mardi 4 août 2015

CARTE POSTALE/SAINT LOUIS / UNE VILLE .......DES VISAGES


Ville de rencontre, d’échanges, de fête, de spiritualité, de savoirs. Saint Louis a la particularité de rassembler autant d’éléments.  

Saint Louis, la fêtarde. Le trafic est dense sur le pont Faidherbe et la procession des véhicules lente. Comme dans un défilé militaire, les voitures se suivent lentement et espèrent prendre d’assaut la citadelle du Nord. Ce bataillon de fêtards veut profiter  de l’ambiance et la grande affluence de ce début de week-end pour venir faire la fête sur le « cœur de la ville ». Particularités de l’île. Elle est séparée de la partie continentale de la ville par un trait d’union : le pont Faidherbe qui croule sous le poids de l’âge. L’île  concentre à la fois le quartier administratif mais aussi les lieux de distraction les plus courus. Une kyrielle de bars ou autres boites de nuits qui refusent comme les fêtards de fermer l’œil la nuit. Au programme ce vendredi, soirée sénégalaise proposée par deux boites. La Chaumière et le Papayer. Faut se trouver les attaches d’un bon chauffeur de taxi. C’est connu, les taximens sont les meilleurs guides, quand il s’agit de vouloir faire une randonnée nocturne dans une ville.  Le notre de ce vendredi, accroché nous donne des conseils. « Faut aller au Papayer d’abord et après terminer votre soirée à la Chaumière». Bien suivi, ce conseil, nous mène à la première boitée citée. Implanté à l’hydrobase, l’endroit nous dit-on a ouvert récemment ses portes. Devant l’entrée, des percussions sont rangées. Signe que la soirée sénégalaise proprement dite n’a pas encore débutée. L’intérieur donne l’ambiance normale d’une boite de nuit. La fumée de cigarette et l’odeur de l’alcool vous accueille en premier. La sonorisation diffuse des tubes sénégalais. Sur la piste, quelques déhanchements de jeunes filles en tenue bien légères. Une lumière tamisée permet des voire un peu les visages des clients. Le bar entouré. Il faut se trouver une bonne place pour superviser tout ce déploiement. Entre une soirée sénégalaise qui tarde à terminer et les heures qui s’égrènent, faut aller à la chaumière pour voir ce qui se présente là-bas. Située à côté du quartier des pêcheurs de Guet Ndar et en face de la mer, la  Chaumière est un lieu de rencontre bien prisé par les fêtards de la ville. Ici, la  soirée sénégalaise a débuté. Des rythmes endiablées distillées par une batterie de tam-tam ne laissent personne indifférente. Dans une parfaite harmonie, la clientèle féminine se déchaîne. Les lueurs de l’aube ne sont pas loin et faut se coucher pour préparer la journée du samedi. Elle sera comme celle de la veille avec une plus grande intensité. Avec le festival « In »,  « Off » , la palette de choix est garnie. Il en sera de même pour le dimanche dans  tout Saint Louis. Duran trois jours, on a l’impression de vivre dans une ville animée et sans sommeil.
Saint louis, la religieuse.  Samedi matin, l’allée centrale de l’île, est toujours occupée par la foire. La route est barrée. Les nombreux cars qui ont  franchi le pont la matinée doivent contourner la mythique Place Faidherbe pour gagner Guet Ndar et les autres quartiers. Des sirènes et gyrophares bruissent dans les rues de l’île par intermittence. De grands  bus continuent de déverser des lots de pèlerins dans la ville. Ils sont la plupart habillés en blancs. Dès fois, ce sont des convois aux rythmes de chants religieux Tidianes. Il en sera ainsi toute la matinée du samedi. Des arrivées incessantes de véhicules. Des bruits de sirènes sporadiques. Un des convois attire l’attention. Il est constitué de plusieurs véhicules. Sur le toit d’un d’eux est juché deux individus. Ils tiennent une grande photo avec l’effigie d’un grand marabout Tidianes. Serigne Babacar Sy, premier Khalif de El hadji Malick Sy.  Renseignement pris, ces pèlerins sont venus pour un gamou Tidiane annuel. « Gamou de Cheikh », il s’appelle. Cet événement, nous dit-on fait parti des plus grands de la ville de Saint Louis. La religieuse. Il a été institué par le Khalif Serigne Babacar Sy qui entretient un lien particulier avec la ville de Saint Louis. Le gamou se déroule « le plus souvent à la Pointe Nord de l’île » Le premier Khalif de El hadji Malick Sy est natif de la vielle cité. C’est lui d’ailleurs nous informe-t-on qui a institué ce gamou et qui est devenu aujourd’hui une grande manifestation annuelle de rencontre entre les Tidianes de Saint Louis et ceux des autres régions du Sénégal. C’est connu, Saint Louis est une ville de rencontre et de passage d’éminents hommes de Dieu et d’érudits de la trempe d’ El hadji Malick Sy et Cheikh Ahmadou Bamba. Le passage de ce dernier dans la vielle cité est commémorée chaque année par  le Magal des deux Rakkas. Evénement phare du calendrier mouride qui se déroule en dehors de Touba, « les 2 Rakkas » rassemblent le 05 septembre de chaque année, des milliers de fidèles mourides venus célébrer cet acte de bravoure de Cheikh Ahmadou Bamba dans le bureau du gouverneur coloniale. L’actuelle gouvernance où s’est déroulé cet acte fait l’objet de visite chaque année à la même période. A coté de la gouvernance, une grande bâtisse fait face au fleuve.  Peint en jaune, elle abrite l’église de Saint Louis. Sur la plaque, on peut y lire qu’elle date de 1919.
Saint Louis, la militaire et la studieuse. Sur la route qui mène à la sortie de Saint Louis en direction du Fouta, une bretelle est à gauche. Sur le tableau signalétique situé sur la route nationale, il y est inscrit Bango. Pour aller dans ce site, il faut longer la brettelle. Traverser une végétation composée de longs palmiers et autres rôniers, quelques habitations et puis cap sur les différents camps militaires du site. Dans le bus qui nous amène, une image frappe les passagers qui ne manquent pas de l’immortaliser par des photos. Des jeunes recrues sont en cours de marche militaire. Vu leur démarche rythmée par des pas cadencée, on sent nettement qu’elles viennent d’arriver dans ce mythique centre d’instruction des Armées. Dans le périmètre militaire, plusieurs camps. Celui du 22ème Bataillon de Reconnaissance et d’Appui (Bra), le 12ème  Bataillon d'Instruction, plus connu sous le nom de Dakar Bango. Au fond de la route, nous sommes devant le Prytanée militaire de Saint Louis comme il est inscrit sur le fronton de la grande porte. Deux militaires y sont postés. Certains élèvent sont en tenue officielle de l’école. Dans la cour de l’école, des adolescents de différents âges. On distingue les plus jeunes avec leurs visages frêles où on sent une certaine fatigue. Leur école qui accueille les élèves de la 6ème à la Terminale fait partie des meilleures au Sénégal. Ici on truste avec les 100 % de réussite aux examens du Bfem et du Bac. Le Concours Général est aussi une de leur spécialité. Crée en 1923, sous l'appellation d'École des Enfants de Troupe de Saint Louis du Sénégal, le PMS a d’abord pris  prend ses quartiers à Saint Louis. En 1946 il est transféré au camp de Dakar Bango et reçoit en 1953 l’appellation d’École Militaire Préparatoire Africaine. Suite à l'indépendance du Sénégal, il prend le nom officiel, en 1962, de Prytanée Militaire Charles N'Tchorere mais est plus connu aujourd'hui sous l'appellation Prytanée militaire de Saint Louis. Sur cette même route qui mène à la sortie de la ville et à 10 minutes de Saint Louis , l’Université Gaston Berger. La grande tour de sa bibliothèque est visible au loin. Juste à l’entrée, une statuette du parrain et aussi une stèle avec une plume et des pages d’un cahier. Sur la plaque d’inauguration, il y est écrit que cette université qu’elle
a été inaugurée en 1990 par le Président Abdou Diouf. Elle aura bientôt 25 ans. L’âge de la maturité pour cet autre temple du savoir à Saint Louis…




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