Ville
de rencontre, d’échanges, de fête, de spiritualité, de savoirs. Saint Louis a
la particularité de rassembler autant d’éléments.
Saint
Louis, la fêtarde. Le trafic est dense sur le pont Faidherbe et
la procession des véhicules lente. Comme dans un défilé militaire, les voitures
se suivent lentement et espèrent prendre d’assaut la citadelle du Nord. Ce
bataillon de fêtards veut profiter de
l’ambiance et la grande affluence de ce début de week-end pour venir faire la
fête sur le « cœur de la ville ». Particularités de l’île. Elle est
séparée de la partie continentale de la ville par un trait d’union : le
pont Faidherbe qui croule sous le poids de l’âge. L’île concentre à la fois le quartier administratif
mais aussi les lieux de distraction les plus courus. Une kyrielle de bars ou
autres boites de nuits qui refusent comme les fêtards de fermer l’œil la nuit.
Au programme ce vendredi, soirée sénégalaise proposée par deux boites. La
Chaumière et le Papayer. Faut se trouver les attaches d’un bon chauffeur de
taxi. C’est connu, les taximens sont les meilleurs guides, quand il s’agit de
vouloir faire une randonnée nocturne dans une ville. Le notre de ce vendredi, accroché nous donne
des conseils. « Faut aller au Papayer d’abord et après terminer votre
soirée à la Chaumière». Bien suivi, ce conseil, nous mène à la première
boitée citée. Implanté à l’hydrobase, l’endroit nous dit-on a ouvert récemment
ses portes. Devant l’entrée, des percussions sont rangées. Signe que la soirée
sénégalaise proprement dite n’a pas encore débutée. L’intérieur donne
l’ambiance normale d’une boite de nuit. La fumée de cigarette et l’odeur de
l’alcool vous accueille en premier. La sonorisation diffuse des tubes
sénégalais. Sur la piste, quelques déhanchements de jeunes filles en tenue bien
légères. Une lumière tamisée permet des voire un peu les visages des clients.
Le bar entouré. Il faut se trouver une bonne place pour superviser tout ce
déploiement. Entre une soirée sénégalaise qui tarde à terminer et les heures
qui s’égrènent, faut aller à la chaumière pour voir ce qui se présente là-bas.
Située à côté du quartier des pêcheurs de Guet Ndar et en face de la mer,
la Chaumière est un lieu de rencontre
bien prisé par les fêtards de la ville. Ici, la
soirée sénégalaise a débuté. Des rythmes endiablées distillées par une
batterie de tam-tam ne laissent personne indifférente. Dans une parfaite
harmonie, la clientèle féminine se déchaîne. Les lueurs de l’aube ne sont pas
loin et faut se coucher pour préparer la journée du samedi. Elle sera comme
celle de la veille avec une plus grande intensité. Avec le festival
« In », « Off » , la
palette de choix est garnie. Il en sera de même pour le dimanche dans tout Saint Louis. Duran trois jours, on a
l’impression de vivre dans une ville animée et sans sommeil.
Saint
louis, la religieuse. Samedi
matin, l’allée centrale de l’île, est toujours occupée par la foire. La route
est barrée. Les nombreux cars qui ont
franchi le pont la matinée doivent contourner la mythique Place
Faidherbe pour gagner Guet Ndar et les autres quartiers. Des sirènes et
gyrophares bruissent dans les rues de l’île par intermittence. De grands bus continuent de déverser des lots de
pèlerins dans la ville. Ils sont la plupart habillés en blancs. Dès fois, ce
sont des convois aux rythmes de chants religieux Tidianes. Il en sera ainsi
toute la matinée du samedi. Des arrivées incessantes de véhicules. Des bruits
de sirènes sporadiques. Un des convois attire l’attention. Il est constitué de
plusieurs véhicules. Sur le toit d’un d’eux est juché deux individus. Ils
tiennent une grande photo avec l’effigie d’un grand marabout Tidianes. Serigne
Babacar Sy, premier Khalif de El hadji Malick Sy. Renseignement pris, ces pèlerins sont venus
pour un gamou Tidiane annuel. « Gamou de Cheikh », il s’appelle. Cet
événement, nous dit-on fait parti des plus grands de la ville de Saint Louis.
La religieuse. Il a été institué par le Khalif Serigne Babacar Sy qui
entretient un lien particulier avec la ville de Saint Louis. Le gamou se
déroule « le plus souvent à la Pointe Nord de l’île » Le premier
Khalif de El hadji Malick Sy est natif de la vielle cité. C’est lui d’ailleurs
nous informe-t-on qui a institué ce gamou et qui est devenu aujourd’hui une
grande manifestation annuelle de rencontre entre les Tidianes de Saint Louis et
ceux des autres régions du Sénégal. C’est connu, Saint Louis est une ville de
rencontre et de passage d’éminents hommes de Dieu et d’érudits de la trempe d’
El hadji Malick Sy et Cheikh Ahmadou Bamba. Le passage de ce dernier dans la
vielle cité est commémorée chaque année par
le Magal des deux Rakkas. Evénement phare du calendrier mouride qui se
déroule en dehors de Touba, « les 2 Rakkas » rassemblent le 05
septembre de chaque année, des milliers de fidèles mourides venus célébrer cet
acte de bravoure de Cheikh Ahmadou Bamba dans le bureau du gouverneur
coloniale. L’actuelle gouvernance où s’est déroulé cet acte fait l’objet de
visite chaque année à la même période. A coté de la gouvernance, une grande
bâtisse fait face au fleuve. Peint en
jaune, elle abrite l’église de Saint Louis. Sur la plaque, on peut y lire
qu’elle date de 1919.
Saint
Louis, la militaire et la studieuse. Sur la route qui mène à la
sortie de Saint Louis en direction du Fouta, une bretelle est à gauche. Sur le
tableau signalétique situé sur la route nationale, il y est inscrit Bango. Pour
aller dans ce site, il faut longer la brettelle. Traverser une végétation
composée de longs palmiers et autres rôniers, quelques habitations et puis cap
sur les différents camps militaires du site. Dans le bus qui nous amène, une
image frappe les passagers qui ne manquent pas de l’immortaliser par des
photos. Des jeunes recrues sont en cours de marche militaire. Vu leur démarche
rythmée par des pas cadencée, on sent nettement qu’elles viennent d’arriver
dans ce mythique centre d’instruction des Armées. Dans le périmètre militaire,
plusieurs camps. Celui du 22ème Bataillon de Reconnaissance et
d’Appui (Bra), le 12ème
Bataillon d'Instruction, plus connu sous le nom de Dakar Bango. Au fond
de la route, nous sommes devant le Prytanée militaire de Saint Louis comme il
est inscrit sur le fronton de la grande porte. Deux militaires y sont postés.
Certains élèvent sont en tenue officielle de l’école. Dans la cour de l’école,
des adolescents de différents âges. On distingue les plus jeunes avec leurs
visages frêles où on sent une certaine fatigue. Leur école qui accueille les
élèves de la 6ème à la Terminale fait partie des meilleures au
Sénégal. Ici on truste avec les 100 % de réussite aux examens du Bfem et du
Bac. Le Concours Général est aussi une de leur spécialité. Crée en 1923, sous
l'appellation d'École des Enfants de Troupe de Saint Louis du Sénégal, le PMS a
d’abord pris prend ses quartiers à Saint
Louis. En 1946
il est transféré au camp de Dakar Bango et reçoit en 1953
l’appellation d’École Militaire Préparatoire Africaine. Suite à l'indépendance
du Sénégal, il prend le nom officiel, en 1962, de Prytanée
Militaire Charles N'Tchorere mais est plus connu aujourd'hui sous l'appellation
Prytanée militaire de Saint Louis. Sur cette même route qui mène à la sortie de
la ville et à 10 minutes de Saint Louis , l’Université Gaston Berger. La grande
tour de sa bibliothèque est visible au loin. Juste à l’entrée, une statuette du
parrain et aussi une stèle avec une plume et des pages d’un cahier. Sur la
plaque d’inauguration, il y est écrit que cette université qu’elle
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