dimanche 27 novembre 2016

L'ECOLE POUR TOUS ET PAR TOUS



L’accès de tous non compte tenu des origines sociales. Une marque déposée de l’école publique qui garantit ainsi l’équité et la justice à tous les enfants de la république. Ce principe a conduit à une gratuité des frais d’inscription dans tous les échelons  de l’éducation ou bien à des sommes dérisoires fixées. De 10 000 francs au Secondaire à 5 000 francs à l’université à une certaine  époque. Aujourd’hui face à la lourdeur et l’ampleur des charges de fonctionnement des écoles et la faiblesse des moyens mis à sa disposition, ce verrou de la gratuité ne doit pas certes sauter mais un peu dévissé pour laisser souffler l’Etat, bailleur principal de l’école. Ce qui permettra de diversifier les sources de financement de l’école. Dans la structure de financement de l’école l’Etat occupe la première et prépondérante place. S’en suivent collectivités locales, partenaire techniques et financiers entres autres avant la contribution des ménages. Une part des ménages certes modique  pour l’école publique mais symbolique et qui doit être systématisée pour une implication et appropriation de l’école par les parents. Si l’école publique dans ses fondements, est pour tous, son financement doit se faire par tous : Etat, collectivités locales,  partenaires techniques et financiers et surtout par les parents, premiers bénéficiaires de cette école de la république. Avec la nouvelle réorientation de l’école  qui se veut celle de la « communauté », l’implication de tous les acteurs est nécessaire pour accroître les financements et les consolider. Les fonds générés surtout par les parents doivent être gérés  de manière concertée et transparente avec  une reddition des comptes et imputabilité permanente. Ce qui occasionnera une adhésion et compréhension des parents cotisants. L’autre défi de l’école est aussi de chercher d’autres sources de financement nécessaires pour son bon fonctionnement. Plusieurs pistes ont été énoncées par les spécialistes qui permettront à l’école d’être sur la bonne route. L’approche responsabilité sociale des entreprises et philanthropique est préconisée permettant ainsi à l’Etat de souffler et de se concentrer sur les dépenses d’investissement nécessaires à un élargissement de la carte scolaire. La contribution des anciens de l’école demeure aussi une piste de solution. Combien sommes-nous à devoir à l’école publique notre réussite et position sociale. Nous  sommes donc redevables et avons  une dette en vers cette institution qu’est l’école publique. La meilleure manière de s’en acquitter c’est de retourner l’ascenseur à cette école qui a été un escalier de la réussite pour nous……..

mardi 22 novembre 2016

Serigne Bass Abdou Khadre : La cheville ouvrière du Magal

Il est un des hommes influents à Touba depuis quelques années. Président du comité d’organisation du Magal, Cheikh Bassirou Abdou Khadre Mbacké est aussi le porte-parole du Khalife général des mourides. Un rôle qu’il occupait dans le khalifat de Serigne Bara Fallilou.
 La semaine du grand Magal de Touba est toujours la même pour Cheikh Bassirou Abdou Khadre. Président du comité d’organisation de ce grand événement religieux, il sacrifie à plusieurs rituels qu’il a commencés depuis qu’il gère le Magal. Accueil des autorités et hôtes, présidence de récitals de Coran, de colloques, de caravanes et de rencontres scientifiques dans les villes du Sénégal. C’est lui aussi qui était le maitre d’œuvre de la visite de deux jours du président Macky Sall jeudi et vendredi. Malgré la fatigue avec toutes les activités du Magal concentrées entre ses mains, Cheikh Bass, comme on l’appelle affectueusement à Touba, répond à toutes les interpellations lors des activités qui précèdent le grand Magal de Touba en tenant des discours devant tous les hôtes que reçoit la ville sainte. Il a même tenu à recevoir la presse nationale et internationale pour leur délivrer un message. C’est là un pan de la personnalité du président du comité d’organisation du Magal de Touba. Très à l’aise devant les micros, quel que soit l’auditoire. Un des hommes forts dans le dispositif du défunt Khalife général Serigne Mouhamadou Lamine Bara Mbacké Fallilou, on pensait qu’après le rappel à Dieu de ce dernier, qu’il n’allait plus être présent dans la sphère décisionnelle de Touba. Cette année encore, lors de la cérémonie officielle du Magal comme pour les éditions précédentes, c’est lui qui a porté la parole du Khalife général Serigne Cheikh Sidy Moctar Mbacké devant les autorités. Déjà, juste après le décès de Serigne Bara, on spéculait déjà sur un changement au poste de porte-parole. Comme il est d’usage à Touba, à chaque Khalife son staff. Après la publication du staff de Serigne Cheikh Sidy Moctar Mbacké, Serigne Bass s’est vu conforté dans ses rôles de porte-parole, président du comité d’organisation du Magal et chargé de l’accueil des autorités à Touba.
Même pour son message d’avant Magal de cette année, Serigne Sidy Moctar l’a encore adoubé et a demandé que cesse les critiques sur lui, venant souvent des salons feutrés de la ville sainte. La fonction de Cheikh Bass est très stratégique car celui qui gère la communication de la communauté mouride, gère aussi celle de l’image de cette communauté, qui se confond avec celle du Khalife général. Une position qui n’était pas gagnée d’avance pour ce fils de Serigne Abdou Khadre Mbacké, quatrième Khalife général des mourides et qui a été pendant 22 ans, imam de la grande mosquée de Touba. Très proche de Serigne Bara qu’il accompagnait partout, Cheikh Bass avait, selon certains, demandé à être déchargé de ces fonctions après le décès du premier petit-fils Khalife de Serigne Touba. « Le nouveau Khalife Serigne Sidy Moctar l’aurait fait revenir sur  sa décision», indique-t-on. Il est rare de voir à Touba un homme continuer à occuper le même poste de responsabilité sous le règne de deux Khalifes. Mais dans la ville sainte, Cheikh Bass a finit de faire l’unanimité au tour de sa personne. 
« Un homme bien, reconnaissant, rassembleur »
Cette année aussi, il a mené d’une main de maître l’organisation de l’un des plus grands événements religieux du Sénégal en y apportant des innovations comme des caravanes à l’intérieur du pays, des expositions, des panels, des points de presse. Il a su surtout fait un savant dosage dans le comité d’organisation en faisant appel à toutes les familles religieuses de Touba. Presque la quarantaine, il est né en 1976, le visage juvénile avec toujours des lunettes qui en englobe une partie, le petit-fils de Cheikh Ahmadou Bamba a fait toutes ses études à Touba auprès de l’un des ses oncles, Serigne Souhaïbou Mbacké, connu pour être un grand érudit. Aujourd’hui, il est aussi l’interlocuteur de toutes les personnalités qui viennent à Touba.
Très jeune à l’époque du Khalifat de son père qui n’a duré que 11 mois, Cheikh Bass garde néanmoins la prestance, le charisme et plusieurs traits physiques de celui qui était surnommé « l’imam des imams », Serigne Abdou Khadre Mbacké. Marabout d’hommes politiques, de décideurs économiques, il est aussi à l’aise en dehors de son moule. Très lié au Président Macky Sall et à la famille de l’ex-président Wade (son père était le marabout du président Abdoulaye Wade), il a aussi tissé des relations dans le milieu politique, de l’opposition comme du pouvoir. Selon un journaliste de Touba très au fait des questions religieuses et des jeux de pouvoir dans la ville sainte, la reconduction de Cheikh Bass n’était pas facile dès l’accession de Serigne Cheikh Sidy Moctar Mbacké. « Au début, Serigne Cheikh Maty Leye n’avait pas choisi de porte-parole. Et il y avait beaucoup de positionnement au tour de ce poste. Mais Serigne Mountakha Bassirou a joué un grand rôle dans la reconduction de Cheikh Bass. Bras droit d’El Hadji Bara et aussi de Serigne Cheikh Sidy Moctar Mbacké, Serigne Mountakha a aussi épousé une « sœur » de Cheikh Bass. Vu tous les positionnements, Cheikh Bass, à un moment, ne voulait pas de ce poste mais les gens l’ont convaincu de revenir. C’est un homme très bien, reconnaissant, rassembleur, qui aide beaucoup », ajoute-t-il.