vendredi 7 mars 2014

METZO DIATTA VS AGENT NDIAYE Leçon pour leçon



Faut se méfier de « certaines évidences » car tout le monde n’est pas pareil. L’acte posé par l’artiste et producteur Metzo Diatta à l’endroit d’un policier en faction dans la circulation, est certes anodine et se passe tous les jours sous nos yeux. Qu’on soit pressé et que le chauffeur du car rapide ou « Ndiaga Ndiaye » soit arrêté, on se chuchote à l’intérieur qu’il faut glisser un petit billet pour qu’on reparte. C’est une caricature que nous tous,  avions des agents de la police de circulation. Corrompus et  pourris. Metzo n’a pas échappé à « cette évidence » jusqu’à en faire un personnage haut en couleur  dans sa série « Dinama Nekh » qui buzze en ce moment sur le petit écran et le micro écran (internet).
En tant qu’artiste, Metzo est un peu comme une éponge qui s’imbibe de l’ambiance de l’endroit. C’est le goût de la société, de ces problèmes qui doivent sortir à travers ses chansons et téléfilms. En quelque sorte, un donneur de leçon pour que la société s’améliore et efface ses tares. Mais il s’est trouvé qu’en interne la police est en train de faire son aggiornamento sous la houlette d’une dame dite de fer. Ce qui fait que la police veut battre le fer de la corruption alors qu’il est toujours chaud au niveau de l’actualité. La fumée de l’histoire de la drogue qui a consumé la haute hiérarchie de la police n’est pas encore loin et ne s’est pas dissipé sous les nuages….

Nos forces de sécurité, certes d’une grande compétence sont capables du meilleur quand il le faut mais aussi du pire avec les bavures en répétition et la corruption qui est endémique au sein de certaines d’entre elles. Mais pas toutes. Comme tout homme de tenue, ils sont réfracteurs à la « critique facile » des civils. C’est pourquoi ils ne manquent pas de le faire savoir quand ils ont l’occasion. Metzo en sait quelque chose.  Lui le donneur de leçon a reçu une leçon qu’il n’oubliera pas de sitôt. Derrière ce fait divers anodin, faut y lire une tentative remontée de la pente de la police qui était descendue aussi bas au sein de l’opinion. Mais l’image qu’on les citoyens de la police est si dégradée que ce n’est pas simplement enlever des rastas à un artiste qu’elle va être plus belle à voir. C’est à la police de faire une remise en question pour bouter dehors tout comportement qui ne l’honore pas.  Ce qui est aujourd’hui devenue une habitude. Mais ce n’est pas la nature profonde de la police. Comme la drogue fait avec l’individu en révélant sa face hideuse, la corruption a fini d’entrainer la police dans une dépendance. Il lui faut donc une cure de désintoxication pour réussir cette opération de relookage d’une image dégradée. A travers cet acte de Metzo, c’est aux populations et à la police d’en tirer des leçons. D’abord, dans chaque règle il y exception comme aimaient nous le rappeler nos maîtresses à l’école primaire. Ce n’est pas toute la police, qu’elle soit sur la route, dans les bureaux ou sur la lutte contre la drogue, qui est corrompue. Un agent Ndiaye y a n’en beaucoup, peut-être plus que des agents Faye dans la circulation. Chemin faisant on croit que c’est toute notre police qui est sensible aux petites coupures et à la petite monnaie. Cette affaire doit aussi servir à la police de déclic pour se mettre au pas et refuser certains clichés. La corruption doit être chassée comme un mal propre dans son corps. Sinon elle risque de l’amener  pour de bon à la déchéance et  là aucune cure de désintoxication n y pourra rien. Même pas un bon rôle au cinéma….