Il est un des hommes influents à Touba depuis quelques années. Président du comité d’organisation du Magal, Cheikh Bassirou Abdou Khadre Mbacké est aussi le porte-parole du Khalife général des mourides. Un rôle qu’il occupait dans le khalifat de Serigne Bara Fallilou.
La semaine du grand Magal de Touba est toujours la même pour Cheikh Bassirou Abdou Khadre. Président du comité d’organisation de ce grand événement religieux, il sacrifie à plusieurs rituels qu’il a commencés depuis qu’il gère le Magal. Accueil des autorités et hôtes, présidence de récitals de Coran, de colloques, de caravanes et de rencontres scientifiques dans les villes du Sénégal. C’est lui aussi qui était le maitre d’œuvre de la visite de deux jours du président Macky Sall jeudi et vendredi. Malgré la fatigue avec toutes les activités du Magal concentrées entre ses mains, Cheikh Bass, comme on l’appelle affectueusement à Touba, répond à toutes les interpellations lors des activités qui précèdent le grand Magal de Touba en tenant des discours devant tous les hôtes que reçoit la ville sainte. Il a même tenu à recevoir la presse nationale et internationale pour leur délivrer un message. C’est là un pan de la personnalité du président du comité d’organisation du Magal de Touba. Très à l’aise devant les micros, quel que soit l’auditoire. Un des hommes forts dans le dispositif du défunt Khalife général Serigne Mouhamadou Lamine Bara Mbacké Fallilou, on pensait qu’après le rappel à Dieu de ce dernier, qu’il n’allait plus être présent dans la sphère décisionnelle de Touba. Cette année encore, lors de la cérémonie officielle du Magal comme pour les éditions précédentes, c’est lui qui a porté la parole du Khalife général Serigne Cheikh Sidy Moctar Mbacké devant les autorités. Déjà, juste après le décès de Serigne Bara, on spéculait déjà sur un changement au poste de porte-parole. Comme il est d’usage à Touba, à chaque Khalife son staff. Après la publication du staff de Serigne Cheikh Sidy Moctar Mbacké, Serigne Bass s’est vu conforté dans ses rôles de porte-parole, président du comité d’organisation du Magal et chargé de l’accueil des autorités à Touba.
Même pour son message d’avant Magal de cette année, Serigne Sidy Moctar l’a encore adoubé et a demandé que cesse les critiques sur lui, venant souvent des salons feutrés de la ville sainte. La fonction de Cheikh Bass est très stratégique car celui qui gère la communication de la communauté mouride, gère aussi celle de l’image de cette communauté, qui se confond avec celle du Khalife général. Une position qui n’était pas gagnée d’avance pour ce fils de Serigne Abdou Khadre Mbacké, quatrième Khalife général des mourides et qui a été pendant 22 ans, imam de la grande mosquée de Touba. Très proche de Serigne Bara qu’il accompagnait partout, Cheikh Bass avait, selon certains, demandé à être déchargé de ces fonctions après le décès du premier petit-fils Khalife de Serigne Touba. « Le nouveau Khalife Serigne Sidy Moctar l’aurait fait revenir sur sa décision», indique-t-on. Il est rare de voir à Touba un homme continuer à occuper le même poste de responsabilité sous le règne de deux Khalifes. Mais dans la ville sainte, Cheikh Bass a finit de faire l’unanimité au tour de sa personne.
« Un homme bien, reconnaissant, rassembleur »
Cette année aussi, il a mené d’une main de maître l’organisation de l’un des plus grands événements religieux du Sénégal en y apportant des innovations comme des caravanes à l’intérieur du pays, des expositions, des panels, des points de presse. Il a su surtout fait un savant dosage dans le comité d’organisation en faisant appel à toutes les familles religieuses de Touba. Presque la quarantaine, il est né en 1976, le visage juvénile avec toujours des lunettes qui en englobe une partie, le petit-fils de Cheikh Ahmadou Bamba a fait toutes ses études à Touba auprès de l’un des ses oncles, Serigne Souhaïbou Mbacké, connu pour être un grand érudit. Aujourd’hui, il est aussi l’interlocuteur de toutes les personnalités qui viennent à Touba.
Cette année aussi, il a mené d’une main de maître l’organisation de l’un des plus grands événements religieux du Sénégal en y apportant des innovations comme des caravanes à l’intérieur du pays, des expositions, des panels, des points de presse. Il a su surtout fait un savant dosage dans le comité d’organisation en faisant appel à toutes les familles religieuses de Touba. Presque la quarantaine, il est né en 1976, le visage juvénile avec toujours des lunettes qui en englobe une partie, le petit-fils de Cheikh Ahmadou Bamba a fait toutes ses études à Touba auprès de l’un des ses oncles, Serigne Souhaïbou Mbacké, connu pour être un grand érudit. Aujourd’hui, il est aussi l’interlocuteur de toutes les personnalités qui viennent à Touba.
Très jeune à l’époque du Khalifat de son père qui n’a duré que 11 mois, Cheikh Bass garde néanmoins la prestance, le charisme et plusieurs traits physiques de celui qui était surnommé « l’imam des imams », Serigne Abdou Khadre Mbacké. Marabout d’hommes politiques, de décideurs économiques, il est aussi à l’aise en dehors de son moule. Très lié au Président Macky Sall et à la famille de l’ex-président Wade (son père était le marabout du président Abdoulaye Wade), il a aussi tissé des relations dans le milieu politique, de l’opposition comme du pouvoir. Selon un journaliste de Touba très au fait des questions religieuses et des jeux de pouvoir dans la ville sainte, la reconduction de Cheikh Bass n’était pas facile dès l’accession de Serigne Cheikh Sidy Moctar Mbacké. « Au début, Serigne Cheikh Maty Leye n’avait pas choisi de porte-parole. Et il y avait beaucoup de positionnement au tour de ce poste. Mais Serigne Mountakha Bassirou a joué un grand rôle dans la reconduction de Cheikh Bass. Bras droit d’El Hadji Bara et aussi de Serigne Cheikh Sidy Moctar Mbacké, Serigne Mountakha a aussi épousé une « sœur » de Cheikh Bass. Vu tous les positionnements, Cheikh Bass, à un moment, ne voulait pas de ce poste mais les gens l’ont convaincu de revenir. C’est un homme très bien, reconnaissant, rassembleur, qui aide beaucoup », ajoute-t-il.
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