Le sport n’est jamais
hors-jeu dans la (géo)politique. Longtemps à la périphérie des relations
internationales, le sport est aujourd’hui par la force des choses à côté et
même parfois au centre du jeu mondial. Ce vendredi, lors de la cérémonie
d’ouverture jeux Olympiques d'hiver
2018 à Pyeongchang, en Corée du Sud, un moment fort est attendu. Une mi-temps
de détente dans les relations entre les deux pays de la péninsule coréenne. Lors
de la cérémonie d'ouverture, les athlètes nord-coréens et sud-coréens vont
défiler ensemble dans le stade olympique. Un moment rare et historique, tant la
crise entre ces deux pays est devenue le maitre du jeu des relations internationales
depuis des années. Crise majeure de l’ère post guerre froide, la tension
entre les deux Corées est d’ailleurs la
seule qui a survécu après la fin de l’opposition
entre les deux grands blocs, capitalise et communiste, qui ont dominé le monde
pendant plusieurs décennies. Un conflit sur les braises de la guerre froide où
peut partir à tout moment, une étincelle pouvant rallumer la flamme de la
guerre dans le monde. Aujourd’hui, c’est peut-être la flamme olympique qui va
éclairer le chemin de la paix entre ces deux pays que tout rapproche. Le sport
par définition, une opposition individuelle
ou collective où chacun cherche à gagner, peut être un facteur d’unité entre
les deux Corées. De Henri Kissinger à Pascal
Boniface, ils sont nombreux, ces penseurs des Relations internationales à
s’accorder pour dire que le sport n’a plus un statut de remplaçant mais un
titulaire indiscutable dans le jeu que
se mènent les pays du monde, à côté de la puissance militaire ou économique.
Les exemples sont légion dans le monde où le sport est considéré comme un
levier ou un outil pour se positionner dans l’échiquier international. Des pays
comme le Qatar ont pris le choix d’en faire leur principale arme pour s’imposer
dans le monde. Avec des acquisitions dans le capital de grands clubs comme le
Paris Saint Germain, l’organisation de grandes manifestations (Coupe du monde de
football en 2022), le Qatar, petit pays
de la péninsule arabique a réussi à se faire un nom à coté de grands voisins
qui le dominent par la taille physique, militaire ou économique. Le sport avec
d’autres facteurs, a contribué à ce
regard que les autres ont sur ce pays aujourd’hui. Même les grands du monde se
servent du sport pour prolonger leur volonté de puissance dans les relations
internationales. La course aux médailles olympiques que se mènent les Etats
Unis, la Chine ou la Russie lors de Jeux Olympiques d’hiver comme d’été est là
pour rappeler que l’important dans ses joutes, ce n’est pas seulement de participer comme le théorisait le
Baron Pierre de Coubertin, qui a repris l’organisation de ces manifestations
mondiales. L’esprit olympique avec ses cinq anneaux qui symbolisent les cinq
continents, veut un monde de fraternité et d’unité. Tant mieux alors si ces jeux Olympiques d'hiver 2018, Pyeongchang,
seront une mi-temps de détente et que les pics de tension ne signifieront plus
l’envoi de missiles malgré les sifflets des arbitres onusiens….
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