mercredi 5 août 2015

« LE CLASICO »... PAR-DELA RONALDO ET MESSI…


Un demi-milliard de téléspectateurs à travers le monde, quatorze nationalités représentées sur le terrain, plus de 800 journalistes accrédités venant de divers d’horizons ! Quel événement sportif au monde peut faire mieux que le « clasico » Real de Madrid - Barcelone ? Le traditionnel plus gros match du monde a vécu cette saison et comme pour les précédentes avec un déchaînement de passion, de ferveur et d’enthousiasme au stade Santiago Bernabeu de Madrid, dans les ruelles de Barcelone, devant les postes téléviseurs éparpillés aux quatre coins du monde, sur les réseaux sociaux. Partout,il n’était question que de la performance de Benzema, des débuts « prometteurs » de l’ex-banni Luis Suarez, des ratés du défenseur Piqué,« plus prompt à suivre les envolées de sa bien-aimée Shakira que des attaquants du Real de Madrid »…
   Le « clasico » c’est aussi cela. Du people aux questions politiques comme les velléités indépendantistes catalanes face au centralisme étatique espagnol. Le « clasico »,c’est l’opposition de 22 acteurs d’une rencontre sur-médiatique en direct et en mondovision avec une mise en scène et un suspense dignes d’une production hollywoodienne. C’est aussi une opposition entre le bling-bling et la simplicité, la capitale contre la province, le centralisme étatique face à l’autonomie régionale, Adidas versus Nike...Mais la plus grande opposition qui a aujourd’hui donné à ce match une dimension planétaire, c’est surtout celle entre les deux meilleurs joueurs du monde. Le Portugais Cristiano Ronaldo et l’Argentin Lionel Messi se côtoient au sommet du football européen et mondial depuis presque 10 ans. À eux deux, ils ont remporté les 6 derniers Ballons d’or, consacrant le meilleur joueur du monde. Sur les réseaux sociaux, la popularité de ces deux stars tutoie celle des chanteurs ou acteurs américains. A eux deux, ils totalisent presque 200 millions de fans sur Facebook, le Portugais devançant légèrement l’Argentin.
 Regarder le « clasico », c’est donc disséquer les gestes techniques de ces deux, épier leurs performances et leur talent individuel mis au service d’un collectif et qui feront les titres de la presse spécialisée durant toute une semaine. A défaut d’être des dieux, ils sont les nouveaux saints du monde…. Regarder le « clasico », c’est également constater à quel point le football peut être un puissant instrument de division, mais aussi un unificateur unique dans ce nouveau monde marqué par des enjeux multiples.
J’ai suivi le match en compagnie de compatriotes sénégalais dans un salon de coiffure de mon quartier tenu par des ressortissants guinéens. Au bout de la nette victoire du Real, les supporters de la « Maison blanche », comme sur les travées de Santiago Bernabeu, se sont congratulés vantant les mérites de leur équipe. Tandis que les vaincus se perdaient en conjectures et autres critiques sur l’arbitrage, la méforme de Piqué que « Shakira doit laissert ranquille », selon l’un d’eux. Le tout dans une ambiance joviale, faisant même oublierqu’aux premières heures du « cas importé » d’Ebola de Guinée, une certaine suspicion et une réelle méfiance s’étaient installées entre Sénégalais et Guinéens. Qu’il est puissant le foot ! Qu’il est unique le « clasico » !


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