Ce match de football Real de Madrid/FcB Barcelone est à chaque fois qu'il vient le sujet de
discussions sur les terrasses de café de la célèbre avenue Por la Grande Via de
Madrid, que beaucoup de collégiens sénégalais connaissent. Et est le même que
partout dans le monde. Des
grands-places de mon quartier natal de Diamaguène à Thiès, à mon lieu de
travail, en passant par le
salon de coiffure de mon quartier
de résidence à HLM Grand Médine tenu par des ressortissants guinéens, il ne sera
question que des forces et faiblesses des deux plus grands clubs de football du
monde. Ah
cette mondialisation du foot qui efface les barrières et rapproche les peuples……
Considéré comme un village planétaire, le monde sera
aussi le temps d’un samedi, une seule tribune du Santiago Bernabeu, où vont se
côtoyer les inconditionnels des Blaugrana et les fans des galactiques. Le
traditionnel « classico » espagnol- qui veut sans doute dire
classique en français – sera à l’origine des paris les plus osés,
occasionnera des débats passionnés, et suscitera des points de vues les plus
contradictoires. Ce derby est néanmoins identique à ceux qui se déroulent
actuellement dans le monde et qui met aux prises souvent deux équipes aux
traditions différentes. Le hautain et condescendant Paris Saint Germain contre
le rebelle et insoumis Olympique de Marseille en France. Le fantasque
Fenerbahçe contre le bouillant Galatasaray pour la
Turquie. Le bourgeois River Plate contre l’ouvrière Boca Juniors au niveau de
l’Argentine. L’aristocrate Manchester United contre l’émergent Manchester City
en Angleterre. Ou plus près de chez nous(et très loin dans nos esprits)l’indigène Diaraf de Dakar contre la
métropolitaine Jeanne d’Arc……
La rencontre Real de Madrid contre FC Barcelone
est aussi celle de toutes les contradictions. De deux visions du football
différentes. De deux styles de vie qui se vouent une certaine haine et/ou
estime réciproque. Le Real de Madrid est l’équipe de la capitale de l’Espagne.
La capitale, souvent, regarde de haut la province, qu’elle a tendance à prendre
pour un faire-valoir. L’esprit du Réal Madrid ne trahit pas ces clichés qu’on colle
souvent aux habitants des capitales. L’équipe madrilène est une rencontre de
plusieurs touches qui, avec une fusion assez réussie, fait naitre un bon
produit qu’on appelle sans préjugé : « la Maison blanche ». Une
maison qui, à travers les âges, cherche toujours à rassembler les meilleurs
footballeurs du monde. Lors de sa première présidence (2000-2006), Florentino
Perez théorisait « l’ère des galactiques ». C’est-à-dire, la possibilité
de réunir dans l’équipe madrilène, le maximum de Ballons d’or ou à tout le
moins les meilleurs joueurs de l’espace UEFA (Ronaldo, Zidane, Beckham, Figo,
Owen,). Dans sa deuxième présidence (2009-), il est venu avec les mêmes idées
soutenu par un principe : acheter chaque année le meilleur joueur du
championnat anglais, français, allemand ou italien. C’est dans cette optique
qu’il a fait venir Cristiano Ronaldo de Manchester United pour 94 millions
d’euros, Kaka du Milan AC pour 66 millions d’euros, Karim Benzema de Lyon
pour 35 millions d’euros, Gareth Bale de Totenham pour 91 millions et
presque la même somme pour faire venir le colombien James Rodriguez juste auteur d’un magnifique
but au dernier Mondial . Les folies du chéquier…. Cette option a certes des limites
sur le plan sportif, mais elle continue de donner au Real Madrid une aura
au-delà même des frontières européennes. Ce qui est fondamental pour le concept
de « sport business » qui sous-tend actuellement le football. En
usant au maximum du merchandising, le Real Madrid arrive à amortir les sommes
colossales investies sur les jambes des meilleurs joueurs de monde. Les
résultats sportifs arriveront après. Peut-être…
« La
Mine d’or »
Le FC Barcelone rappelle le mec de la province
qui se bat avec les moyens dont il dispose, use de rajouts pour combler ce qui
fait défaut, afin d’arriver à un produit fini de qualité. Barcelone s’applique
ce principe dans son équipe de football qui est aujourd’hui la meilleure au
monde. Façonné par un certain, Johan Cruijff, le modèle barcelonais part
de la formation, maillon essentiel pour réussir dans tous les domaines. La
Masia, le centre de formation de l’équipe catalane, que la presse sportive
espagnole appelle souvent « la mine d’or », est un vrai gisement de
talents. L’illustration la plus parfaite en est la pépite argentine Lionel Messi, arrivé à l’âge de 13 ans à la
Masia et qui, aujourd’hui, est le seul jour quadruple ballon d’or. Avec la
possibilité d’en décrocher, un
historique cinquième. A côté des « produits maison », moulés dans
l’identité catalane de la gagne, le FC Barcelone fait aussi venir
d’autres talents disséminés à travers le monde pour combler les manques et
surtout « pouvant intégrer le système de la maison ». A l’image du
Camerounais Samuel Eto’o, du Brésilien Ronaldinho. Aujourd’hui du brésilien
Neymar ou d’autres encore qui ont
contribué à écrire la légende du FC Barcelone.
Ce modèle basé sur la formation qui permet à
tous les acteurs de l’équipe de prendre le temps de se connaître, est en train
de faire tache d’huile un peu partout. Et pas seulement en football. Car le
sport ibérique en général domine actuellement les compétitions du monde. Ce qui
n’est pas si anodin que cela. La sélection espagnole de basket est de
celles qui dominent la balle au panier aux niveaux européen, olympique et même
mondiale. Et, en clubs, Barcelone et le Real de Madrid (tiens- tiens) sont souvent présent dans le tableau final du
basket des clubs européens. Le tennis, avec Rafael Nadal, brille au plus
haut niveau. L’automobile n’est pas en reste avec Fernando Alonso. Sans
oublier le cyclisme avec Alberto Contador ; même si pour ce dernier, les
choses ne sont pas si clean que ça…
Barça – Real , c’est donc LE match de
l’année puisqu'il est à chaque décisif dans l’attribution du titre de champion
d’Espagne. Mais, ce n’est que LE match avant, peut-être, les prochains. Car,
les deux grands d’Espagne ont de grosses chances de se retrouver pour disputer
les trophées nationaux cette saison (Liga et Copa Del Rey) et européen (Ligue
des champions). On comprend dès lors pourquoi ces deux équipes, classées comme
les meilleures au monde, comptent des supporters partout à travers la Planète
Foot. A commencer par l’auteur de ces lignes qui est un fan chronique de l’une
des deux. Un collègue a eu la bonne idée d’être inconditionnel de l’autre
équipe. Côte à côte, nous regarderons ce « classico » avec tout ce
qu’une telle « cohabitation » implique de passion, d’engueulades, de
discussions voire de dispute. Mais, la sportivité et le fairplay finiront
toujours par reprendre le dessus. Le plus normalement du monde. Après tout, ce
n’est que du sport, qui
transperce les frontières et les cœurs…..
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