaines. Ceux qui lui rendaient visite étaient étonnés de la rusticité et de la simplicité dans lesquelles il était. Sa chambre en paille dans sa maison à Darou Mousty attirait l’attention de tout visiteur. Avec une vie faite de simplicité et de piété comme son prédécesseur sur le Khalifat de Darou Mousty, Serigne Abdou Khoudoss, Baye Cheikh Khady était connu aussi pour ses retraites spirituelles à Niary Dakhar, une localité non loin de Darou Mousty. Très attaché aux liens de parenté, Baye Cheikh Khady était aussi proche de tous les khalifes généraux des mourides qui sont ses contemporains ; Serigne Saliou Mbacké, Serigne Mouhamadou Lamine Bara Mbacké Falilou et Serigne Sidy Moctar qui ne manquait pas de lui rendre visite souvent. C’est ainsi une grande tristesse et une grosse perte pour la communauté mouride