Faut se méfier de « certaines
évidences » car tout le monde n’est pas pareil. L’acte posé par l’artiste
et producteur Metzo Diatta à l’endroit d’un policier en faction dans la
circulation, est certes anodine et se passe tous les jours sous nos yeux. Qu’on
soit pressé et que le chauffeur du car rapide ou « Ndiaga Ndiaye » soit
arrêté, on se chuchote à l’intérieur qu’il faut glisser un petit billet pour qu’on
reparte. C’est une caricature que nous tous, avions des agents de la police de circulation.
Corrompus et pourris. Metzo n’a pas
échappé à « cette évidence » jusqu’à en faire un personnage haut en
couleur dans sa série « Dinama Nekh »
qui buzze en ce moment sur le petit écran et le micro écran (internet).
En tant qu’artiste, Metzo
est un peu comme une éponge qui s’imbibe de l’ambiance de l’endroit. C’est le
goût de la société, de ces problèmes qui doivent sortir à travers ses chansons
et téléfilms. En quelque sorte, un donneur de leçon pour que la société s’améliore
et efface ses tares. Mais il s’est trouvé qu’en interne la police est en train de
faire son aggiornamento sous la houlette d’une dame dite de fer. Ce qui fait que
la police veut battre le fer de la corruption alors qu’il est toujours chaud au
niveau de l’actualité. La fumée de l’histoire de la drogue qui a consumé la
haute hiérarchie de la police n’est pas encore loin et ne s’est pas dissipé
sous les nuages….
Nos forces de sécurité,
certes d’une grande compétence sont capables du meilleur quand il le faut mais
aussi du pire avec les bavures en répétition et la corruption qui est endémique
au sein de certaines d’entre elles. Mais pas toutes. Comme tout homme de tenue,
ils sont réfracteurs à la « critique facile » des civils. C’est
pourquoi ils ne manquent pas de le faire savoir quand ils ont l’occasion. Metzo
en sait quelque chose. Lui le donneur de
leçon a reçu une leçon qu’il n’oubliera pas de sitôt. Derrière ce fait divers
anodin, faut y lire une tentative remontée de la pente de la police qui était
descendue aussi bas au sein de l’opinion. Mais l’image qu’on les citoyens de la
police est si dégradée que ce n’est pas simplement enlever des rastas à un artiste
qu’elle va être plus belle à voir. C’est à la police de faire une remise en
question pour bouter dehors tout comportement qui ne l’honore pas. Ce qui est aujourd’hui devenue une habitude. Mais
ce n’est pas la nature profonde de la police. Comme la drogue fait avec l’individu
en révélant sa face hideuse, la corruption a fini d’entrainer la police dans
une dépendance. Il lui faut donc une cure de désintoxication pour réussir cette
opération de relookage d’une image dégradée. A travers cet acte de Metzo, c’est
aux populations et à la police d’en tirer des leçons. D’abord, dans chaque
règle il y exception comme aimaient nous le rappeler nos maîtresses à l’école
primaire. Ce n’est pas toute la police, qu’elle soit sur la route, dans les
bureaux ou sur la lutte contre la drogue, qui est corrompue. Un agent Ndiaye y
a n’en beaucoup, peut-être plus que des agents Faye dans la circulation. Chemin
faisant on croit que c’est toute notre police qui est sensible aux petites
coupures et à la petite monnaie. Cette affaire doit aussi servir à la police de
déclic pour se mettre au pas et refuser certains clichés. La corruption doit
être chassée comme un mal propre dans son corps. Sinon elle risque de l’amener pour de bon à la déchéance et là aucune cure de désintoxication n y pourra
rien. Même pas un bon rôle au cinéma….