lundi 28 mars 2016

#Aliou_Cissé le sélectionneur et nous les entraîneurs….

#Aliou_Cissé le sélectionneur et nous les entraîneurs….

J’étais un piètre footballeur et un occasionnel basketteur. N’empêche je suis un grand amateur de sport. Surtout pour les valeurs qu’il véhicule et la ferveur qu’il charrie. A ce titre je fais partie de ces 14 millions entraîneurs que compte le Sénégal. Joseph Antoine Bell, ancien gardien de but camerounais aujourd’hui chroniqueur sportif,  raillait ses compatriotes sur leur propension à parler tous de football en disant que « le Cameroun compte des millions d’entraineurs et un sélectionneur ». Cette boutade peut bien s’appliquer au Sénégal où nous tous, se prenons comme entraîneurs de notre équipe nationale de football. C’est vrai qu’Aliou Cissé est le seul à décider sur notre équipe nationale. Mais nous aussi, avons le droit de donner notre avis, si besoin même faire des critiques positives et négatives sur ses choix et la manière de jouer de notre équipe. Après tout, Aliou Cissé est payé par les deniers de l’Etat du Sénégal tirés en grande partie de nos impôts….

Le jeu des « Lions » présente selon certains un arrière-goût même si au football, la victoire n’est jamais difficile à avaler. Mais devrait-on s’étonner que les « Lions » nous livrent une copie toujours identique malgré leurs trois victoires d’affilée ? Je trouve que leur jeu n’est que la photocopie conforme de celui d’un rugueux milieu défensif de la génération de 2002. Aliou Cissé, sans grand talent a pourtant été un leader de cette équipe qui a écrit de belles pages sur l’histoire du football sénégalais. Il a su compenser cela par son envie de gagner et son  hargne sur et en dehors du terrain. C’est certainement pour cela, que le flegmatique Bruno Metsu l’avait désigné comme capitaine dans une équipe avec de fortes têtes. Comme sélectionneur, nous s’attendons à ce qu’il transmet à ses cadets, ses traits de caractères qui faisaient de lui un joueur de grande personnalité. Nous voulons aussi qu’il laisse libre cours à la créativité des talents qui composent cette équipe du Sénégal.  Nos joueurs actuels sont pensionnaires de championnats huppés : Premier League anglaise, Calcio italien, Ligue 1 française, Premier Soccer League sud-africaine, entre autre. Une abondance de biens qui ne devrait pas nous nuire sur le plan  du jeu. Nous ne comprenons pas pourquoi notre équipe ne produit toujours pas un jeu séduisant, alléchant et pas seulement gagnant…..
P.S : Mais bon après tout aussi, seule la victoire est belle hein !




vendredi 25 mars 2016

Grand Bassam, Si loin de nos yeux, si proche de nos cœurs….


En septembre 2013, lors d’un voyage en Côte d’ Ivoire, je n’ai pas pu visiter, contrairement à d’autres collègues journalistes, la station balnéaire de Grand Bassam. Que je fus déçu, quand mes collèges y sont revenus en me décrivant la beauté de ce coin de paradis niché sur la bande maritime ivoirienne. Leurs clichés pris sur la plage me rappelèrent les scènes de vie touristique mêlant ambiance africaine et détente européenne. Une vraie cohabitation culturelle. Que j’aurais aimé visiter cette terre tant chantée dans l’hagiographie mouride. Grand Bassam a été un point d’escale de Cheikh Ahmadou Bamba lors de son exil au Gabon. Cheikh Moussa Ka, ce grand poète du mouridisme nous le raconte dans son récit sur l’exil de Cheikh Ahmadou Bamba « Jasaawu Sàkkoor : Yonnu Géej Gi ». Ce qui fait que Grand Bassam, terre de passage du saint homme, aujourd’hui ceinte de douleurs et souillée par le sang des innocents, est proche de nous sénégalais….
Aujourd’hui le terrorisme religieux qui a pris en otage le monde déroute plus d’un sur l’indifférenciation des victimes et des lieux d’attaque. Vrai marqueur des relations internationales, ce nouveau terrorisme religieux que les spécialistes de la question qualifient de « troisième génération » impressionne de par son ancrage national. Il n’est plus question de terroristes venus d’ailleurs, d’autres planètes ou du ciel pour attaquer des pays qui ne sont pas les leurs. Le recrutement est aujourd’hui local et ses répercussions globales. Tachons dans nos pays à veiller à ce que ce terrorisme religieux n’ait pas un terreau fertile pour son recrutement et ses appels du pied à notre jeunesse. Le premier rempart est certes sécuritaire, mais il ne suffit pas pour venir à bout de ce nouveau fléau. Il faut attaquer le mal à la racine, dit-on souvent. Au delà de la solution conjoncturelle qu’est la sécurité (qui est l’affaire de tous), nos pouvoirs publics doivent aussi mettre en place de bonnes politiques publiques d’éducation et d’emploi afin que les sirènes des appels du radicalisme religieux soient loin de notre jeunesse……
Grand Bassam, de même que la menace terroriste, semblaient être loin de nous. Mais tout le monde est d’accord qu’elle se rapproche davantage de notre pays. Prions que le Bon Dieu l’en éloigne pour de bon. Pendant ce temps, retournons à ce que beaucoup considèrent comme notre force sur le plan religieux. Le dialogue confessionnel ou dialogue inter-religieux. Ce moment de Carême chrétien est très symbolique dans notre esprit de tolérance et d’ouverture. Quel est ce musulman qui ne réclame pas « son Ngalakh » à son frère et ami chrétien ? Preuve que ce pays a des ressorts qui peuvent le prémunir du radicalisme religieux. Essayons de préserver ce legs légendaire renforcé au fil des années à travers le plat de « Ngalakh ». L’autre ressort qui peut nous aider à faire face à la poussée du radicalisme religieux, c’est notre islam soufi incarné par nos grands saints que nous continuons à vénérer au fil des générations. Cheikh Ahmadou Bamba, El hadji Malick Sy, Seydina Limamoulaye entres autres saints nous ont enseigné un islam de paix, de dialogue, de tolérance. Retournons à leurs enseignements, vrais viatiques dans ce monde tourmenté…
Hommage à tous les victimes de ceux qui utilisent la religion pour commettre de sales besognes. Qu’ils habitent ou soient morts à ‪#‎Bassam‬‪#‎Bamako‬‪#‎Bruxelles‬‪#‎Burkina‬‪#‎Bataclan‬, nous pensons à eux ce vendredi saint chez les Musulmans et les Chrétiens qui préparent Pâques.


lundi 21 mars 2016

Leçons de mars....

Quelques observations pour ce référendum qui est une consultation populaire et non une élection. D’abord, le grand gagnant, c’est l’abstention comme pour dire à tous les camps que beaucoup de sénégalais ne sont pas convaincus par leurs postures et politiques actuelles ou antérieures. Mais je reste fair-play et accepte le résultat des urnes. Ensuite, le pays n’a jamais été aussi divisé entre deux camps : ceux qui sont avec ou contre Macky Sall et sa politique, ceux qui sont contre ou avec son entourage, ceux qui sont avec ou contre le texte référendaire. Un texte qui doit régir la vie des sénégalais pour longtemps, devrait avoir à mon avis, une grande onction populaire pour être légitime. Avec les tendances, qui se dessinent, beaucoup n’ont pas tort d’appeler à un deuxième tour pour que le texte soit encore plus légitime. Un deuxième tour qui doit pousser le président à revoir, rediscuter encore son texte et surtout pour d’autres à réorienter sa posture et sa politique. Mais s’il y a quelque chose que je retiens chez le président Macky Sall, c’est bien son courage. Mais bon être courageux aussi, c’est prendre des décisions et les assumer et non se réfugier derrière le Conseil constitutionnel. J’ai remarqué aussi chez Macky Sall, une grande capacité à aller et à aimer descendre sur le terrain. Sans doute une déformation professionnelle de l’ingénieur qu’il est là. Mais attention, ah bon géologue, il doit savoir qu’une sonde sur un terrain peut se révéler positive au loin et négative à l’arrivée.

Le dimanche à Dakar c’est jour de combat ….



J’aime les dimanches au Sénégal. Ce n’est pas un jour de mariage, ou de fête comme à Bamako. Mais c’est généralement comme le dimanche d’hier, un jour de combat à Dakar et dans tout le pays. Combat dans l’arène de lutte ou…….politique. Comme dans chaque veille de combat, le discours musclé fait d’invectives et de proclamations d’intention est de rigueur dans chaque état-major. On se promet des coups de poings et autres chaudes empoignades. C’est souvent le signe d’une confiance excessive ou d’une peur expressive....
Pour ce référendum, chaque camp a essayé de faire peur à l’autre et s’est battu véhément qui pour mériter sa victoire, qui pour amortir sa défaite. Le lundi, chacun se réveille le cœur léger. D’aucuns avec la fierté du vainqueur, d’autres avec l’amertume de la défaite. Tout en sachant que l’un a mérité sa victoire et que l’autre n’a pas démérité. J’aime le sport dans ce sens qu’il apprend l’humilité dans la victoire et la dignité dans la défaite.Ce qui fait la beauté d’une victoire, c’est la qualité de l’adversaire....
  Au lendemain de ce référendum, on s’est tous réveillé dans le même pays, dans la même ville et même souvent dans la même maison. C’est le moment où on se rend compte que personne n’a gagné, ni perdu. Avec ce référendum, chacun a défendu  son point de vue avec les armes qu’il avait, croyant qu’il était meilleur pour le pays. Laissons le temps qui dit-on, est le meilleur juge départager le vainqueur et le vaincu. Pendant ce temps, au travail citoyen ! Ce pays ne sera que ce que nous en faisons et ce que nous allons en faire tout en respectant le point de vue de chacun....



dimanche 13 mars 2016

ELECTION A LA PRESIDENCE DE LA FIFA : Bureaucratie et démocratie…..

Henry Kissinger avait raison. Selon ce  penseur américain de la diplomatie et ancien Secrétaire d’Etat, le football est devenu un marqueur très important des relations internationales. « Une coupe du monde de football est plus importante qu’une crise mondiale qui se déroule en même temps qu’elle » avait  dit ce grand diplomate et amateur de football. L’élection du nouveau président de la Fédération Internationale de Football Association, Fifa, acronyme, qui a eu lieu à Zurich, s’est déroulée en mondovision, sur les écrans de télévisions des chaines d’informations, réseaux sociaux. Une élection qui enterre l’ère Sepp Blatter avec 17 années de règne pour porter sur l’aire de jeu …..un autre suisse et européen, Gianni Infantino. Cette élection a montré la puissance du football qui s’est servi de la démocratie, de la diplomatie, de l’argent, des manouvres souterraines, des tacles glissées, ou passes téléguidées pour le choix de son patron. Bref de tous les artifices qui font le charme du sport. Le sport, en plus d’être un jeu, est un phénomène abouti de la démocratie. Preuve avec l’élection de son président, où les 209 associations affiliées, pèsent toutes le même poids électoral.  La voix des  Etats Unis est égale celle du Sri Lanka. L’Organisation des Nations Unies qui est l’institution supra nationale qui regroupe tous les pays du monde n’applique même ces règles dans son fonctionnement. A la Fifa, il y a ni de membres permanents ou non permanents. Les images de l’élection qui défilaient sur les écrans, montraient  chaque président, entrant  l’isoloir et faire son vote. Un  dépouillement devant une commission et les caméras du monde. Un vrai terrain de la démocratie pour le football….
Cotés coulisses, cette élection n’est que la copie de qui se passe dans la plus petite association de quartier. Les manœuvres, intrigues, report de voix ou autre calcul d’épicier sont de mises pour voir la balance penchée d’un côté. La politique n’étant jamais hors-jeu dans le football a certainement aussi joué un rôle et sans doute marquer des buts dans un des camps électoraux. Avec cette élection, c’est ainsi le règne de la continuité dans les instances du football mondial. Un européen remplaçant un européen. Un bureaucratique pour pendre la place d’un autre bureaucratique. Instance regroupant des associations, la Fifa a vu deux fois un homme venu de la bureaucratie, et non du mouvement associatif en prendre les rênes. Ce qui montre aussi les tares et les insuffisances de la démocratie qui malgré le fait d’être considérée comme le « moins mauvais des systèmes politiques », peut faire venir au pouvoir un homme inattendu. Ce qui fait aussi le charme de la démocratie….
Avec cette élection, le football a encore étalé sa puissance géopolitique et diplomatique au plan mondial. Aujourd’hui, les évènements sportifs mondiaux sont les plus suivis avec des milliards de téléspectateurs. Ce qui en fait une matérialisation de la mondialisation. Le match opposant les équipes espagnoles  Real Madrid contre Fc Barcelone connu sous le qualificatif de « Clasico » a vu sa dernière édition regroupait  un demi-milliard de téléspectateurs à travers le monde, quatorze nationalités représentées sur le terrain, plus de 800 journalistes accrédités venant de divers d’horizons ! Quel événement  au monde qui peut faire mieux ? Avec une telle puissance populaire et par ricochet financière avec l’afflux des sponsors et l’explosion des droits télévisuels,  le football dont la Fifa en est la régente au niveau mondial, engrange des ressources financières exorbitantes. Ce qui naturellement peut faire tourner la tête de ses dirigeants pour les plonger dans des scandales financiers à profusion. A l’arrivée, rares sont ceux qui peuvent en échapper. Et puis trop, trop d’argent facile. Et trop d’intérêts peuvent faire changer les règles du jeu et dénaturer le résultat des matchs sur et en dehors des terrains. C’est ça aussi le football. Un simple jeu devenu à la longue un match politico-démocratique….