Un demi-milliard de téléspectateurs à travers le monde,
quatorze nationalités représentées sur le terrain, plus de 800 journalistes
accrédités venant de divers d’horizons ! Quel événement sportif au monde
peut faire mieux que le « clasico » Real de Madrid - Barcelone ?
Le traditionnel plus gros match du monde a vécu cette saison et comme pour les
précédentes avec un déchaînement de passion, de ferveur et d’enthousiasme au
stade Santiago Bernabeu de Madrid, dans les ruelles de Barcelone, devant les
postes téléviseurs éparpillés aux quatre coins du monde, sur les réseaux
sociaux. Partout,il n’était question que de la performance de Benzema, des
débuts « prometteurs » de l’ex-banni Luis Suarez, des ratés du
défenseur Piqué,« plus prompt à suivre les envolées de sa bien-aimée
Shakira que des attaquants du Real de Madrid »…
Le
« clasico » c’est aussi cela. Du people aux questions politiques
comme les velléités indépendantistes catalanes face au centralisme étatique espagnol.
Le « clasico »,c’est l’opposition de 22 acteurs d’une rencontre sur-médiatique
en direct et en mondovision avec une mise en scène et un suspense dignes d’une
production hollywoodienne. C’est aussi une opposition entre le bling-bling et
la simplicité, la capitale contre la province, le centralisme étatique face à
l’autonomie régionale, Adidas versus Nike...Mais la plus grande opposition qui
a aujourd’hui donné à ce match une dimension planétaire, c’est surtout celle
entre les deux meilleurs joueurs du monde. Le Portugais Cristiano Ronaldo et
l’Argentin Lionel Messi se côtoient au sommet du football européen et mondial
depuis presque 10 ans. À eux deux, ils ont remporté les 6 derniers Ballons d’or,
consacrant le meilleur joueur du monde. Sur les réseaux sociaux, la popularité
de ces deux stars tutoie celle des chanteurs ou acteurs américains. A eux deux,
ils totalisent presque 200 millions de fans sur Facebook, le Portugais
devançant légèrement l’Argentin.
Regarder le
« clasico », c’est donc disséquer les gestes techniques de ces deux,
épier leurs performances et leur talent individuel mis au service d’un
collectif et qui feront les titres de la presse spécialisée durant toute une
semaine. A défaut d’être des dieux, ils sont les nouveaux saints du monde….
Regarder le « clasico », c’est également constater à quel point le
football peut être un puissant instrument de division, mais aussi un
unificateur unique dans ce nouveau monde marqué par des enjeux multiples.
J’ai suivi le match en compagnie de compatriotes
sénégalais dans un salon de coiffure de mon quartier tenu par des
ressortissants guinéens. Au bout de la nette victoire du Real, les supporters
de la « Maison blanche », comme sur les travées de Santiago Bernabeu,
se sont congratulés vantant les mérites de leur équipe. Tandis que les vaincus
se perdaient en conjectures et autres critiques sur l’arbitrage, la méforme de
Piqué que « Shakira doit laissert ranquille », selon l’un d’eux. Le
tout dans une ambiance joviale, faisant même oublierqu’aux premières heures
du « cas importé » d’Ebola de Guinée, une certaine suspicion et une
réelle méfiance s’étaient installées entre Sénégalais et Guinéens. Qu’il est
puissant le foot ! Qu’il est unique le « clasico » !
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