mercredi 14 février 2018

JACOB ZUMA : Un autre baroud d’honneur d’un sphinx....



Dans un portrait publié  dans « Le Soleil » du 01 octobre 2013, nous avions parlé de Jacob Zuma comme d’« Un homme de combat(s) ». L'homme qui est devenu le troisième président de l'Afrique du Sud post-apartheid risque de quitter le pouvoir de la même manière que  son prédécesseur Thabo Mbeki.  Une ironie du sort. Une ironie de l’histoire politique, d’un pays qui a une histoire particulière. L’actuel président avait usé des mêmes méthodes avec certains caciques de l’ANC qui cherchent aujourd’hui à tout prix de l’évincer.  
Comme quoi cette vieille maxime romaine disant que celui qui se sert de l'épée périra par l'épée,  est aussi valable en démocratie. Jacob Zuma, un homme au parcours académique limité, a pu compenser cela par sa carapace de grand combattant. Combattant de la période d’apartheid. Ce qui lui a valu de longs séjours en prison en même temps que le père de la Nation Arc en ciel, Nelson Mandela. Une vie de combat(s) qui a aussi fait qu’il jouit d’une grande estime au sein de tous les cercles dirigeants de l’African national congress (Anc), qui ont tous joué un rôle de bouclier quand des accusations étaient portées sur lui en 2007. Thabo Mbeki, son prédécesseur au pouvoir était accusé de vouloir lui barrer la route. Avec son tempérament de guerrier zoulou, soutenu par garde prétorienne de l’époque, composée de ses traditionnels soutiens,  Jabob Zuma est venu à bout de tous les écueils dressés contre lui pour l'empêcher d'arriver au pouvoir. Même après l’apartheid, l’homme gardait ainsi son flegme combattif hérité sans doute à son appartenance zoulou.  Une ethnie connue pour sa tradition guerrière et….. libertaire dans ses mœurs. Tout cela, c’était hier. Aujourd’hui, c’est une autre réalité qui fait face à Jacob Zuma. La réalité du pouvoir. De sa conquête à sa perte. Ses amis d’hier, devenus ses ennemis d’aujourd’hui, ont ainsi compris toute sa tactique de combat et semblent le mener à l’échafaud, malgré ses quelques sursauts d’orgueil. Jacob Zuma qui a ainsi épuisé toutes cartouches, est en train de voir ses lignes de défenses tombées une par une. Sa tentative de contrôle de l’Anc avec la candidature de son ex-femme, n’a pas prospéré et il s’est mis à dos beaucoup de ses anciens alliés comme Julius Maléma, l’ancien  leader des jeunes de l’Anc.  Aujourd’hui contraint à la démission dans les cercles dirigeants de l’Anc, comme ils en avaient avec Thabo Mbeki à la 2008, Zuma risque une sortie pas honorable au vu son parcours de combattant. Une fin triste à peu près comparable à son allié Robert Mugabe. Cette sortie de scène de Jacob Zuma, si elle est actée comme le veut l’Anc ne sera qu’un épisode de plus du théâtre que joue ce parti depuis le départ de Mandela du pouvoir. A l’avant-garde de la lutte contre l’apartheid qui a dominé l’Afrique du Sud pendant des années, l’Anc n’a pas pu réussir sa transition de mouvement de lutte en parti au pouvoir. Un vice très africain pour ces nombreux mouvements de libération du continent, qui tant dans le fond et la forme, ont porté des idéaux de justice, de démocratie, d’équité.  Depuis la fin de l’apartheid en 1994 et l’entrée de l’Afrique du Sud dans une vraie démocratie, l’Anc a été à la tête du pays gagnant ainsi toutes les élections qui se sont organisées. Mais depuis quelques années, cette suprématie politique s’effrite d’élection en élection avec en corolaire une gestion catastrophique des affaires publiques. Entre crise politiques à répétition, scandales économiques à profusion, le parti de Mandela n’offre au monde qu’une image de luttes de clans digne du scénario de la saga cinématographique « Le Parrain ». Des héritiers qui entre haine, lutte de pouvoir en coulisses, se donnent en spectacle au moment où l’Afrique du Sud a besoin d’une grande maturité de sa classe politique.  L’Afrique du Sud, comme un grand corps malade est ainsi souvent victime de crises épileptiques. On espère que cette crise sera la dernière pour permettre à ce pays de jouer son vrai rôle en Afrique. Un rôle de leader économique et politique….





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