Henry Kissinger avait
raison. Selon ce penseur américain de la
diplomatie et ancien Secrétaire d’Etat, le football est devenu un marqueur très
important des relations internationales. « Une coupe du monde de football
est plus importante qu’une crise mondiale qui se déroule en même temps
qu’elle » avait dit ce grand diplomate et amateur de football. L’élection du
nouveau président de la Fédération Internationale de Football Association,
Fifa, acronyme, qui a eu lieu à Zurich, s’est déroulée en mondovision, sur
les écrans de télévisions des chaines d’informations, réseaux sociaux. Une
élection qui enterre l’ère Sepp Blatter avec 17 années de règne pour porter sur
l’aire de jeu …..un autre suisse et européen, Gianni Infantino. Cette élection
a montré la puissance du football qui s’est servi de la démocratie, de la
diplomatie, de l’argent, des manouvres souterraines, des tacles glissées, ou
passes téléguidées pour le choix de son patron. Bref de tous les artifices qui
font le charme du sport. Le sport, en plus d’être un jeu, est un phénomène
abouti de la démocratie. Preuve avec l’élection de son président, où les 209
associations affiliées, pèsent toutes le même poids électoral. La voix des Etats Unis est égale celle du Sri Lanka.
L’Organisation des Nations Unies qui est l’institution supra nationale qui
regroupe tous les pays du monde n’applique même ces règles dans son
fonctionnement. A la Fifa, il y a ni de membres permanents ou non permanents. Les
images de l’élection qui défilaient sur les écrans, montraient chaque président, entrant l’isoloir et faire son vote. Un dépouillement devant une commission et les
caméras du monde. Un vrai terrain de la démocratie pour le football….
Cotés coulisses, cette
élection n’est que la copie de qui se passe dans la plus petite association de
quartier. Les manœuvres, intrigues, report de voix ou autre calcul d’épicier
sont de mises pour voir la balance penchée d’un côté. La politique n’étant jamais
hors-jeu dans le football a certainement aussi joué un rôle et sans doute
marquer des buts dans un des camps électoraux. Avec cette élection, c’est ainsi
le règne de la continuité dans les instances du football mondial. Un européen
remplaçant un européen. Un bureaucratique pour pendre la place d’un autre
bureaucratique. Instance regroupant des associations, la Fifa a vu deux fois un
homme venu de la bureaucratie, et non du mouvement associatif en prendre les
rênes. Ce qui montre aussi les tares et les insuffisances de la démocratie qui
malgré le fait d’être considérée comme le « moins mauvais des systèmes
politiques », peut faire venir au pouvoir un homme inattendu. Ce qui fait
aussi le charme de la démocratie….
Avec cette élection, le football a encore
étalé sa puissance géopolitique et diplomatique au plan mondial. Aujourd’hui,
les évènements sportifs mondiaux sont les plus suivis avec des milliards de
téléspectateurs. Ce qui en fait une matérialisation de la mondialisation. Le
match opposant les équipes espagnoles
Real Madrid contre Fc Barcelone connu sous le qualificatif de
« Clasico » a vu sa dernière édition regroupait un demi-milliard de téléspectateurs à travers
le monde, quatorze nationalités représentées sur le terrain, plus de 800
journalistes accrédités venant de divers d’horizons ! Quel événement au monde qui peut faire mieux ? Avec une
telle puissance populaire et par ricochet financière avec l’afflux des sponsors
et l’explosion des droits télévisuels,
le football dont la Fifa en est la régente au niveau mondial, engrange
des ressources financières exorbitantes. Ce qui naturellement peut faire
tourner la tête de ses dirigeants pour les plonger dans des scandales
financiers à profusion. A l’arrivée,
rares sont ceux qui peuvent en échapper. Et puis trop, trop d’argent facile. Et
trop d’intérêts peuvent faire changer les règles du jeu et dénaturer le
résultat des matchs sur et en dehors des terrains. C’est ça aussi le football.
Un simple jeu devenu à la longue un match politico-démocratique….
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